Raymond F. JONES, l'auteur de cette remarquable série de récits, naquit à Salt Lake-City il y a trente-cinq ans. Ses études le spécialisèrent à la fois en électricité (il est ingénieur) et en anglais. Il est détenteur d'une licence d'opérateur radiophonique, et pendant la guerre travailla au service des ingénieurs de radio BENDIX. Depuis dix ans, il est employé au service météorologique des Etats-Unis.
Mr. Jones est l'un des membres d'un petit groupe d'écrivains distingués dont la nouvelle intervention en tant qu'auteur de contes de science-fiction a véritablement propulsé le magazine Astounding Science Fiction à la position de leader qu'il occupe présentement. Raymond F. Jones a l'habileté, que peu d'autres écrivains du genre possèdent, de rendre les personnages de ses histoires absolument réels et son éducation scientifique lui permet de les bâtir sur une base authentique.
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Les Imaginox nous conte l'histoire passionnante de la lutte des deux principales civilisations du système solaire pour l'hégémonie économique et politique. C'est aussi une étude prenante et fouillée de la psychologie opposée de deux hommes : Le professeur Rold Theorn, à la recherche d'une solution pacifique des problèmes de la galaxie, et le sénateur Callknus, qui utilise les ressources de la super-science pour entraîner le peuple vers un climat de guerre totale. Callimus dispose de tous les moyens de propagande et avec la dextérité d'un montreur de marionnettes, il tire les ficellles pour effrayer, séduire et menacer. Mais le professeur Theorn, le « Père Joujou », crée les mystérieux IMAGINOX, et grâce aux enfants complètement ensorcelés par les étranges jouets sans forme, il répand sa doctrine de paix. Les résultats incroyables obtenus par les IMAGINOX, et la menace proche de la destruction totale du système solaire, font du Toymaker, une histoire que vous n'êtes pas près d'oublier.
Les modèles perfectionnés nous entraînent à la suite des techniciens des Laboratoires du Nord dans des aventures tumultueuses où ceux-ci, complètement abasourdis, trouvent leurs plans quelque peu changés par des visiteurs inattendus d'une époque inconnue.
Dans les Parasites, nous découvrons que d'étranges insectes de la planète mécanisée de SIAN envahissent la terre, entraînant au désastre les villes populeuses.
Inventions est une curieuse légende de l'époque du commerce inter-planétaire et du mythe brutal des compagnies qui trafiquent avec d'étranges indigènes à travers le cosmos.
Météo est une captivante description des épouvantables problèmes rencontrés dans le monde de demain par les hommes intrépides qui assument la responsabilité du contrôle climatique.
La nouvelle concluant cet ouvrage : La Salle des Enfants, est un conte puissant et inoubliable où un homme et une femme sont forcés de prendre une décision capitale concernant le bonheur FUTUR de l'humanité.
Tous ceux qui apprécient des histoires rapides et passionnantes de gens courageux et d'exploits extraordinaires, seront captivés par ce volume de moderne science-fiction.
1 - Les Imaginos (The Toymaker, 1946), pages 7 à 56, nouvelle, trad. Maurice POULAIN & Cécile SAY 2 - Modèles perfectionnés (The Model Shop, 1947), pages 57 à 87, nouvelle, trad. Maurice POULAIN & Cécile SAY 3 - Les Parasites (The Deadly Host, 1945), pages 89 à 117, nouvelle, trad. Maurice POULAIN & Cécile SAY 4 - Inventions (Utility, 1944), pages 119 à 150, nouvelle, trad. Maurice POULAIN & Cécile SAY 5 - Météo (Forecast, 1946), pages 151 à 207, nouvelle, trad. Maurice POULAIN & Cécile SAY 6 - La Salle des enfants (The children's room, 1947), pages 209 à 249, nouvelle, trad. Maurice POULAIN & Cécile SAY
Critiques
[Citiques des livres suivants :
- Les imaginox de Raymond F. Jones, Ed Métal, série 2000
- Astropolis d'Alfred Fritz, Presses de la Cité, Captain W.E. Johns n° 115
- Vénus contre la Terre de Paul French, Presses de la Cité , Captain W.E. Johns n° 114]
Meilleur A. S. du mois : « Les imaginos » – la couverture porte imaginox, mais ce n’est sans doute qu’une coquille – (The toymaker), de Raymond F. Jones (Ed. Métal), recueil de six longues nouvelles dont la première donne son titre au volume. Sans être d’égale valeur, toutes sont très bonnes et deux excellentes. J’ai particulièrement aimé celle du début, où l’on voit un groupe de savants tenter d’empêcher le dictateur de l’époque de déclencher une guerre intergalactique en hypnotisant les enfants au moyen de jouets baptisés « imaginos ». Autre récit de qualité : « La salle des enfants », où l’on assiste à la lutte qui se livre dans le cœur d’un père dont l’enfant est mutant. Aura-t-il le courage de s’en séparer pour le bien de l’humanité ? Nouvelle extrêmement poétique et émouvante, dont la fin est assez inattendue. « Météo » s’inscrit à mi-chemin de la S.-F. et du policier, « Modèles perfectionnés » est de caractère psychologique, « Les parasites » possède une forte tendance au « suspense », « Inventions », enfin, n’est pas dénuée d’un certain humour sardonique. Comme on voit, la variété n’est pas l’une des moindres qualités de Jones dont l’imagination, par ailleurs, est étincelante. Seule ombre au tableau, la traduction qui laisse nettement à désirer.
