[Critique commune de :
- Galaxies NS 49 Rêves se science-fiction
- Galaxies NS 50, spécial n°50
- Géante rouge 2017]
Quatre jours après avoir fini ma lecture du Galaxies « Rêves et science-fiction », je ne me souviens vaguement que de trois choses : a) il y a une nouvelle lauréate du prix Hugo au sommaire ; un texte anodin mais plutôt marrant avec une IA qui veut aider l’Humanité et être rémunérée en photos de chats ; b) une nouvelle finlandaise de Risto Isomäki illustre le dossier « rêves et science-fiction » – elle démarre plutôt pas mal, mais finit en eau de boudin guatémaltèque, ce qu’on voit arriver de très loin ; c) l’article de Jean-Pierre Laigle sur les liens entre rêves et science-fiction est plutôt intéressant. A minima, il donne quelques bonnes pistes de lecture. Pour le reste, c’est au mieux vite lu / vite oublié, au pire extrêmement pénible. Détail amusant : on a l’étrange impression que Claude Ecken remplit le cahier critique à lui tout seul – ce qui n'est évidemment pas le cas.
Bonne résolution pour l'année 2018 : il faut ABSOLUMENT que je trouve un truc sympa à dire sur le Galaxies NS50 (c’est ça ou arrêter les prostituées comoriennes à forte poitrine). Mais que vais-je bien pouvoir extraire de ce ramassis de niaiseries où l’auto-complaisance règne en maître absolu ? La couverture de Frédéric Michaud est rigolote. La nouvelle de Patricia Anthony, « Le Mangeur de souvenirs », où un ambassadeur terrien va visiter en loucedé un extraterrestre facétieux, est excellente. Les droits d’adaptation audiovisuelle du roman de Patricia Anthony Frère termite ayant été acquis par James Cameron, il y a peut-être quelque chose à creuser du côté de cette auteure (malheureusement décédée en 2013).
Maintenant : retenez votre souffle. Imaginez la scène…
Vous êtes chez votre dentiste argentin, assis dans son fauteuil Galaxy Quest blanc et bleu de méthylène. L’homme en blouse blanche a les avant-bras fort poilus, porte un masque chirurgical sur le bas du visage, des lunettes pour le stand de tir et s’apprête à vous dévitaliser une dent. Il a juste oublié la petite piqûre dans la gencive qui le fait bien. Vous essayez de lui faire signe, mais il vous demande d’ouvrir grand la bouche. Vous vous agitez sur sa chaise longue, si confortable que, dans d’autres circonstances, vous vous sentiriez prêt à passer en hyperespace. L’Argentin vous ordonne de vous calmer, avec un léger accent allemand, puis commence à fraiser, percer, trouer votre dent encore vivante. Vous voulez hurler, mais vous n’avez plus de bouche (ou disons qu’elle est hygiéniquement envahie par les mains gantées de l’ennemi). Lire Géante Rouge n°25, c’est un peu la même chose. Ça ne fait pas particulièrement mal aux dents, ça ne passe jamais en hyperespace, mais vos yeux et votre cerveau prennent très cher. Mise en pages cauchemardesque, contributions au mieux affligeantes, Géante Rouge n°25 est un astre maudit à n’approcher sous aucun prétexte.
Thomas DAY (site web)
Première parution : 1/4/2018 dans Bifrost 90
Mise en ligne le : 24/4/2023