J'AI LU
(Paris, France), coll. Ténèbres n° 5238 Dépôt légal : mai 1999, Achevé d'imprimer : 18 mai 1999 Première édition Roman, 544 pages, catégorie / prix : M ISBN : 2-290-05238-8 Format : 11,0 x 18,0 cm✅ Genre : Fantastique
Couverture : Nonstock.
Quatrième de couverture
Christopher Pike
Né à New York, il a passé sa jeunesse en Californie où il vit encore aujourd'hui. Il a été ouvrier, peintre en bâtiment, programmeur en informatique avant de trouver sa voie dans l'écriture. Surnommé "le Stephen King des adolescents" par le Wall Street Journal, il écrit depuis 1990 pour tous les publics.
Le Dr Laurent Wagner est célèbre dans le monde entier pour sa participation à l'une des aventures les plus extraordinaires que l'humanité ait jamais tentées : une expédition sur Mars. Mais Lauren a peur. Peur des voix qui résonnent dans sa tête. Peur de ceux qui l'ont précédée sur la planète Rouge et qui sont morts. Ou du moins disparus.
Un vaste roman au croisement de la science-fiction, du surnaturel et de l'horreur par Christopher Pike, idole des jeunes amateurs de fantastique.
Critiques
Deux mondes, deux époques, deux races qui s'affrontent... Mêlant fantasy, science-fiction et horreur, La Saison du Passage conte la poursuite d'une guerre ancestrale dans un futur proche.
La Terre est sans nouvelles d'une mission russe partie explorer Mars quelques mois plus tôt. L'envoi d'un second équipage, américain cette fois, a pour but de découvrir ce qui est arrivé à la première expédition. Ainsi, Lauren Wagner doit-elle quitter sa chère sœur Jenny et son fiancé Terry pour embarquer comme médecin de bord. Le ton est donné dès la terrible scène d'ouverture du prologue. Le roman progresse ensuite au rythme des cauchemars qui s'emparent des personnages. Sans doute aurait-il mieux valu que les membres de la seconde expédition ne découvrent jamais Ivan, le survivant russe qui les mènera la caverne ouvrant sur les profondeurs d'Olympus Mons. Car il s'y cache quelque chose de bien plus mystérieux et de bien plus terrible que le canal qu'ils y découvrent d'abord.
On peut s'interroger sur les raisons qui ont conduit Pike à imaginer des vampires martiens. Cependant, l'originalité du roman réside en grande partie dans son talent à faire de cet énième récit d'exploration de la planète rouge, non pas une fin en soi, mais un épisode parmi d'autres d'une saga mythique. L'auteur a bien pris toute la mesure de la dualité qui s'instaure dès lors que les habitants d'un monde vont en visiter un autre, et il a su en faire le moteur de son récit. La Terre était en fait, dans un lointain passé, le « Jardin » des valeureux Sastras, et Mars, le territoire mourant du monstrueux peuple d'Asure qui n'a aujourd'hui qu'un seul objectif : envahir notre planète pour se l'approprier.
Cette histoire de l'affrontement de deux peuples primitifs — qui n'est pas sans rappeler l'épisode de la guerre des Ases et des Vanes dans la mythologie germanique — est racontée au travers du livre qu'écrit Jennifer Wagner, intégralement reproduit dans le roman. Les aventures martiennes, elles, sont narrées sous une forme plus classique, en suivant le parcours de sa sœur Lauren.
Pike maîtrise toutes les ficelles du suspense et des rebondissements qui conviennent à ce type d'histoire, et se garde bien de tomber dans le piège du choix d'un héros irréprochable qu'il suivrait jusqu'à la fin. Laure évolue, et Christopher Pike sait tour à tour lui préférer Jenny ou Terry.
On voit, au détour de certaines pages, resurgir avec plus ou moins de bonheur les influences de l'auteur : une héroïne à la Ripley — mais moins chanceuse — , un ordinateur de bord aussi peu coopératif que celui de 2001, l'Odyssée de l'Espace, un anneau magique à faire pâlir un hobbit, sans parler des vampires, remis au goût du jour. Des références que l'on goûte d'autant plus qu'elles sont détournées. Si le lecteur ne les repère pas toutes, qu'il n'ait crainte : l'auteur a pris soin d'inclure dans son équipage un pilote qui est aussi un grand amateur de science-fiction. Des Chroniques Martiennes à Dracula, en passant par Dune, on sait donc, au fil de ses lectures, quel tour va prendre l'intrigue. Ainsi, La Saison du Passage se plaît à mélanger, dans un même espace, tous les niveaux de textes imaginables : reprise intégrale d'histoires inventées, mention d'œuvres réelles ou bien créées pour les besoins du récit, comme par exemple les deux romans que tente d'écrire Terry, le journaliste.
