Les nuits parisiennes sont bouleversées par une série de morts atroces. Plusieurs jeunes gens, issus de l'underground Goth et Vampyre, sont retrouvés déchiquetés. Winston Lester Takakura, puissant dirigeant de la lycaonie — la communauté des loups-garous — , s'inquiète du comportement d'une nouvelle génération qui cherche à faire dissidence, provoque les anciens et se livre à des fêtes orgiaques risquant d'attirer l'attention humaine. C'est Vuk, ex-légionnaire et vétéran serbe de la guerre des Balkans, qui devra inculquer aux jeunes loups le pouvoir de l'argent. Celui de Takakura. Et celui des balles de son chargeur...

     Mastication est le troisième volume de la série du « Club Van Helsing », qui en compte actuellement quatre. Le principe de cette suite de livres ? A l'image des romans policiers de la collection « le Poulpe », chaque auteur mis à contribution crée son propre héros et raconte une de ses enquêtes sur 200 pages. Le lien entre les divers opus est l'appartenance des personnages principaux au « Club Van Helsing », entreprise fondée par le descendant du fameux chasseur de vampires de Bram Stoker et dont la vocation est la traque de monstres en tous genres.

     Ici, l'action se déroule dans le Paris de notre époque, de la butte Montmartre aux bas-fonds de Belleville, en passant par les couloirs et les rames du métro.Le personnage principal, que l'on peut difficilement qualifier de héros, est un Serbe, vétéran de la légion étrangère et du conflit des Balkans, raciste, homophobe et violent, répondant au doux prénom de Vuk. Lancé à la poursuite de vampires qu'il rencontre dans le métro, il tombe par hasard sur une scène de carnage, oeuvre d'un groupe de jeunes loups-garous dissidents de la Lycaonie, la puissante corporation lycanthrope de Paris, dont le succès tient surtout à la discrétion dont elle fait preuve. Son président Winston Lester Takakura, demande à Vuk de prendre en chasse ces jeunes rebelles et de l'en débarrasser. Ce qu'il fait consciencieusement, allant de bars gothiques en ruelles sombres, sur fond de Motörhead ou de Grinderman.

     Autant dire que le format imposé par la série (200 pages) n'est guère propice aux longues descriptions des stations de métro ou des parcs et jardins de Paris. La narration de Jean-Luc BIZIEN est concise, le rythme soutenu et la violence omniprésente. C'est d'ailleurs le seul reproche que l'on pourrait faire à cet ouvrage : la traque et l'affrontement final se déroulent en une trentaine de pages seulement. Vous serez prévenus : point de fioritures... Mais le bon enchaînement des événements, les nombreuses scènes noires et violentes et surtout l'humour mordant du personnage principal, saupoudré de soude caustique et de Rock'n'Roll, font de ce livre un très bon élément de la série. À mettre entre toutes les mains, que ce soit celles des passionnés de romans gothiques où les canines claquent et où les balles en argent volent bas, ou bien celles des néophytes intéressés par une approche rapide du genre.