BRAGELONNE
(Paris, France) Dépôt légal : janvier 2006 Première édition Roman, 320 pages, catégorie / prix : 20 € ISBN : 2-915549-63-X ✅ Genre : Fantastique
Quatrième de couverture
« Un livre ensorceleur. »
Le Monde
« Une oeuvre fantastique, charnelle et dérangeante. »
Télérama
Une ferme restaurée de Dordogne, au cœur de l'été.
James et Sabine sont venus y passer deux semaines de vacances méritées, en compagnie de leurs deux filles Beth et Jessie et de trois amis anglais. Mais ces congés tournent vite à la tragédie ; en quelques jours, la toile de mensonges que tous ont patiemment tissée autour de leurs vies se déchire.
A mesure que les relations des adultes s'enveniment, la petite Jessie paraît de plus en plus perturbée et fait des commentaires équivoques et effrayants. Car l'un des membres du groupe lui donne en secret d'étranges leçons. Qui est ce mystérieux instructeur ? Quel but obscur poursuit-il ?
L'atmosphère est tendue, sensuelle et inquiétante.
L'orage approche...
Un roman fascinant sur les secrets de l'âme humaine, du mensonge au refoulement, et que la presse britannique a comparé à D.H. Lawrence et P.D. James pour son suspense et la qualité du traitement psychologique.
Graham Joyce est né en 1954 près de Coventry (G.-B.). Il a étudié et enseigné la littérature anglo-saxonne avant de s'exiler sur une île grecque pour écrire son premier livre. Depuis 1991, il a publié dix romans et de nombreuses nouvelles (dont Les Nuits de Leningrad, Grand Prix de l'Imaginaire 2003), récompensés par quatre British Fantasy Awards et enfin le World Fantasy Award pour Lignes de vie. Graham Joyce est aujourd'hui reconnu dans la littérature générale comme l'un des grands écrivains anglais contemporains. Plusieurs de ses romans sont en cours d'adaptation au cinéma.
Critiques
Après Lignes de vieen septembre 2005, encensé par la critique, récompensé par le World Fantasy Award et que, pour ma part, je n'avais pas réussi à finir, vaincu par l'ennui, voilà que les éditions Bragelonne publient, quatre mois plus tard, un second livre de Graham Joyce : En attendant l'orage. Nous sommes en Dordogne et c'est l'été. Sept anglais envahissent une grande bâtisse transformée en villa de location ; il y a deux couples, la maîtresse d'un des hommes (celui qui a le plus d'argent), et deux enfants, dont une adolescente, Jessie, particulièrement perturbée et visiblement très impressionnable. Entre les cinq adultes, quelques jours suffisent pour que la tension monte ; les vacances sont alors menacées par un orage qui approche, des nuages noirs — mensonges, non-dits — qui s'accumulent et promettent une pluie pour le moins ravageuse. L'air sent la mort, le danger. Quelqu'un va mourir, mais qui ?
En attendant l'orage est à mon sens un des tout meilleurs romans de l'auteur, c'est aussi un des romans les plus typiques de la manière « Graham Joyce », c'est-à-dire une œuvre de littérature générale dans laquelle ont été distillés divers éléments fantastiques plus ou moins appuyés qui participent de l'intrigue plutôt que d'en peupler la périphérie. Evidemment, on pourrait faire quelques reproches à l'auteur, notamment d'avoir utilisé une ficelle de littérature de gare pour cacher aux lecteurs, le plus longtemps possible, l'identité du « professeur » de Jessie, mais bon, malgré cette ficelle qui manque d'élégance et quelques longueurs, En attendant l'orage s'impose surtout comme un excellent livre fantastique, cruel et pervers, un summum du suspens psychologique qui nous ramènerait presque à Henry James. On y découvre aussi un auteur-voyageur très à l'aise avec la description d'un pays qui n'est pas le sien, en l'occurrence la France (chose malaisée s'il en est, il suffit de se souvenir du pataud Bois de Merlin de Robert Holdstock, critiqué dans Bifrost n°40).
On signalera en outre une traduction invisible et respectueuse, du travail d'orfèvre dû à une Mélanie Fazi en grande forme.
A une époque où de moins en moins de romans fantastiques sont publiés, à l'heure de la mort annoncée de la dernière collection poche dédiée au domaine (« Thriller fantastique » au Fleuve Noir), celui-ci est tout à fait recommandable.