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La Triste Histoire des Frères Grossbart

Jesse BULLINGTON

Titre original : The Sad Tale of the Brothers Grossbart, 2009   ISFDB
Traduction de Laurent PHILIBERT-CAILLAT
Traduction révisée par ZIBELINE & Co
Illustration de István OROSZ

PANINI BOOKS , coll. Éclipse précédent dans la collection suivant dans la collection
Dépôt légal : janvier 2013
Roman, 480 pages, catégorie / prix : PB16
ISBN : 978-2-80942-839-1
Genre : Fantasy

Design de couverture : Keith Hayes et Lauren Panepinto.


Quatrième de couverture
     « On n'est pas des voleurs, on n'est pas des assassins ; on est juste des gens de bien à qui on a fait du mal. »

     Découvrez le fabuleux et néanmoins sanglant périple des frères jumeaux Hegel et Manfried Grossbart, les premiers tueurs en série de l'Europe médiévale. Voici leur histoire, triste mais véritable.

     « Interdit aux coeurs fragiles, imaginez Tarantino croisé avec Rabelais. »
The guardian

     « Plus sombre que les plus sombres histoires des frères Grimm. »
Daily telegraph
Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - (non mentionné), Bibliographie, pages 461 à 467, bibliographie
2 - Bonus, pages 470 à 473, notes, trad. (non mentionné)
3 - (non mentionné), Entretien avec Jesse Bullington, pages 475 à 478, entretien avec Jesse BULLINGTON, trad. (non mentionné)
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition ÉCLIPSE, Horreur (2011)

     Pseudo-fantasy historique au style unique et aux innombrables références, La Triste histoire des frères Grossbart rejoint les œuvres de Jeff Vandermeer au rayon OLNI. (Vandermeer, qui recommande d'ailleurs chaudement le bouquin à qui veut l'entendre ; on a vu des patronages plus durs à porter.) Dense, difficile, violent, halluciné et... hilarant, le roman de Jesse Bullington a la saveur unique des grands livres. Intelligent, bien raconté, tragicomique et fondamentalement absurde, le « scénario » n'utilise aucune ficelle du genre et s'apparente plus à un jeu avec le lecteur. Située au milieu du XIVe siècle, au fin fond des montagnes autrichiennes, l'intrigue dérive assez vite dans l'anti-quête initiatique. On y suit le parcours (la fuite) des frères Grossbart, pilleurs de tombes de pères en fils depuis des temps immémoriaux, et non dénués d'une certaine forme de bondieuserie toute personnelle (mais très éloignée des standards locaux, tout de même). Après avoir massacré la femme et les filles d'un fermier du cru (lors d'une scène décidément anthologique aussi drôle qu'horrifique et injuste), les deux frères quittent leur village et traversent les montagnes pour fuir leurs poursuivants. Poursuivants dont ils se débarrassent assez vite pour se perdre rapidement dans une dense forêt. C'est le début d'un voyage délirant et très sérieux (vers L'Egypte mythique, terre païenne sur laquelle ils espèrent régner par la volonté de la vierge Marie — plus tout à fait vierge, comme les deux frères l'admettent eux-mêmes, mais c'est une autre histoire) au cours duquel ils rencontreront des démons visqueux, des sorcières épuisées, des princesses cachées et autres délires extrêmement bien agencés par un auteur dont on ignore tout mais qu'il va falloir surveiller de près.

     Pour un coup d'essai, Bullington signe un coup de maître, avec des personnages d'une rare présence, une totale absence de manichéisme et un humour cynique de bon goût. Ici, la violence gratuite ne l'est jamais (un peu quand même, d'accord, mais légèrement décalée), les situations les plus absurdes suivent une logique implacable et les dialogues pour le moins truculents ont sans doute poussé au suicide le traducteur. Il fallait assurément le talent d'un Jean-Daniel Brèque ou la verve d'une Nathalie Mège pour venir à bout d'un truc ( ?) pareil, mais — surprise — c'est Laurent Philibert-Caillat qui s'y colle, et force est de reconnaître qu'il s'en tire haut la main. Et pourtant, le défi était de taille. Rendre en français ce mélange unique d'horreur-comico-rabelaisien-gore-mystico-délirant avait de quoi doucher les enthousiasmes. Alors ne boudons pas notre plaisir, d'autant que les éditions Eclipse ont eu l'excellente idée de conserver la (très bonne) couverture anglo-saxonne, sorte de croisement entre Escher et Dürer version destroy. Avis au public, La Triste histoire des frères Grossbart est un roman aussi étonnant qu'enthousiasmant. Et drôle, aussi. Et sanglant. Avec des têtes coupées. Oui, bon.

Patrick IMBERT (site web)
Première parution : 1/10/2011
dans Bifrost 64
Mise en ligne le : 25/2/2013

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