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Harrison Harrison

Daryl GREGORY

Titre original : Harrison Squared, 2015
Première parution : Tor, 2015   ISFDB
Traduction de Laurent PHILIBERT-CAILLAT
Illustration de Nicolas FRUCTUS
Illustrations intérieures de Nicolas FRUCTUS

BÉLIAL' (Saint-Mammès, France)
Date de parution : 27 février 2020
Dépôt légal : février 2020, Achevé d'imprimer : février 2020
Première édition
Roman, 352 pages, catégorie / prix : 19,90 €
ISBN : 978-2-84344-961-1
Format : 13,0 x 20,0 cm
Genre : Fantastique

Couverture à rabats.
Existe aussi en numérique, au format ePub (ISBN : 978-2-84344-899-7) et au prix de 9,99 €.


Quatrième de couverture

[texte du rabat de quatrième de couverture]

Harrison a un problème avec l’océan. Qui a sans doute à voir avec le fait que lorsqu’il était tout gamin, « quelque chose s’y est passé »… Un quelque chose proprement horrible dont il n’a aucun souvenir conscient, mais qui a coûté la vie à son père, lui vaut une prothèse carbonée en guise de jambe droite, et des douleurs fantômes pour occuper ses nuits. Or, la thalassophobie, quand votre mère est océanographe, c’est assez compliqué. Surtout quand cette dernière se pique de mener une mission improbable au large de Dunnsmouth, petite bourgade portuaire typique de Nouvelle-Angleterre, avec ses pignons, son vieux phare, son architecture georgienne typique, son collège au style gothique suranné et ses habitants aux allures de poissons morts. À moins que ce ne soit l’imagination d’Harrison qui en rajoute un brin… Il faut dire que le poisson, Harrison, il n’aime pas beaucoup ça. Or voilà que sa mère disparaît à son tour, victime d’un accident alors qu’elle disposait des balises en haute mer…

[texte de la quatrième de couverture]

« Ce mélange de roman d’apprentissage, d’horreur lovecraftienne
et de mystère fait tour à tour rire et frissonner,
un équilibre délicat que Daryl Gregory parvient parfaitement à gérer.
 »
Library Journal

« Un récit mené de main de maître à l’atmosphère iodée et aquatique… »
Kirkus Review

[texte du rabat de première de couverture]

Né en 1965 dans l’Illinois, diplômé d’anglais et de théâtre, Daryl Gregory a publié une petite dizaine de romans, deux fois plus de nouvelles et un bon paquet de scénarios de comics. Cinq de ses ouvrages ont été traduits en français, dont Nous allons tous très bien, merci, qui reprend le personnage d’Harrison au cœur du présent récit, lauréat des prix Shirley Jackson et World Fantasy, et La Fantastique famille Telemachus, en cours d’adaptation pour la chaîne Showtime.
Harrison Harrison est son quatrième roman publié aux éditions du Bélial’.

Critiques

Avec Harrison Harrison, Daryl Gregory réussit l’improbable mélange du roman jeunesse et du pastiche lovecraftien. Du premier, il respecte toutes les figures imposées : héros adolescent qui se retrouve privé de ses parents, difficile intégration dans une nouvelle école, éloge de l’amitié, valorisation de la différence, mystère... Par le second, il amuse le lecteur grâce à une série de clins d’œil et de références au maître de Providence (à commencer par le nom de la bourgade où se déroule le récit, Dunnsmouth) sans jamais tomber dans la parodie. Dans cet hommage, les Profonds sont touchés par la crise de l’adolescence, les horreurs tentaculaires des abysses font l’objet d’études océanographiques et les cours de sciences naturelles, où se pratique la dissection, sont dispensés par un certain certain Dr Herbert !

Si l’intrigue ne brille pas par son originalité, le roman réussit à captiver le lecteur par son rythme, son ambiance et la galerie de personnages. Le héros éponyme, tout d’abord, que les lecteurs de Nous allons tous très bien, merci seront heureux de retrouver dans sa jeunesse, mais aussi tous ceux qui gravitent autour de lui : la tante Selena, baroque, alcoolique et mondaine comme une star de l’âge d’or hollywoodien, Lydia, la camarade de classe qui semble issue d’une branche cadette de la Famille Adams où on aurait abusé du lexomil, Lub et sa passion pour les comic books, sans oublier les méchants de l’histoire, au premier chef le terrifiant Scrimshander.

Le roman se lit avec beaucoup de plaisir. Il alterne les moments d’humour et de suspens avec un rythme très maîtrisé, porté par une écriture agréable et enfin, comme si tout cela ne suffisait pas, il bénéficie de superbes illustrations de Nicolas Fructus.

