Le monde retient son souffle alors que le terrible Numor s'active à nouveau, préparant sans relâche la conquête des Terres Émergées. Face à la menace, les tous puissants et mystérieux Namlaë décident de faire revenir de son exil sur Terre l'esprit de Nil'Koran, le héros mythique seul capable de sauver les hommes. Mais c'est malencontreusement Cédric et Ryan, deux amis de longue date, qu'ils enlèvent. Traqués par les sbires de Numor, perdus dans un monde inconnu et menaçant, les deux hommes doivent fuir avant de trouver refuge au coeur des montagnes. Attendus comme des sauveurs, mais tiraillés par leur envie de repartir, ils devront alors choisir leur destin.

     Au travers de cette épopée, Jacques VEDIE et Jean-Renaud ROBERT signent une première œuvre singulière qui renouvelle habilement l'heroïc fantasy. Dévoilant progressivement un monde ténébreux peuplé de créatures monstrueuses, ils mêlent habilement des quêtes personnelles à des batailles épiques et des fuites éperdues. Soutenu par un style incisif non dénué d'humour, ce récit est avant tout une magnifique invitation à l'aventure.

     Cédric et Ryan sont un jour projetés dans un autre monde, dans lequel cohabitent des hommes, des magiciens et des créatures étranges. Rapidement, ils se rendent compte qu'ils sont recherchés par beaucoup de monde. Pourquoi ? Parce qu'ils ont visiblement leur rôle à jouer dans l'évolution du monde de Norânaë. Qui de Firlin, jeune magicien un peu trop fougueux aidé des rois de ce monde, de Numor, le méchant de l'histoire, ou encore de Grôhr, son sbire, avec qui Cédric et Ryan se découvrent des affinités, saura aider les deux jeunes gens à trouver leur voie ?

     Noms propres où pullulent accents et apostrophes, carte — dispensable car assez laide et illisible — en début d'ouvrage, glossaire d'une dizaine de pages en fin, pas de doute : nous sommes en pleine fantasy, dans malheureusement tout ce qu'elle a de plus caricatural. Ces premiers indices se voient confirmés dès les premières pages de l'ouvrage, car une autre des scories de la fantasy, la profusion des adjectifs, est également au rendez-vous. Toutefois, si on arrive à faire abstraction de ces défauts, on a l'occasion de lire une aventure entraînante, pleine de bruit et de fureur — selon l'expression consacrée — et non dénuée d'astuce (ainsi, le « faux » début est une surprise bien vue). Pas de quoi sauter au plafond, car les clichés sont utilisés sans vergogne, mais un honnête divertissement., surtout pour un premier roman. Jacques Védie et Jean-Renaud Robert montrent une certaine habileté à orchestrer le développement de leur univers. Dommage néanmoins qu'ils n'y aient pas insufflé une note plus personnelle.