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Un bon Indien est un indien mort

Stephen Graham JONES

Titre original : The Only Good Indians, 2020
Première parution : New York, USA : Saga Press, 14 juillet 2020   ISFDB
Traduction de Jean ESCH
Illustration de Kaiwan SHABAN

RIVAGES (Paris, France), coll. Noir précédent dans la collection n° 1126 suivant dans la collection
Date de parution : 4 octobre 2023
Dépôt légal : septembre 2023, Achevé d'imprimer : septembre 2023
Réédition
Roman, 400 pages, catégorie / prix : 9,50 €
ISBN : 978-2-7436-6112-0
Format : 11,0 x 17,0 cm
Genre : Horreur


Quatrième de couverture

Quatre amis d’enfance ayant grandi dans une réserve du Montana sont hantés par les visions d’un fantôme, celui d’un caribou femelle dont ils ont massacré le troupeau lors d’une partie de chasse illégale dix ans auparavant. Tour à tour, ils vont être victimes d'hallucinations et de pulsions meurtrières, jusqu'à ce que l'entitié vengeresse s'en prenne à la fille de l'un des chasseurs.

Roman d'horreur et drame familial, Un bon Indien est un Indien mort a été salué par la critique et récompensé par quatre prix littéraires, dont les prix Bram-Stoker et Shirley-Jackson.

« Porté par une langue superbement imagée, ce livre est magnifique. »
Télérama

« Palpitant, littéraire, effrayant, immersif. »
Stephen King

Sommaire
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1 - Remerciements (2020), pages 393 à 398, notes, trad. Jean ESCH
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition RIVAGES, Noir (grand format) (2022)

Lors d’une partie de chasse, un groupe de copains américains natifs de la nation blackfeet s’aventure sur une partie de la réserve interdite à la chasse, attirés par un troupeau de caribous. Coincé contre une voir de chemin de fer, le troupeau, dont une femelle attend un petit, est massacré. Dix ans plus tard, la vie de chaque chasseur bascule, hanté par ce qui semble être l’esprit de la femelle caribou.

Comme dans son précédent roman Galeux (La Volte), Stephen Graham Jones utilise le fantastique pour nous parler des Etats-Unis actuels et de la place occupée par les américains natifs. Si Galeux adoptait la métaphore du lycanthrope pour nous montrer que les natifs n’étaient pas vraiment des américains comme les autres, Un bon Indien… s’interroge aussi sur la conservation de l’héritage culturel de ces nations. Alors que le roman commence par cette chasse se déroulant sur un territoire interdit par la tradition, chacun va ensuite être ramené à ses origines d’une manière ou d’une autre : Lewis, tiraillé entre sa femme blanche et sa collègue native jusqu’à tomber dans une paranoïa totale ou Gabe et Cassidy, tenant de renouer avec une tente de sudation.

Utilisant avec brio les codes de l’horreur, la montée en tension plutôt que les scènes gore (même si celles-ci sont extrêmement efficaces), Stephen Graham Jones parsème son récit d’humour (parfois très noir, comme la fin du récit de Lewis) et de scènes de la vie quotidienne des populations natives, laissées pour compte de l’Amérique, désargentées, vivant de petit boulots, victimes de racisme ordinaire. Dans l’illusion d’un factice retour à la nature, ces indiens, comme ils se nomment eux-mêmes et comme les nomme l’auteur, sont bloqués à mi-chemin entre leurs ancêtres et l’american way of life, et c’est le fantôme de cette femelle caribou qui vient leur rappeler leur situation.

Maniant aussi bien le social que l’horreur, dressant un portrait aussi lucide que tragique de ce morceau d’Amérique, Stephen Graham Jones nous donne avec Un bon indien est un indien mort un grand roman sombre et efficace, au traitement original et sans pathos.

 

René-Marc DOLHEN
Première parution : 19/9/2022
nooSFere


Edition RIVAGES, Noir (grand format) (2023)

[Critique parue exclusivement dans la version numérique de la revue]

 

    Stephen Graham Jones est un auteur américain appartenant à la nation amérindienne Blackfoot, une tribu de moins de 200 000 individus dont le territoire s’étend en partie aux USA (principalement dans l’État du Montana) et en partie dans le Canada (dans la région de Calgary). Il est né en 1972 au Texas et enseigne la littérature à l’université de Boulder dans le Colorado. Auteur de vingt-deux romans avant d’atteindre l’âge de 50 ans, il est rentré sur la liste des best-sellers du New York Times pour la première fois de sa carrière en 2020 avec le roman qui nous intéresse ici : Un bon Indien est un Indien mort. Fan de films d’horreur (il est incollable sur les films de loups-garous) et de comics, versatile, Stephen Graham Jones a publié du thriller (avec ou sans éléments surnaturels) et de la littérature générale, voire expérimentale. Son ambition stylistique, notamment quand il écrit de l’horreur, lui a valu l’admiration de Stephen King, entre autres.

    Un bon Indien est un Indien mort nous raconte l’histoire de quatre Blackfeet – Ricky, Lewis, Cassidy et Gabe – qui ont commis une terrible erreur pendant une chasse à l’élan au wapiti. On peut même parler d’une horreur, d’où a découlé une promesse que Lewis a trop tardé à tenir.

    Le roman démarre sur les chapeaux de roues, avec la mort de Ricky poursuivi (ou non) par un élan un wapiti sur le parking d’un bar où il vient de descendre quatre bières, ce qui n’est jamais une bonne idée pour un Indien. Surtout quand on commence à bousiller à coup de clef à molette les voitures des clients blancs.

    Voilà un bon roman, très kingien, mais peut-être pas aussi bon que Galeux (critiqué dans Bifrost n°99). Le récit, qui perd en peu d’abattage après une cinquantaine de pages, peut néanmoins se vanter de posséder un final d’une très grande puissance émotionnelle.

    Le principal souci est ailleurs. Sans doute pour éviter une tonne de notes de bas de page car la prose de Stephen Graham Jones est non seulement extrêmement dense, mais elle est ultra-référencée, le traducteur a fait des choix et certains comme remplacer wapiti par élan (puis caribou !), peuvent sembler bien malheureux. Roman basé sur une croyance indienne très populaire, celle de l’Elk Woman (la Femme Wapiti, donc), Un bon indien… tombe un peu à plat en français. En conclusion : les caribous m’ont tuer.

Karine GOBLED
Première parution : 1/1/2023
Bifrost 109
Mise en ligne le : 21/7/2025

Prix obtenus
Bram Stoker, Roman, 2021
Shirley Jackson, Roman, 2020


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