Les dieux de l'Antiquité, les divinités païennes en général, continuent à inspirer grand nombre de romanciers modernes et plus particulièrement les auteurs de littérature fantastique. La matière est dense et la mythologie offre des possibilités quasi illimitées

     Avec « Canyon rouge », on change de continent. Tout autre est la mythologie dont s'est servi Michel Honaker. Ici, il s'agit d'une tribu indienne, les Zuni, qui vénère ses dieux et leur offre des présents lors de !a fête des Kachinas.

     Ce jour-là, les dieux marins sortent de l'eau pour trouver bon accueil auprès des peuples qu'ils protègent. C'est une tradition qui remonte à la nuit des temps et les indiens veillent scrupuleusement à placer des offrandes dans le Canyon rouge.

     Les Kachinas sont des esprits de l'eau. Ils peuplent les rivières et veillent à ce qu'elles ne s'assèchent pas, que les cultures soient constamment irriguées. Une fois par an, ils sortent de l'eau pour réclamer leurs récompenses. C'est la fête des Kachinas. Mais auparavant, il est bon d'avoir déposé des paniers chargés d'offrandes le long des berges, pour les amadouer. Car il vaut mieux ne pas les mettre en colère. Ce sont des dieux redoutables qui peuvent demander des sacrifices de vies humaines.

     Tous se passe bien habituellement, mais voilà qu'un Blanc à l'esprit étroit, doublé d'une bonne dose de racisme à l'égard des indiens, se permet de déplacer les offrandes destinées aux dieux. La réaction ne se fait pas attendre et la malédiction des Kachinas s'abat sur le pays.

     Comme on peut le constater, le racisme à l'égard des minorités ethniques (ici, les indiens) sert de toile de fond à ce récit. Mais qu'on ne s'y trompe pas. Le racisme n'est pas le propre des Blancs en Amérique. Qu'on songe à ce qui se passe en France avec d'autres minorités...