Il y a les gentils, il y a les méchants,

et puis il y a Max...

Max sait ce que coûte de faire confiance

à la mauvaise personne : son ancienne amie

Giselle l’a mise en esclavage il y a des années,

la transformant en guerrière mortelle

au service de son cercle de sorcières. Mais

aujourd’hui, les enjeux deviennent mortels :

les Gardiens, maîtres suprêmes du monde

magique, ont déclaré la guerre à l’Humanité.

Max et Giselle devront donc faire

face ensemble pour protéger

ce qui leur est cher.

Mais le plus dur pour Max sera de faire

face à la vérité qui fera voler en éclat

tout ce en quoi elle croit, et ceux

en qui elle peut avoir confiance...

     Le souffle des Ombres, second tome du Cercle des sorcières, démarre quelques semaines après la fin d'Alliance nocturne. Max a réussi le tour de force de mettre Horngate — le territoire de Giselle — à l'abri du déferlement de magie sauvage que subit actuellement le monde. La Prime souhaite maintenant y ramener sa famille. Celle-ci se trouve à plusieurs jours de voiture du domaine. Mais Scooter, un Divin qui assure une partie de la protection du territoire, veut que la guerrière accomplisse ses engagements. Pour le faire patienter, Max passe un pacte l'obligeant à se mettre à sa disposition dès qu'elle aura mené à bien sa mission. Accompagnée d'Alexander, la jeune femme va alors découvrir un pays en proie au chaos et des habitants complètement dépassés par les événements.

     Construit comme un scénario catastrophe — le déferlement de magie sauvage provoque séismes, tsunamis et éruptions volcaniques — , le Cercle des sorcières possède un rythme façon thriller qui se communique de tome en tome. Après un premier opus basé sur la mésentente entre les Gardiens quant à la manière de ramener la magie sur la planète et les luttes intestines entre les sorciers, Le souffle des Ombres place le récit dans un monde de désolation où chacun cherche le meilleur moyen de survivre.

     Le premier tiers du roman se passe à Horngate où les sorcières peinent à garder la maîtrise de l'Anneau, le noyau de pouvoir qui assure la stabilité magique du territoire. Giselle est très diminuée et, de son côté, Max se débat pour ne pas rejoindre Scooter qui fait pression sur elle dès qu'elle s'endort. On retrouve avec plaisir l'ensemble des personnages secondaires. Entre le danger toujours présent et les nouveaux venus, l'heure est à la bagarre et aux conflits d'ego. Vivant et dynamique, le récit nous apporte de quoi entrer un peu plus dans l'intimité de chacun, notamment dans celle de Scooter, cet être mystérieux qui estime que Max lui appartient. Bien sûr, juste de quoi éveiller notre intérêt — les auteurs, de vrais sadiques ! — et on pressent que miss Francis tisse en sous-marin les fils de la trame des futures aventures de nos héros.

     La seconde partie du roman déplace l'action à l'extérieur d'Horngate. Malgré une séparation de près de trente ans, Max souhaite protéger sa famille des bouleversements causés par les Gardiens. Avec l'accord de Giselle et Scooter, elle part à la recherche de celle-ci, accompagnée du fidèle Alexander. Notre duo de choc traverse plusieurs États en mode road movie, nous permettant de découvrir les dégâts occasionnés par la réintroduction musclée de la magie. Les deux personnages restent peu de temps en tête à tête puisque Max, avec son code de l'honneur bien à elle, ne peut s'empêcher d'intervenir pour régler toutes les situations qui se présentent sur son chemin. De la prise en charge d'un groupe d'humains complètements perdus en passant par l'exploration d'une forêt façon Piers Anthony ¹ ou encore le sauvetage de survivants d'un autre Cercle, nos amis ne chôment pas ! Si le récit est parfaitement dosé côté actions et rebondissements, les embûches se transforment un peu trop souvent en de belles opportunités pour combler les besoins de notre fine équipe, rendant le suspense bien moins haletant. Même si l'on prend plaisir à découvrir quelles aventures miss Francis a bien pu concocter, cela donne l'impression que l'auteur prend moins de risques dans son scénario alors qu'elle n'avait pas hésité à sacrifier un personnage dans le premier tome. Rassurez-vous, pas de quoi non plus gâcher notre lecture.

     La narration conserve le principe de l'alternance entre le point de vue de Max et celui d'Alexander. Le héros en pince toujours pour sa belle, mais il n'hésite plus à lui signaler quand elle se comporte comme une idiote, ce qui arrive fréquemment. Heureusement pour lui, car l'amoureux transi et larmoyant manque tout de même de charme. Hélas, l'état d'esprit de Max oscille entre une certaine angoisse pour sa famille et une intransigeance qui lui pose quelque difficulté pour répondre aux attentes de son soupirant. Comme à son habitude, la guerrière porte le poids du monde sur ses épaules et se sent responsable de tout et de tous. L'instant est peu propice à la bagatelle. Les romantiques en seront donc encore pour leur frais.

     La plume de Diane Faraoh Francis produit un style fluide qui se lit très facilement. De plus, elle possède une belle habileté pour créer une fin de roman accrocheuse qui ne peut que donner envie au lecteur de se précipiter sur le tome suivant. Bref, vivement la suite !