« Une faible chance de survie vaut mieux que pas de chance du tout. »
2182. À bord d'arches géantes, les humains fuient une Terre sur le déclin. Leur destination ? Sinisyys, une autre planète bleue découverte aux confins du système Eridani. Parmi ceux qui rêvent de la rejoindre, Éric et Johanna.
Or, après avoir émergé du sommeil cryogénique, ils comprennent qu'ils n'ont pas atteint Sinisyys mais une structure artificielle si grande que l'esprit humain ne réussit même pas à en imaginer les limites.
Où sont-ils ? Comment sont-ils arrivés là ?
Éric, Johanna, et les autres colons, parviendront-ils à percer le mystère de l'artéfact labyrinthique puis à faire repartir le Stem III vers sa destination initiale ?
Pour cet échantillon d'humanité au bord de l'extinction, débute alors un compte à rebours au final incertain !
Romain Benassaya est né à Nice en 1984. Après des études de linguistique menées à Paris et l'obtention d'un master, il enseigne le français au Canada, puis en Ouganda, avant de poser ses valises à Bangkok.
Depuis toujours passionné de science-fiction, il se lance dans l'écriture de nouvelles et romans. Après le succès d'Arca prochainement adapté en BD aux éditions Humanoïdes Associés, il signe un nouveau space opera ébouriffant.
Critiques
Décidément, pour Romain Benassaya, sur la Terre, point de salut. Dans Arca, son premier roman (cf. Bifrost 84), il fallait l’abandonner au profit de Mars. Dans Pyramides, les hommes partent vers Sinisyys (« bleu », en finnois) à bord d’arches. Au total, vingt gigantesques vaisseaux iront coloniser ce nouveau monde, cette deuxième planète bleue. Eric Rives est second du Stern III. C’est pourquoi il est un des premiers réveillés de l’animation suspendue. Un des premiers aussi à découvrir, en place d’une lande couverte de fleurs bleues, une obscurité immaculée, un ciel sans étoile et un sol blanc poudreux uniforme. Rapidement, il faut se rendre à l’évidence : ils ne sont pas arrivés à destination. Plus dramatique : ils sont piégés dans une structure inconnue aux proportions gigantesques. Et depuis un bail. Car, censé durer deux cents ans, leur séjour en biostase se serait prolongé sur près de trente mille ! Comment les mille six cents passagers du Stern III vont-ils parvenir à gérer cette situation exceptionnelle ?
Dans ce roman, sans lien avec le précédent, Romain Benassaya s’attaque au thème très populaire de l’artefact extraterrestre. Si L’Anneau-Monde de Larry Niven ou Rendez-vous avec Rama d’Arthur C. Clarke, les plus emblématiques d’une production riche, voire la plus récente trilogie « Quantika » de Laurence Suhner, viennent à l’esprit, cela ne dure pas. Le mystère du lieu plane effectivement sur Pyramides : dans la petite communauté humaine tout tourne autour de lui. Mais pour Romain Benassaya, là n’est pas l’essentiel. L’auteur s’interroge plutôt sur les liens unissant les membres d’un petit groupe d’humains. Sur leur capacité à survivre devant l’inconnu. Sauront-ils mettre de côté leurs différents et coopérer pour le bien de cette société miniature ? Comment s’adapter à une telle situation ? Comment s’organiser ? Quel but suivre ? Rapidement, deux camps naissent et s’opposent : bâtisseurs contre explorateurs ; les premiers visent la survie, la création d’une base stable ; les seconds veulent avant tout comprendre où ils sont afin de s’en échapper.
La construction de l’intrigue est solide, les rebondissements nombreux et les pages se tournent sans effort. Mais les personnages n’échappent pas plus au cliché qu’à la caricature. Quand bien même ils ne restent pas bêtement monolithiques, agrippés à leurs positions, et peuvent évoluer à travers le récit, ils n’en dégagent pas moins une impression d’ébauches mal dégrossies. Le lecteur sait souvent, avant le protagoniste, ce qu’il va faire ou dire. Et les quelques phrases annonçant une surprise à venir, censées ménager le suspens en fin de chapitre, en réduisent au contraire les effets. Même si c’est dans une moindre mesure, les maladresses déjà rencontrées dans Arca sont bel et bien présentes dans Pyramides. Regrettable, en somme, tant on a envie de laisser sa chance à l’auteur. Mais jusqu’à quand ? Ce que l’on pardonne à un débutant, on finit par le reprocher à un écrivain plus expérimenté…