Quand on lit ce numéro du Visage vert (revue dédiée au fantastique plutôt classique, mais pas que) après avoir lu le premier numéro du Novelliste, il apparaît (peut-être à tort, d’ailleurs) que la première revue a plus ou moins servi de modèle à la seconde, un effet amplifié par la présence, dans chacune des publications considérées, d’une nouvelle d’Yves Letort – soit deux nouvelles situées dans le même univers, celui du Fleuve.

   Force est de constater qu’au jeu des comparaisons, Le Visage vert sort grand vainqueur, et par KO. La longue nouvelle d’Anders Fagers qui plonge Hermann Göring dans un voyage suédois très innsmouthien est une jolie réussite qui montre bien que Lovecraft fait bon ménage avec la mer baltique (ce que savaient déjà les lecteurs de Gotland). Les articles sont de très haute tenue. La maquette est magnifique : les marges sont respectées, les règles de typo aussi, le système de notes est à la fois pratique et agréable. C’est du très bel ouvrage.

   Les nouvelles anciennes choisies : Marcel Schwob, Georges Fourest et May Sinclair ont un charme indéniable.

   Pas grand-chose à critiquer en somme. Quant à l'article fou de Michel Meurger sur les loups et autres bêtes du Gévaudan, il vous faudra acheter les n°22, 25 et 27 pour en lire les trois premières parties. Si le sujet vous intéresse, inutile de préciser que ça vaut vraiment le coup.

Thomas DAY (site web)
Première parution : 1/4/2018 dans Bifrost 90
Mise en ligne le : 24/4/2023