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Réjouissez-vous : percé jusqu'au fond du cœur

Steven ERIKSON

Titre original : Rejoice, A Knife to the Heart, 2018
Première parution : Londres, Royaume-Uni : Gollancz, 16 octobre 2018   ISFDB
Traduction de Patrick COUTON

L'ATALANTE (Nantes, France), coll. La Dentelle du Cygne précédent dans la collection suivant dans la collection
Date de parution : 23 mai 2019
Dépôt légal : mai 2019
Première édition
Roman, 336 pages, catégorie / prix : 8
ISBN : 979-10-360-0003-4
Format : 14,5 x 20,0 cm
Genre : Science-Fiction

Couverture : adaptation française Ieraf, Photographie Shutterstock.


Ressources externes sur cette œuvre : quarante-deux.org
Ressources externes sur cette édition de l'œuvre : quarante-deux.org

Quatrième de couverture

John Allaire eut le privilège de voir le premier les nuages se disperser dans le ciel pour dévoiler la forme légèrement incurvée d’un gigantesque objet solide.
« Comme le dessous d’une assiette en porcelaine. Puis une lueur s’est mise à briller au milieu. À briller comme pas possible. J’ai dû me protéger les yeux, mais ça m’a pas empêché de voir descendre le faisceau de lumière. Droit sur une femme – qu’était à guère plus de cinq mètres de moi. Elle a pas eu le temps de comprendre ce qui lui tombait dessus. »

Margot Revette confirma. « Elle marchait tranquillement. D’un coup la lumière l’a aspirée, puis plus de lumière, et plus de femme non plus. »

Un Premier Contact sans contact*. Les extraterrestres sont arrivés, mais pas d’extraterrestre à l’horizon. Attention pourtant : l’Intervention commence. Et vous n’avez pas idée du chambardement.

* À une exception près : Samantha August, romancière de science-fiction canadienne.

 

« Les extraterrestres sont venus sauver la Terre. La sauver de nous... Un El Niño de livre, dense, provocateur, indispensable. » Steve Baxter

« Steven Erikson n’a pas seulement revigoré le thème romanesque du Premier Contact, il l’a réinventé. Voici un livre profondément original, brillamment conçu et parfaitement exécuté. [...] Un chef-d’œuvre. » Robert J. Sawyer

Critiques

    Le 19 mai, à 14h19, dans la ville canadienne de Victoria, une soucoupe volante (« comme le dessous d’une assiette, une assiette en porcelaine ») apparaît dans le ciel, en plein jour, juste le temps d’enlever une femme. Ainsi disparaît Samantha August, autrice de science-fiction… Et puis plus rien. Pas d’attaque, aucune tentative de rencontre avec qui que ce soit. Rien. Cependant, peu de temps après, des champs de force apparaissent sur la planète entière. On comprend vite leur rôle : mettre en sécurité les ressources de la Terre, protéger la flore, la faune et les humains de leur prédateur le plus dangereux, l’homme. Impossible pour le soldat de tuer son ennemi ; impossible pour le mari de battre sa femme ; impossible pour un pays d’envahir son voisin. Les armes sont inopérantes, fusils comme couteaux, missiles com-me huile bouillante. Les extraterrestres semblent vouloir faire le bien de la Terre malgré leurs habitants les plus violents, malgré leurs dirigeants les plus belliqueux. Comment l’espèce humaine va-t-elle réagir devant cette agression pacifique ? Va-t-elle parvenir à se trouver un but et à survivre ? Et quid de Samantha August ?

    Abandonnant les univers de fantasy où il a bâti une œuvre déjà conséquente (le « Livre des Martyrs », actuellement en cours de publication aux éditions Leha), Steven Erikson aborde la SF le temps d’un roman et nous offre un message de paix et d’espoir, une ligne à suivre pour éviter le mur vers lequel fonce l’humanité. Enfin, sans doute était-ce le but initial. Sauf qu’on se retrouve très vite ici avec ce qui ressemble à une discussion de fin de soirée alcoolisée – un truc long et décousu. Et pas les plus sympas, les soirées, celles où on refait le monde avec exaltation… Non non. Plutôt celles où fleurissent les règlements de compte envers ceux que l’on n’aime pas (et Steven Erikson nourrit une détestation assez virulente envers pas mal de monde) et les distributions de bons points à ceux qu’on aime (Robert J. Sawyer, surtout).

    Pourtant, le début du récit est encourageant : un rythme rapide, des questions stimulantes. Serions-nous en présence d’un roman capable de renouveler le plus éculé des tropes de la SF ? Hélas, trois fois hélas ! Si Réjouissez-vous, dans le cadre de la thématique du « premier contact », prend bel et bien le contre-pied de la littérature anti-aliens, il bascule de l’autre côté du spectre sans aucune mesure : la gente soldatesque n’est qu’un ramassis de débiles ; les Américains, des abrutis dénués d’’humanité ; quant à leur président, c’est bien simple, à côté, Trump, fait figure de Nobel en puissance. Sérieux, pareille caricature, fallait oser. Peut-être faut-il y voir le complexe du petit Canadien face à son voisin du sud envahissant ? N’empêche que le résultat s’avère totalement contre-productif. Celui qui ne partage pas les opinions d’Erikson sortira le jerrican d’essence (extraite de sable bitumineux) pour allumer son barbecue avec ce bouquin. Quant au convaincu, devant tant de mauvaise foi, une absence totale de modération, une telle quantité de « vérités » assénées telles des paroles d’évangile, pas sûr non plus qu’il arrive indemne au bout du pensum.

    Bref, à moins que l’idée de confronter votre zénitude à une déblatération tantôt assommante, tantôt urticante, vous intéresse… « fuyez, pauvres fous ! »

Raphaël GAUDIN
Première parution : 1/10/2019 dans Bifrost 96
Mise en ligne le : 8/11/2023

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