AGULLO
, coll. Agullo Fiction Dépôt légal : octobre 2017 Première édition Roman, 352 pages, catégorie / prix : 21,70 € ISBN : 979-10-95718-28-4 Format : 14,0 x 20,0 cm✅
Convulsions. Nausées. Migraines. Pour les fantassins de l’industrie pharmaceutique — les volontaires qui testent des médicaments contre rémunération — ces effets secondaires sont un petit prix à payer pour défendre leur droit à la vie, à la liberté et à la recherche des antidépresseurs.
Lloyd Prescott, trente ans, gentil loser et cobaye professionnel, est le premier à remarquer les conséquences étranges de l’exposition à des molécules pas tout à fait certifiées...
Au cœur de la nuit, un nouveau comité de justiciers fait régner la terreur chez les pseudos caïds à coup de vomissements, d’eczéma fulgurant, etc. Mais les super-pouvoirs suffisent-ils à faire des super-héros ? Quand la menace devient sérieuse, Lloyd et ses amis héros malgré eux seront-ils à la hauteur ?
Une comédie noire à prescrire d’urgence pour nos sociétés sur-médicamentées.
S. G. Browne vit à San Francisco. Avant de se consacrer à l’écriture, il a travaillé durant quelques années à Hollywood. Aujourd’hui, il a déjà fait paraître plusieurs romans noirs humoristiques, dont La Destinée, la mort et moi, comment j'ai conjuré le sort, Prix Libr’à Nous 2017.
« S.G. Browne est un des meilleurs romanciers satiriques américains. »
Kirkus reviews
Critiques
S.G. Browne est un auteur qui non seulement aime aborder un genre différent à chaque nouveau roman, mais qui surtout parvient à se l’approprier, à lui donner sa tonalité propre, qu’il s’agisse du polar (Heureux Veinard), du fantastique (La Destinée, la mort et moi) ou des histoires de zombies (Comment j’ai cuisiné mon père, ma mère,et retrouvé l’amour). Cette fois-ci, il s’attaque aux histoires de super-héros avec un égal bonheur. Comme on pouvait s’y attendre avec lui, les super-héros qu’il met en scène ne volent pas, ne viennent pas d’une planète lointaine et ne lancent pas de rayons laser avec quelque partie de leur corps que ce soit. Pire : ils ne portent ni cape, ni costume bariolé – quoique, pour certains d’entre eux, ce n’est pas l’envie qui manque. Leurs pouvoirs sont à la fois plus originaux et plus terre à terre. C’est ainsi qu’ils peuvent faire subir à leurs victimes éruptions cutanées, vomissements et crises d’épilepsie ou de narcolepsie. Et si ces pouvoirs ressemblent comme deux gouttes d’eau aux effets secondaires d’un quelconque médicament, c’est sans doute parce que nos héros gagnent leur vie depuis trop longtemps en jouant aux cobayes pour l’industrie pharmaceutique américaine. Héros secondaires raconte donc l’histoire d’une petite bande d’amis qu’une succession de malchance et de décisions hasardeuses a réuni, et comment ils se sont improvisés redresseurs de torts et défenseurs, sinon de la veuve et de l’orphelin, du moins des SDF de leur quartier. Et puis, tandis qu’on suit leurs péripéties, de nouvelles questions se font progressivement jour… Et s’ils n’étaient pas les seuls à avoir subi une telle métamorphose ? Et si d’autres qu’eux bénéficiaient de pouvoirs moins fantaisistes ? Et si, surtout, les individus en question décidaient de mettre leur don au service de leurs propres intérêts, sans se soucier des conséquences ? Héros secondaires fonctionne en premier lieu grâce à la sympathie que l’on éprouve pour ses héros, galerie de personnages maltraités par la vie. Il y a ensuite le traitement goguenard que fait S.G. Browne du thème du super-héros, sa façon de s’amuser de ses stéréotypes sans les dénigrer. Et puis, en creux, il y a la description lucide et effrayante d’une société malade de son industrie pharmaceutique, où les analgésiques et les antidépresseurs sont des produits de consommation comme les autres. Dans sa dernière partie, le roman change brusquement de ton, de Mystery Men on passe à Incassable, tandis que la comédie se teinte de tragique. S.G. Browne gère habilement la transition, et donne au final à Héros secondaires une tonalité douce-amère qui lui sied à merveille.