Michael G. CONEY Titre original : Brontomek!, 1976 Première parution : Londres, UK : Gollancz, juillet 1976ISFDB Traduction de Charles CANET
Robert LAFFONT
(Paris, France), coll. Ailleurs et demain Date de parution : août 1979 Dépôt légal : 3ème trimestre 1979, Achevé d'imprimer : 20 juillet 1979 Première édition Roman, 336 pages, catégorie / prix : nd ISBN : 2-221-00351-9 Format : 13,5 x 21,5 cm✅ Genre : Science-Fiction
La science-fiction nous présente le plus souvent les défricheurs d'autres mondes comme des êtres d'exception, bardés d'héroïsme, de connaissances et d'instruments. Et si la réalité était différente ?...
Si les courageux pionniers finissaient par ressembler au bout de deux ou trois générations à des provinciaux d'Australie ou de Nouvelle-Zélande ?
Le talent de Michael Coney, tout en nuances, lui a permis de rendre extraordinairement vivante la chronique de la petite colonie de Rives, sise au bord de l'océan, sur Arcadie. Paisible, laborieuse, cancanière. Soleil, mer, pêche, agriculture.
Mais tous les cinquante-deux ans, Rives, comme les autres villes côtières d'Arcadie, est ravagée par le mystérieux Effet de Relais. Et du coup les gens fuient la planète. L'économie s'effondre.
C'est le moment pour l'Organisation Hetherington d'entrer en scène. Une multinationale de l'espace qui ne recule devant rien pour atteindre ses objectifs : par exemple, faire d'Arcadie un paradis.
Un paradis au moule Hetherington. Avec plein de brontosaures mécaniques. Et d'amorphes...
Arcadie est une planète sans histoires ; du moins, en apparence. Car, tous les cinquante-deux ans, se produit l'Effet de Relais, phénomène encore mal connu qui pousse les colons à s'entretuer ou à offrir leurs corps aux squalenoirs. Si bien que la population diminue. Ceux qui meurent ne sont pas remplacés. Ceux qui émigrent, pas davantage.
Arcadie, peu à peu, se meurt. Mais voilà que l'Organisation Hetherington se présente. Elle achète la planète pour une durée de cinq ans, bien décidée à la remettre à flot et à en tirer de gros bénéfices. L'Organisation ne manque pas de moyens : les brontosaures mécaniques, les aquamoissonneuses et les amorphes, ces créatures qui deviennent ce que vous désirez, inconsciemment, qu'elles soient, et que Michaël Coney avait déjà mis en scène pour la première fois dans L'Image au miroir (Ed. OPTA) : roman qui retrace la découverte des amorphes sur Marilyn, leur planète d'origine.
Pourtant, les ennuis ne font que commencer pour tout le monde...
L'auteur oriente les agissements de ses personnages et l'atmosphère de ses décors de façon à ce que l'on y voit une chronique d'une sous-colonie arcadienne. Les conflits internes se succèdent et se ressemblent. Bien sûr, il y a des aspects intéressants dans ce traitement mais rien qui puisse prétendre à faire palpiter le cœur du lecteur. C'est lent, un peu monotone. Seule l'une des révélations finales, inattendue, aura la force d'ébranler l'indifférence, engendrée par la lecture, et celle de colorier un paysage pâle aux particularités peu convaincantes.
Le point le plus positif de ce roman tient en fait dans les individus qui s'y meuvent et qui, heureusement, ont de la substance. Mais cela suffit-il à pallier le manque de dynamisme général qui caractérise ce livre et qui en affaiblit la portée ?