Un livre qui est strictement à déconseiller aux gens tristes, moroses, aux présidents de conseil d’administration en difficulté, aux auteurs de collections… hum ! de jeunes, qui pourraient se sentir visés.
  Car Prince Milou est une œuvre complètement farfelue, un éclat de rire étiré au long de 176 pages, une blague monumentale, comme personne n’en a osée depuis un certain temps.
  Imaginez qu’un groupe de garçons complètement tourneboulés par les romans scouts (et assimilés) et désireux de vivre les aventures des plus fameux héros de cette littérature, franchisse une frontière où il rencontre ces mêmes aventures, dans un pays de fantaisie où tout se passe comme ils l’ont cent fois rêvé… Il y a — naturellement — un malheureux prince à délivrer, un mystérieux ordre de Sparte, des poignards, des coups d’escopette, des éléphants et des souris blanches, le tout ressemblant curieusement à bien des romans — vénérables et vénérés — classiques de la littérature de jeunesse, et que l’auteur malmène sans vergogne.
  Un jeu de massacre ? Une farce ? Possible, mais en tout cas André Jouly se révèle un admirable montreur de marionnettes, et si, au fond, tout ça n’est pas bien sérieux, le rideau tombé, on doit reconnaître qu’on a bien ri.