« A l'exception d'un petit palmier en pot, je semblais être la seule chose vivante dans la baraque. Le palmier ne m'en voudrait pas si je m'en allais. Ce que je m'empressais de faire. » Ce passage extrait du début de l'ouvrage donne très bien le ton général : l'humour le plus débridé domine. Dans ce polar SF complètement délirant, Isidore Haiblum se déchaîne, accumulant pêle-mêle les traits d'esprit les plus fins comme les plus grossières farces, préférant la quantité à la qualité. Le lecteur fera son propre tri.
Et de fait, le récit d'une hénaurmité cosmique se déroule à un rythme d'enfer, de péripéties cocasses en rebondissements démentiels. Malgré le ton alerte et la plume nerveuse de l'auteur, on commence à se lasser en abordant la seconde partie de l'ouvrage. Ceci dit, le roman se compose de quelques morceaux d'anthologie tout à fait hilarants, digne du meilleur Sheckley.
Le héros, Tom Dunjer, tente de récupérer le Linzeteum que l'on a volé dans ses coffres. Il en ignorait jusqu'à présent la présence et même la nature. Le temps de comprendre que cette substance permet de passer d'un univers à un autre, il se retrouve projeté dans des univers déments, entraînant à sa suite une foule de personnages pittoresques.
Sans autre prétention que celle de faire rire, ce roman est une petite réussite dans son genre. A mettre de côté pour les soirs de cafard.
Claude ECKEN (lui écrire)
Première parution : 1/6/1985 dans Fiction 363
Mise en ligne le : 5/1/2005