CRITIC
(Rennes, France), coll. Fantasy Date de parution : 16 mai 2019 Dépôt légal : avril 2019 Première édition Roman, 816 pages, catégorie / prix : 25 € ISBN : 978-2-37579-112-7 Format : 13,0 x 19,7 cm✅ Genre : Fantasy
« Qu'est-ce qu'un symbole si ce n'est du vide tellement recouvert de peinture que celle-ci se solidifie selon la forme qu'on veut lui donner ? »
La ville de Loered, le Verrou du Fleuve, ploie sous la pression des armées démoniaques, mi-chair, mi-machine, du dieu Aska. Affamée, malade, la population ne tient plus que par la foi que lui inspire Mériane, l'envoyée du dieu Wer.
Alors qu'aux plus hauts échelons du royaume, la reine régente Izara s'efforce de sauvegarder ce qu'elle peut encore, le prince Erwel lance un appel désespéré à l'union des provinces pour aider Loered. Quant à Mériane et les siens, ils n'ont pas d'autre choix pour survivre que de braver la colère divine. Car dans les vestiges maudits de l'Empire d'Asrethia repose peut-être une puissance capable de rivaliser avec celle d'Aska.
Tandis que le passé du monde émerge, la nature réelle du conflit qui oppose les dieux rivaux se dessine, et les Rhovelliens affrontent leurs plus terribles sacrifices. Quand la mort frappe tous les jours, il n'y a pas de héros, pas d'épopée – seulement la nécessité de survivre jusqu'au lendemain.
Lionel Davoust est né en 1978 et habite en Bretagne. Ancien ingénieur halieute, il se consacre maintenant à sa première passion : la littérature.
Avec Les Dieux sauvages, il signe une saga de fantasy épique ambitieuse et foisonnante, dans la lignée des œuvres de George R.R. Martin ou Brandon Sanderson.
Prix Elbakin.net 2017
du meilleur roman de fantasy français
pour les DIEUX SAUVAGES 1
Critiques
[critique parue exclusivement dans la version numérique de la revue]
« Les Dieux sauvages », série prévue initialement en trois tomes, se transforme, au fil des parutions, en pentalogie. Cinq opus seront donc nécessaires pour dénouer tous les fils d’intrigues et offrir un dénouement satisfaisant aux multiples arcs narratifs ouverts dans les premiers tomes. Wer a détruit le monde parce qu’il ne lui convenait pas, jetant l’opprobre sur une femme et par-delà, sur toutes les femmes. Le clergé, puissant, a instauré des normes patriarcales sévères créant une société dans laquelle les femmes n’ont guère de droits. Mériane avait choisi de vivre en paria, dans les zones instables, contaminées par la magie et dangereuses, pour éviter de se plier aux lois des hommes. Devenue malgré elle Héraut d’un dieu auquel elle ne croit pas, qu’elle n’apprécie pas, elle s’efforce de sauver un monde qui ne mérite peut-être pas de l’être. Elle tente donc d’arrêter la marche sur la Rhovelle de l’implacable Ganner, Prophète d’Aska, entité rivale de Wer, et défend la ville de Loered, protégée par huit murailles concentriques. Quatre sont déjà tombées dans le tome précédent (Le Verrou du Fleuve). Le siège se poursuit, et la situation des assiégés empire. Les réserves de nourriture, touchées par la pourriture, promettent une famine et le morbus, maladie mortelle, fait son apparition. Grâce au savoir de Néhyr, survivante de l’empire d’Asrethia à la longévité mystérieuse, Mériane s’approprie une armure issue des troupes ennemies. Ainsi harnachée, elle insuffle aux défenseurs de la ville l’énergie de se défendre, jour après jour, alors même qu’ils ne peuvent vaincre. L’Église, incapable de soutenir Mériane (une femme ne peut être choisie par Dieu pour incarner sa Parole), s’est prudemment mise en retrait. Seul Maragal, chronète attaché à Loered, l’accompagne de bonne grâce, bien décidé à écrire sa légende. En parallèle, le prince Erwel tente d’obtenir de précieux renforts des provinces voisines réticentes pendant que les jeux d’alliances politiques pour la conquête du trône se poursuivent loin du champ de bataille.
Comme dans les tomes précédents, Lionel Davoust multiplie les points de vue. Le lecteur peut ainsi appréhender sous des angles différents les évènements marquants, anticiper les révélations et comprendre, bien avant les personnages, que les dieux n’en sont pas et que la magie n’est en réalité qu’une technologie ancienne et oubliée, que même les enfants d’Aska peinent à maîtriser. La fureur se retrouve des deux côtés de la ligne de front. Mériane se transforme peu à peu en machine de guerre. Elle lutte pour sauver un peuple tout en tentant de ne pas perdre son humanité sous l’emprise d’une armure aspirant son énergie vitale. Idéaliste, elle se refuse pourtant à sacrifier les plus faibles comme Wer le lui conseille. A contrario, Ganner, dénué de ces préventions, se révèle prêt à tout pour atteindre ses objectifs. La maîtrise narrative de Lionel Davoust impressionne et invite à revenir arpenter le monde d’Évanégyre aux côtés de Mériane.