Le numéro 4 du Visage vert est placé sous le signe du double et de l'apparition. Le double, phénomène fantastique s'il en fût, a accompagné l'essor de la littérature fantastique au début du XIXe siècle. Mais sait-on qu'à côté de Gœthe, Chamisso et Hoffman s'est épanoui un courant anglo-saxon initié par Byron ? La nouvelle de Mary Shelley, « Transformation », que nous présentons dans la version plagiée de Pétrus Borel, nous en apporte un exemple significatif. Parallèlement, Gustave Brunet empruntait au « William Wilson » d'Edgar Poe (d'ailleurs inspiré par Byron) une idée digne de cette riche thématique.
Richard Marsh, contemporain et concurrent de Bram Stoker, nous donne avec « Les Photographies » un traitement original de l'apparition fantomatique qui n'est pas sans rappeler George du Maurier ou Wilkie Collins.
Le Visage Vert ne perd pas de vue le « sunny side » du fantastique, avec deux souriantes contributions : Robert Chambers nous offre avec « Les Sphyx » une sarcastique aventure zoologique. Quant à Gaston de Pawlowski, il dresse un curieux et étonnant catalogue d'inventions nouvelles qui furent très appréciées des surréalistes.
Plusieurs articles enrichissent cette livraison : Xavier Legrand-Ferronnière se penche sur les origines du double dans la littérature anglo-saxonne ; Francis Lacassin nous rappelle que Victor Hugo fut sans conteste le vice-roi du roman feuilleton ; François Ducos évoque la vie et l'œuvre de l'illustrateur Ch. Hérouard, enfin, Michel Meurger traite des « Confins des sciences naturelles selon R.W. Chambers ».