Largement considéré comme étant le nègre d'une bonne partie des polars de l'ancien maire de Beverly Hills Robert K. Tanenbaum (série Karp & Ciampi), Michael Gruber est l'auteur de cinq livres sous son seul nom : la trilogie Jimmy Paz (
Tropique de la nuit,
Les Rivages de la nuit,
Night of the Jaguar),
Le Fils de la sorcière (
Pocket « Jeunesse »),
The Book of air and shadows (ce dernier étant entré dans la liste des best-sellers américain quasiment dès sa sortie en mars 2007). Titulaire d'un doctorat en biologie marine, Michael Gruber a rédigé la plupart des discours de Jimmy Carter pendant la présidence de ce dernier. Il vit maintenant à Seattle, état du Washington.
Son premier roman paru en français,
Tropique de la nuit, est un coup de poing à l'estomac. [...]
1 Après le formidable
Tropique de la nuit, Jimmy Paz revenait en août 2007 dans
Les Rivages de la nuit, cherchant à percer le secret d'Emmylou Dideroff, une femme retrouvée prostrée dans la chambre d'un homme d'affaire soudanais qui a été assassiné avant d'être défenestré. Ce coup-ci, c'est à un étrange ordre religieux que Jimmy va s'intéresser : Les Sœurs Infirmières du Précieux-Sang du Christ.
Ne laissons pas planer le suspens plus longtemps :
Les Rivages de la nuit est une purge. Les personnages principaux évoquent les marionnettes sans fil d'un mauvais téléfilm américain ; l'intrigue est si molle qu'il ne s'est toujours rien passé d'intéressant une fois arrivé à la page 250 ; les secrets d'Emmylou, une fois révélés, font plus sourire qu'autre chose. Ajoutez à cela l'influence mal digérée de
L'Exorciste (le film) et la logorrhée de l'auteur qui ne nous épargne rien : les séances de potins de la psychiatre Lorna Wise (en charge d'Emmylou) ; les bronzettes sur la plage de Jimmy Paz ; la recette des
churros et, surtout, le passé d'Emmylou (évidemment violée par son beau-père, tombée dès son plus jeune âge dans la toxicomanie, sodomisée par son premier mac, baisée par des dizaines de clients chaque jour, embrigadée par un truand antisémite fan de Nietzsche et de nazisme, etc., ad nauseam).
Si
Tropique de la nuit était relativement bien écrit (il y a avait un certain rythme, un vrai travail de recherches et de mise en scène),
Les Rivages de la nuit est écrit comme la majeure partie des cinq cents thriller de gare publiés chaque année — à la truelle molle. Aucun mot n'a été omis, surtout pas ceux qui étaient inutiles. Et visiblement, je ne suis pas le seul à m'être ennuyé ferme à la lecture de ce pavé-navet : Dominique Haas (la traductrice, d'habitude excellente) n'a pas poussé son effort jusqu'au bout (des grades de police ne sont pas traduits, des années d'école ont été traduits mot à mot, la huitième par exemple, etc.).