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Contes de la mer du Nord

Gérard PRÉVOT

Première parution : Bruxelles, Belgique : Jacques Antoine, 1986


Les IMPRESSIONS NOUVELLES (Bruxelles, Belgique), coll. Espace Nord précédent dans la collection n° 369 suivant dans la collection
Dépôt légal : 2018
Réédition
Recueil de nouvelles, 272 pages, catégorie / prix : 8,50 €
ISBN : 978-2-87568-407-3
Format : 12,0 x 18,5 cm
Genre : Fantastique


Quatrième de couverture

Aux côtés de Jean Ray, Thomas Owen et Jean Muno, Gérard Prévot est considéré comme l’une des plus grandes voix du fantastique belge. Parus en 1986, dix ans après la mort de l’auteur, ses Contes de la mer du Nord consistent en une sélection de onze récits réalisée par Jean-Baptiste Baronian, au départ du Démon de février (1970), de celui qui venait de partout (1973) et de la Nuit du Nord (1974). C’est ce recueil introuvable et largement commenté que nous avons souhaité restituer pour la première fois dans son intégralité.

Les Contes de la mer du Nord comportent des textes écrits à différents moments, mais qui ont pour point commun, outre un cadre évocateur des brumes nordiques ou germaniques, de faire ressortir le jeu d’alternance propre à Gérard Prévot : entre métaphysique et carnavalesque, entre déploiement du mystère troublant et plaisanterie étrangement inquiétante. Une pièce maîtresse de la littérature fantastique du XXe siècle.

Gérard Prévot (1921-1975) fut poète, romancier, essayiste, dramaturge, journaliste et lecteur pour Gallimard. Il consacra l’essentiel des dernières années de sa vie à écrire des nouvelles fantastiques.

Critiques des autres éditions ou de la série
Edition Jacques ANTOINE, Passé présent (1986)

 
     Le belge Gérard Prévôt (1921-1975) revient décidément en vogue. Après le dossier à lui consacré dans le n° 4 de la revue Phénix, il a les honneurs de ce recueil de récits, dont plusieurs avaient initialement été publiés en poche, de son vivant, du temps où son ami Jean-Baptiste Baronian dirigeait la section littéraire de Marabout. Cette amitié a d'ailleurs déterminé l'option de l'auteur pour la veine fantastique, comme pour la SF alimentaire (« les aventures de Dan Dubble », sous le pseudonyme de Red Port).
     A découvrir ou relire ces textes-ci, on conçoit que Prévôt ait sa place dans le rang solide des maîtres belges du genre, aux côtés d'un Thiry ou d'un Ghelderode. Il y a chez lui une pertinence des mots, un langage à l'économie, un métier dû sans doute à la poésie, qu'il a pratiquée toute sa vie. A l'encontre du fantastique : il ne s'y est mis qu'en 1970. Et cette vocation tardive, venue au terme d'une existence en dents de scie, pourrait expliquer les lacunes de Prévôt. Ses textes ourlés, calmes même s'ils parlent de frénésie, révèlent bien sûr des traits personnels, une vision large du temps, un souci du mouvement cyclique de la vie et de la mort. Mais quelles que soient la beauté et la maîtrise des développements, Prévôt ne fait qu'y illustrer des thèmes classiques, sans les renouveler.
     « L'art classique est le seul révolutionnaire (...), toutes les tentatives faites en vue d'un renouvellement poétique sont immédiatement vouées à l'échec dès qu'elles prétendent se limiter à la découverte », écrivait-il. Ce choix de classicisme, peut-être défendable en poésie, laisse pourtant le lecteur sur sa faim, s'il s'applique à un genre fictionnel centré sur la surprise et sur l'inconnu.
     Non, Prévôt n'a pas transcendé sa matière, ni fini son voyage avant que survienne la mort. Reste un livre de qualité, préfacé par Baronian et clos, comme la Collection Passé Présent a coutume de le faire, sur une intéressante mise en relation de l'auteur et de son époque.

Alain DARTEVELLE
Première parution : 1/12/1986
dans Fiction 381
Mise en ligne le : 14/2/2015


Edition Jacques ANTOINE, Passé présent (1986)

 
     L'auteur a publié en Marabout divers recueils de Fantastique dans la veine de Jean Ray. Les plus connus sont Le spectre large et Celui qui venait de partout. Sous divers pseudonymes, il a aussi écrit quelques romans alimentaires de policier et de SF. Voilà pour ce qui concerne notre domaine, mais il fut aussi (et sur ce point le volume présent est explicite), un poète et un dramaturge. Ce volume, qui reprend les meilleurs de ses textes fantastiques, au goût du présentateur J.B. Baronian, s'accompagne d'une préface et d'une chronobibliographie fort bien documentées. On a l'impression d'avoir affaire à un auteur sinon maudit, au moins extrêmement marginal. De là à se poser la question du rapport existant entre les fantasmes, la réalité, la thématique des œuvres, il n'y a pas loin. Et on aurait tort de se priver de ce plaisir naïf.
     Nous avons onze textes, dont le meilleur est à mon avis Le spectre mécanique. Ils renvoient à un fantastique du quotidien, avec traitement original de la thématique, un peu à la manière de Owen ou de Ghelderode, mais avec une optique particulière : des éclairs de déraison sous les apparences de la normalité.
     Un livre à la jaquette attirante, avec un diable issu d'un tarot innommé en prime, une préface intelligente, une biographie rapide et suggestive, une insertion dans le cours du siècle, et des œuvres qui laissent mal à l'aise. Un livre à déguster, un auteur à redécouvrir en ces temps d'épouvante, d'hémoglobine, et de gore.

Roger BOZZETTO
Première parution : 1/10/1986
dans Fiction 379
Mise en ligne le : 14/2/2015

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