Ce matin-là, l'hôtel Tranquilidad n’avait jamais aussi peu mérité son nom. Situé à proximité de l’église de Santiago Apostol, principale curiosité de Pomata, petite ville du Pérou de 20 000 habitants, il accueillait principalement des touristes en mal d’user les semelles de leurs croquenots. Ayant dû se satisfaire du chiche oxygène offert par les plus de trois mille mètres d’altitude, ces randonneurs rentraient fourbus le soir et, à défaut de le faire à poings fermés, dormaient à rêves déployés en se repassant le film des paysages grandioses de la cordillère des Andes et des rives du lac Titicaca qui les avaient éblouis tout au long de la journée.