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La Quête onirique de Vellitt Boe

Kij JOHNSON

Titre original : The Dream-Quest of Vellitt Boe, 2016
Première parution : Tor.com, 16 août 2016   ISFDB
Traduction de Florence DOLISI
Illustration de Nicolas FRUCTUS
Illustrations intérieures de Nicolas FRUCTUS & Serena MALYON

J'AI LU (Paris, France), coll. Fantastique (2007 - ) précédent dans la collection n° 12994 suivant dans la collection
Date de parution : 30 septembre 2020

Réédition
Roman, 224 pages, catégorie / prix : 7,40 €
ISBN : 978-2-290-21431-2
Format : 11,0 x 17,8 cm
Genre : Science-Fiction


Ressources externes sur cette œuvre : quarante-deux.org
Ressources externes sur cette édition de l'œuvre : quarante-deux.org

Quatrième de couverture

Vellitt Boe a raccroché sa pèlerine et son bâton de marche il y a longtemps pour embrasser une carrière académique au Collège des femmes d’Ulthar. À l’automne de sa vie, la voilà cependant contrainte d’arpenter à nouveau les Contrées du rêve : Clarie Jurat, l’une de ses plus brillantes élèves, a disparu en compagnie, dit-on, d’un homme du monde de l’éveil. Ses pas la conduiront jusqu’à Celephaïs et par-delà la Mer cérénarienne, où son chemin croisera celui d’un certain Randolph Carter…

Critiques des autres éditions ou de la série
Edition BÉLIAL', (2018)

   Après une nouvelle publiée en 2002 chez l’Oxymore, puis deux textes dans la revue numérique Angle mort, on avait véritablement découvert Kij Johnson avec Un Pont sur la Brume, publié au Bélial’ au sein de la collection « Une Heure-Lumière ». Cette novella, déjà couronnée des prix Hugo et Nebula aux États-Unis, avait été récompensée du Grand Prix de l’Imaginaire 2017. Le Bélial’ poursuit sa (re)découverte de l’auteure avec un autre texte primé, cette fois-ci aux World Fantasy Awards, La Quête onirique de Vellitt Boe.

   Les plus sagaces d’entre vous auront noté que le titre fait ouvertement référence à « La Quête onirique de Kadath l’inconnue » signé H.P. Lovecraft. Rien de plus normal, puisque ce texte s’en inspire tout en proposant une relecture originale de l’œuvre de l’écrivain de Providence. Vellitt Boe, professeur au Collège des Femmes d’Ulthar, n’a plus l’énergie de sa jeunesse. Pourtant, lorsqu’une de ses élèves, Clarie Jurat, s’enfuit avec un homme du monde de l’éveil qui lui fait miroiter des millions d’étoiles, elle décide de se lancer à leur poursuite pour ramener la jeune femme. C’est le début d’un long périple, où elle croisera goules, zoogs, gugs et autres ghasts, sans oublier le principal protagoniste lovecraftien des Contrées du Rêve, Randolph Carter.

   On avait salué à la parution d’Un Pont sur la brume un récit universel susceptible de parler à n’importe qui. Bien sûr, La Quête onirique de Vellitt Boe peut se lire sans avoir de référence en tête – on a en effet affaire à une traditionnelle quête de fantasy, avec rencontres improbables, paysages somptueux, la non moins traditionnelle carte, et de jolies illustrations de Fructus, lovecraftien devant l’éternel. Et ce quand bien même l’héroïne est vieillissante, ce qui, au passage, confère une patine d’humanité supplémentaire. Mais on ne saurait trop conseiller à ceux qui l’auraient oublié de se remémorer avant la présente lecture les récits de Lovecraft dont sont inspirées les péripéties de Vellitt Boe : le propos de l’auteur n’en est que plus éclairé – quand bien même celle-ci livre certaines clés dans l’entretien en fin d’ouvrage, on profitera davantage des différents clins d’œil dont Johnson parsème son histoire. Hommage respectueux à un ensemble de textes classiques du genre, La Quête onirique se permet néanmoins une innovation de taille que HPL aurait sans doute considéré avec un léger malaise, voire des sueurs froides : son personnage central n’est autre… qu’une femme ! Quiconque a lu les écrits de Lovecraft sait qu’il ne mettait jamais en scène de personnage féminin, ou alors dans des rôles pour le moins secondaires. Son rapport à la gente féminine, son mariage avec Sonia Greene, notamment, a souvent été analysé, il n’est pas ici question d’y revenir, mais de signaler combien le déséquilibre est patent dans son œuvre – et dans celle de la plupart de ses continuateurs, d’ailleurs – entre protagonistes masculins et féminins. D’une certaine manière, Kij Johnson rééquilibre la balance. Elle va même plus loin, réduisant, dans un effet miroir, les hommes à des rôles secondaires, Randolph Carter y compris. Sans oublier d’enfoncer définitivement le clou par rapport au canon lovecraftien en faisant de certaines de ses protagonistes des lesbiennes, voire des bisexuelles ! Et avec une subtilité épatante, s’il vous plait : tout ceci paraît aller de soi, et ne prend jamais le pas sur le plaisir qu’on a à suivre les pérégrinations de Vellitt Boe.

   Admirablement traduite par Florence Dolisi, joliment réalisée, cette quête constitue un excellent prétexte pour parcourir à nouveau cet univers foisonnant et onirique que sont les Contrées du Rêve.

Bruno PARA (lui écrire)
Première parution : 1/4/2018
Bifrost 90
Mise en ligne le : 22/4/2023

Prix obtenus
Grand Prix de l'Imaginaire, Artiste / Illustrateur, 2019
World Fantasy, Novella / Court roman, 2017


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