En 1767, à la suite d’une dispute avec ses parents, le jeune Cosimo Piovasco di Rondò grimpe au chêne du jardin familial et n’en redescendra plus. Sautant de branche en branche et d’arbre en arbre, il s’élance à la découverte du monde : il étudie la philosophie, rencontre des bandits, connaît les joies et les peines de l’amour. Et cela sans jamais reposer un pied sur terre ni revenir sur sa résolution.
Le baron perché est un conte philosophique débordant d’humour, d’imagination et d’originalité.
Deuxième passage de ce roman dans une collection à bon marché, puisqu'il figurait naguère au catalogue du Livre de Poche avec les deux autres volets de ce qui forme la trilogie Nos Ancêtres : Le Vicomte pourfendu (Il visconte dimezzato. 1955), et Le chevalier inexistant (Il cavalière inesistente, 1959). Cette partie de l'œuvre de Calvino, qui est sans doute la plus connue en France, n'est peut-être pas la plus intéressante, malgré ses qualités intrinsèques. Calvino montre qu'il peut dépoussiérer le conte philosophique, renchérissant dans l'absurde et l'ironie grinçante. Mais l'allégorie morale ou philosophique a, par nature, des lourdeurs que la fantaisie de Calvino parvient à peine à rendre digestes. Plus forte, parce que plus subtile, est son œuvre proprement fantastique — qui le hisse largement au niveau d'un Buzzati — que ce soit dans ce que certains appellent la « préhistoire-science-fiction » (Cosmicomics, 1968, rééd. Livre de Poche, et Temps Zéro, 1970) ou dans ce chef-d'œuvre méconnu des amateurs :Les villes invisibles (1974). Sous son apparente légèreté, Le baron perché annonce déjà le grand novateur du fantastique moderne qu'est Calvino.