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Abimagique

Lucius SHEPARD

Titre original : Abimagique, 2005
Première parution : Sci Fiction, 3 août 2005   ISFDB
Traduction de Jean-Daniel BRÈQUE
Illustration de Aurélien POLICE

BÉLIAL' (Saint-Mammès, France), coll. Une Heure-Lumière précédent dans la collection n° 22 suivant dans la collection
Date de parution : 29 août 2019
Dépôt légal : août 2019, Achevé d'imprimer : août 2019
Première édition
Novella, 112 pages, catégorie / prix : 8,90 €
ISBN : 978-2-84344-955-0
Format : 12,0 x 17,9 cm
Genre : Fantastique

Existe aussi en numérique, aux formats ePub (ISBN : 978-2-84344-886-7) et PDF (ISBN : 978-2-84344-885-0) au prix de 4,99 €.


Ressources externes sur cette œuvre : quarante-deux.org
Ressources externes sur cette édition de l'œuvre : quarante-deux.org

Quatrième de couverture

« C’est la fille coiffée style Halloween. Coupe Morticia Addams, teinture noir de jais, mèches orangées asymétriques. Elle a vingt-quatre ou vingt-cinq ans. Une femme-enfant, songes-tu, qui dévore des biographies d’empoisonneurs célèbres et s’est affublée des piercings les plus douloureux du marché. De la chair à goth typique. Pourtant, une fois passé les cheveux, les robes vintage, la bague-araignée au ventre de perle, les tatouages sur les mains (un crâne de vampire, un cœur humain) et le maquillage outrancier, tu remarques que son visage est empreint d’une douceur et d’une sensualité maternelles qui semblent trop vulnérables pour participer de ce monde moderne… »
Elle a pour nom Abi — diminutif d’Abimagique. Elle est volupté, sensualité, violence aussi, parfois.  Le monde court à sa perte, elle en est convaincue, maiselle dit avoir le pouvoir de sauver ce qui peut l’être… Elle est impénétrable. Possible qu’elle soit Cybèle, Magna Mater, femme sorcière tellurique. Possible aussi que le temps soit venu ; celui du sacrifice…

« Lucius Shepard est incomparable… »
THE TIMES

Sommaire
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1 - Postface, pages 103 à 104, postface, trad. Jean-Daniel BRÈQUE
Critiques

    Pour la deuxième fois, après Les Attracteurs de Rose Street en 2018, la collection « Une heure-lumière » accueille l’un des auteurs fétiches du Bélial’ : Lucius Shepard, toujours traduit par Jean-Daniel Brèque.

    Seattle, aujourd’hui ou presque. Propulsé au rang de spectateur par le biais d’une narration à la deuxième personne du singulier particulièrement efficace et immersive, le protagoniste du récit fait la rencontre d’Abimagique, jeune femme aussi ronde que magnétique, qui, sous un maquillage outrancier et des colifichets gothiques, révèle bientôt son hyper sensualité et sa pratique (intense !) du sexe tantrique. Débute alors une relation passionnée, orageuse et intense, dans les méandres du domicile de la belle, un lieu aussi foutraque qu’étrange aux murs parés de nombreux objets ésotériques et chamaniques, autel incarné d’un engagement écologique viscéral tourné vers une magie animale et végétale. Abimagique est massothérapeute, elle connaît les gestes qui font le bien, y compris ceux que l’on peut accomplir pendant l’acte amoureux, décuplant le plaisir, au risque d’exacerber les sensations de manière douloureuse… Bref, c’est une magicienne, qui envoûte proprement le protagoniste, lequel s’enferme dans cette nouvelle relation qui l’engloutit tout entier, et ce malgré l’irruption d’un handicapé qui affirme être un ancien amant d’Abi, et l’affirme responsable de son état physique…

    Lucius Shepard est de retour, et c’est le versant horrifique de son œuvre qui est concerné. L’auteur américain n’a pas son pareil pour, doucement, insidieusement, instiller le doute dans l’esprit du lecteur, le déstabilisant au travers de faux-semblants, d’un aller-retour permanent entre le vrai et le faux, qui se confondent et s’inversent, et de visions proprement insupportables (on pense à la scène, réelle ou fantasmée, avec Gerald). Par le biais d’une écriture fiévreuse, irrespirable, au sens propre comme au figuré, qui vous happe dès les premières lignes pour vous lâcher, anéanti, la dernière page terminée, She-pard bâtit un récit à nul autre pareil, multipliant allusions mythologiques et clins d’œil à la pop culture (les anges y côtoient Star Trek). On commence à trouver prévisible l’envoûtement progressif de « Carl » (dont on ne connaîtra jamais le réel pré-nom) par Abimagique ? L’écrivain fait voler en éclats la figure de la sorcière rusée et perfide pour lui prêter de plus nobles ambitions, qui brisent les quelques certitudes auxquelles le lecteur était parvenu. Au détour de ce petit jeu de vérité et de mensonge, nul ne sait plus, en définitive, si le protagoniste a davantage à gagner qu’à perdre en partageant la vie d’Abi. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Shepard souffle le chaud et le froid, propose une expérience totale qui parle à tous les sens, cajole sur une page pour ef-frayer lors de la suivante. Tout en se gardant de livrer l’ensemble des clés de son récit, car trop de certitudes auraient affadi un texte qui, malgré sa longueur de novella, réussit le prodige d’être aussi percutant que des récits bien plus courts. Abimagique est éprouvant ; pourtant, sitôt le livre refermé, on en redemande. Envoûtant, efficace et addictif. Du grand art…

Bruno PARA (lui écrire)
Première parution : 1/10/2019 dans Bifrost 96
Mise en ligne le : 13/11/2023

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