« La fleur diabolique » (Hell flower), de George 0. Smith (Rayon Fantastique, Hachette), est un « space opera » où l’on voit un pilote interstellaire, compromis à la suite d’un grave accident, tenter de se réhabiliter en démasquant les trafiquants de « lotus d’Eros », fleurs possédant des propriétés aphrodisiaques et dont certains hommes de l’époque font usage pour séduire les gentes dames qui leur résistent. Surtout n’allez pas imaginer que c’est un roman « sexy » – le côté érotique est traité de façon fort discrète – l’intérêt principal résidant dans le combat opposant les forces de l’ordre en la personne de Charles Farradyne au mystérieux ennemi dont on ne sait s’il est de notre univers ou non. L’adaptation de Jacqueline Raffejaud est très bonne.
« Hommes en double » (Man in duplicate), de Vargo Statten (Fleuve Noir), nous décrit les aventures de Harvey Bradman, multimillionnaire et dilettante, qui, pour plaire à sa fiancée, se trouve mêlé à des aventures sortant un peu de l’ordinaire, puisqu’elles l’opposent à son sosie, venu sur Terre d’un autre monde dans des buts peu attrayants pour nos descendants. Le roman se déroule sur le rythme assez lent propre à nombre d’ouvrages anglais. Il n’est jamais ennuyeux, mais l’auteur semble l’avoir un peu « étiré » pour arriver à la longueur minimum exigée par les éditeurs d’outre-Manche, aussi la dernière partie semble-t-elle traîner un peu. Élégante adaptation de A. Audiberti.
Polariens et Denebiens s’opposent à nouveau dans « Nos ancêtres de l’avenir », de Jimmy Guieu (Fleuve Noir), tentant de se concilier les bonnes grâces des Terriens, les premiers pour assurer le bonheur de l’humanité, les seconds pour l’asservir. Les humains, étant ce qu’ils sont, commencent par massacrer les Polariens et seule l’occupation « amicale » denebienne, dont la nature n’est pas sans rappeler certaine autre (« Le Führer a dit : « Collaborons », donc il faut collaborer »), leur ouvrira finalement les yeux. Heureusement, les Polariens ne sont pas rancuniers, puisque ce sont « nos ancêtres de l’avenir ». Le roman est bien écrit, mais deux ou trois passages, le début en particulier, choqueront probablement, pour des raisons politiques, une certaine catégorie de lecteurs, ce qui est regrettable, l’A.S. parfaite ne devant pas, à mon avis, sortir des cadres de pure distraction de caractère scientifique – ou, selon les cas, pseudo-scientifique.
Aux Presses de la Cité, paraissent deux ouvrages de S.-F. pour la jeunesse qui intéresseront cependant nombre de lecteurs adultes. L’un d’eux, « Astropolis », d’Alfred Fritz, a la particularité d’être (sauf erreur) le premier A.S. allemand à paraître chez nous. Il nous narre le séjour d’un adolescent sur un satellite artificiel, séjour terminé par un voyage plutôt mouvementé autour de la Lune. L’auteur, fort bien adapté par M. Metzger, se propose surtout de nous fournir un certain nombre de renseignements pratiques (le côté « scientifique » semble avoir été traité avec la méticulosité propre à nos voisins d’outre-Rhin) et son roman possède donc un certain aspect documentaire, point trop ardu, m’empressai-je d’ajouter, qui intéressera à la fois profanes et techniciens.
L’autre, « Vénus contre la Terre » (Lucky Starr and the oceans of Venus), de Paul French, nous permet de retrouver le jeune savant Lucky Starr, que le Conseil Mondial, envoie sur Vénus tenter de démasquer des saboteurs qui, pour arriver à leur fin, ont apparemment corrompu le représentant sur Vénus du C. M. Le roman joint les qualités d’un policier mouvementé à celle d’un S.-F. bien conçu, dont l’auteur n’est jamais à court d’idées. Et les grenouilles-V, équivalent, là-bas, de nos chiens et chats, sont de petites bêtes bien sympathiques au premier abord, mais infiniment inquiétantes lorsqu’on se met à les connaître de plus près. La traduction de Henri Pacquet est de qualité.