Même si, par certains aspects, La Saison du Passage reste assez convenu parce qu'obéissant un peu trop fidèlement aux mécanismes du roman d'horreur, la lecture en demeure prenante et souvent jubilatoire.
Mélange de science-fiction et de Fantastique, La Saison du passage est une sorte de livre-catastrophe qui relate une expédition vers Mars qui tourne très mal.
Les USA décident de partir à la conquête de la planète rouge, après une première expédition russe qui s'est soldée par un échec. Lauren Wagner a été choisie par la NASA pour faire partie de l'équipage. Elle est très impatiente de partir mais renâcle à l'idée d'abandonner sa jeune sœur, Jennifer, une adolescente étrange et solitaire. Un des buts inavoués de cette mission dans l'espace est de comprendre ce qui a bien pu arriver à la première expédition, dont les communications se sont brusquement tues quelques années auparavant. Tout comme dans le film Alien, l'équipage va être confronté à une forme de parasitisme inconnue, qui cherche à s'introduire sur Terre. Pendant que sa sœur est sur Mars, Jennifer rédige un récit énigmatique.
Christopher Pike, auteur prolifique de romans d'horreur pour la jeunesse, exécute ici une prouesse habile. Le roman est mené tambour battant, sans temps morts (quoique le Récit de Jennifer Wagner soit un peu déroutant au début). Les éléments fantastiques sont savamment distillés et l'action alterne entre la Terre et Mars. Les personnages surtout sont intéressants, et leurs relations bien étudiées.
La Saison du passage est un roman prenant et bien construit, qui propose une vision originale et pessimiste de l'exploration spatiale.
Pike a suivi le chemin inverse de Graham Masterton qui, après avoir écrit des romans particulièrement hard pour adultes, a maintenant édulcoré sa plume avec la série des Magie. Pike a d'abord commencé à publier des romans pour les jeunes. À cette époque, on l'appelait le « Stephen King des adolescents ». Depuis une dizaine d'années, il s'est mis à écrire des romans pour adultes. La saison du passage en est un échantillon, écrit il y a quelque temps, mais publié pour la première fois en France.
Il fallait l'oser ! Des vampires antiques sur Mars, planète hantée ! Dans un futur proche, deux expéditions se succèdent sur la planète rouge. Les Russes ne donnent plus signe de vie. Les Américains, partis plus tard, vont essayer de savoir ce qui s'est passé. Dans l'équipage, une femme docteur sympathique, Lauren Wagner. On retrouve un Russe devenu une sorte de zombie buveur de sang, qui deviendra l'artisan d'un désastre. Mais la trame est bien plus compliquée : Lauren a une sœur, Jennifer, restée sur terre, qui écrit un bien mystérieux récit qui se passe dans un Orient lointain. Qui fait des rêves affreux tous les deux ans, quand Mars entre en conjonction avec la Terre. Et qui maîtrise le feu : alors pourquoi est-elle morte brûlée vive ? Peu à peu la peur gagne : quelles correspondances y a-t-il entre la lointaine et mystérieuse civilisation décrite par Jennifer et ce que Lauren trouve sur Mars ? Pourquoi ces voix hostiles qui la poursuivent ? Quelles correspondances entre Jennifer, Mars et les vampires ?
Pike n'épargne pas ses personnages, qui subissent la mort pour la plupart. Mais on peut se demander si les tourments qu'endurera Lauren ne sont pas pires que la mort toujours menaçante. Dans un monde à la fois familier et étrange, qui n'obéit pas toujours aux lois scientifiques établies, et où un anneau magique tient une place singulière.
Ce gros roman, où se mêlent les légendes du passé et des inventions de demain, se trouve au carrefour de la science-fiction, du surnaturel et de l'horreur. Sa lecture est prenante et la tension souvent forte. Un curieux moment à passer.