 

Jean-François SEIGNOL (lui écrire)
Première parution : 13/5/2020 nooSFere


    On avait déjà croisé Harrison Harrison dans un précédent (court) roman de l’auteur, Nous allons tous très bien, merci, qui se déroulait, pour l’essentiel, dans le cadre de séances de thérapies collectives pour personnes en situation post-traumatique (critique in Bifrost 80). Chacun parlait de ce qu’il avait vécu, et en ce qui concerne Harrison – qui doit à l’humour de ses parents le fait de porter un non et un prénom identiques —, il était beaucoup question de sa rencontre avec un certain Scrimshander. Rencontre qui fait donc l’objet du présent roman, titré d’après son personnage principal (Harrison Squared, en VO, soit, littéralement, « Harrison au carré »). Or, Daryl Gregory n’étant jamais exactement là où on l’attend, ce livre qui narre des événements tragiques… prend la forme d’un roman pour adolescent. Que son éditeur français, le Bélial’, prend un malin plaisir à publier… sans mention d’une quelconque catégorie jeunesse. On ne saurait blâmer l’un ou l’autre, tant ce roman peut plaire aux deux types de lectorat. Précisons en outre que le livre peut se lire de manière totalement indépendante du précédent.

    Harrison, donc, arrive un jour dans la ville de Dunnsmouth (on y reviendra), petite bourgade portuaire de Nouvelle-Angleterre où sa mère, océanographe, doit mener des expériences pendant plusieurs mois. Malheureusement, le père de Harrison ne les accompagne pas, et pour cause : il est mort alors que son fils n’avait que trois ans, sauvant celui-ci après qu’une créature non identifiée – un requin, quoi d’autre ? – a tenté de le bouloter. Harrison y a perdu une jambe, et gagné une solide aversion pour les choses de la mer. À son arrivée à Dunnsmouth, sa génitrice l’inscrit au lycée local, où il a toutes les peines du monde à trouver sa place : les élèves l’ignorent, quand ils ne se montrent pas clairement hostiles, quant au principal et aux profs, ils font montre d’une attitude qu’on qualifiera poliment d’étrange… Harrison commence à se dire que les semaines vont être longues, même si certains comportements bizarres titillent assez vite sa curiosité. C’est alors que sa mère, lors d’une sortie au large, disparaît brutalement…

    Les lovecraftophiles auront noté la couverture du présent bouquin, pleine de tentacules, et le nom de la localité qui fait cadre à l’intrigue : Dunnsmouth, croisement évident entre Dunwich et Innsmouth, deux lieux emblématiques de l’œuvre du maître de Providence. Impression confirmée par les illustrations de Nicolas Fructus, grand lovecraftien devant l’éternel, qui parsèment les pages de cette édition, présentant une galerie de portraits tout à la fois hauts en couleur et menaçants au sein d’un ouvrage à la finition soignée (couverture avec rabats, imprimée en couleurs recto/verso, vernis sélectif). On est bien ici dans le registre de l’hommage, mais par le biais d’une histoire contée au travers des yeux d’un adolescent, comme si HPL avait été revisité sauce Goonies (ou, pour nos plus jeunes lecteurs, Stranger Things). Tout y est : la menace sourde qui se précise peu à peu, une atmosphère oppressante qui nous mène progressivement au cœur de l’horreur, des créatures cauchemardesques… mais aussi pas mal d’humour, autre démarcation par rapport à Lovecraft, qui désamorce l’angoisse pour mieux nous y faire replonger quelques pages plus tard. C’est rythmé, efficace, parfaitement équilibré, traversé par des morceaux de bravoure ; et le style de Gregory, qui emprunte à la fois au romans young adult et à la prose lovecraftienne, est admirablement traduit par Laurent Philibert-Caillat. En outre, le roman présente deux niveaux de lecture selon que vous aurez lu ou pas Nous allons tous très bien, merci auparavant : dans la négative, il constituera un excellent roman horrifique, de la plus belle eau, avec visions dantesques que ne renierait pas l’Alan Moore du Neonomicon ; dans l’affirmative, ce récit d’apprentissage résonnera forcément avec le Harrison Harrison devenu adulte, qui tente de régler ses problèmes avec son passé, et avec le Scrimshander, inquiétant ici, terrifiant dans Nous allons tous…

    Décidément, Daryl Gregory est rarement là où on l’attend. Et c’est très bien ainsi !

Bruno PARA (lui écrire)
Première parution : 1/4/2020 dans Bifrost 98
Mise en ligne le : 6/1/2024

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