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Les Voleurs de cerveaux

Murray LEINSTER

Titre original : The Brain-Stealers, 1954
Première parution : Ace Books, Ace Double D-79, 1954   ISFDB
Traduction de Amélie AUDIBERTI
Illustration de René BRANTONNE

FLEUVE NOIR / FLEUVE Éditions (Paris, France), coll. Anticipation précédent dans la collection n° 66 suivant dans la collection
Dépôt légal : 1er trimestre 1956
Première édition
Roman, 186 pages, catégorie / prix : Fr. 240
ISBN : néant
Format : 11,5 x 19,0 cm
Genre : Science-Fiction


Pas de texte sur la quatrième de couverture.
Critiques

[Critiques des livres suivants :

- Chaîne autour du soleil de Kurt Simak, Gallimard, Rayon Fantastique n° 38

- La flamme noire de Stanley G. Weinbaum, Hachette, Rayon Fantastique n° 36

- Les voleurs de cerveaux de Murray Leinster, Fleuve Noir, Anticipation n° 66

- Les visiteurs de l'an 2.000 de J;H. Juillet, Ed du Grand Damier, Cosmos n° 6

- Rideau Magnétique de B.R. Bruss, Fleuve Noir, Anticipation n° 65

- Feu d'artifice de Pierre Versins, Ed Métal, série 2000 n° 19

- Feu dans le ciel de F. Richard-Bessiere, Fleuve Noir, Anticipation n° 64]

 

    Si jamais ouvrage de SF mérita « trois étoiles », c'est « Chaîne autour du Soleil » (Ring around the Sun), de Kurt Simak (Rayon fantastique, Gallimard), qui nous relate la façon dont les mutants entreprennent la conquête de la Terre pour assurer le bonheur des hommes, éliminer ceux qui sont mauvais. Comment procèdent-ils ? Tout simplement en bouleversant l'économie de la planète, en lançant sur le marché des lames de rasoir et des briquets inusables, des autos éternelles, des maisons extensibles à 175.000 francs la pièce et tout à l'avenant. Bien entendu, le capital international s'émeut et, après une intense campagne de haine, lance les hommes contre les mutants. Mais ceux-ci ont plus d'une corde à leur arc, à commencer par la possibilité de se réfugier sur l'une des innombrables Terres coexistantes, tout en y faisant passer les humains qui en ont assez de notre globe. Sous couvert d'A.S., Simak a écrit en fait un roman social du plus haut intérêt, basé sur une étude serrée et logique de l'économie politique, un roman à ne manquer sous aucun prétexte (*). 

    C'est à sir Walter Scott que m'a fait penser « La flamme noire » (The black dame), de Stanley G. Welnbaum (Rayon fantastique-Hachette), car l'auteur nous y décrit les seconds Moyen Âge et Renaissance que connaît l'Humanité, éprouvée à la fin du XXe siècle par une guerre atomique et bactériologique. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, « Flamme noire » n'est pas le nom donné à une arme nouvelle, mais celui dont les humains, superstitieux, ont baptisé La princesse Margot, sœur du nouveau maître du monde, Joaquin Smith. Tous deux ont acquis l'immortalité grâce à l'invention d'un illustre savant, mais alors que Smith ne pense qu'à assurer (par des moyens parfois discutables) le bonheur des hommes, Margot, elle, bien que cruelle et débauchée, recherche avant tout le véritable amour. Des deux hommes qui l'intéressent, le premier disparaît, mais l'autre, rescapé de la chaise électrique, réussit à triompher de cette femme, synthèse de Sémiramis, de Marguerite de Bourgogne et de « She ». S'il est une chose que l'on ne puisse reprocher à l'auteur, c'est le manque d'imagination. Son roman ne cesse à aucun moment d'être intéressant ; néanmoins, ce n'est qu'un bon feuilleton d'A.S., et je ne pense pas qu'il faille y rechercher des intentions cachées. 

    J'ai bien aimé « Les voleurs de cerveaux » (The brain stealers), de Murray Leinster (Fleuve noir) qui, autant qu'un roman de SF, est un « suspense » de qualité. Nous y voyons comment des habitants d'un autre univers (des vampires qui s'intitulent « petits amis ») parviennent à hypnotiser l'humanité pour s'installer sur notre Terre et y vivre en parasites, en se nourrissant du sang de nos semblables. Heureusement, la Providence veille sous les traits d'un savant que le Conseil mondial avait condamné à la détention perpétuelle pour avoir voulu étudier des sciences interdites. Hallucinant jusqu'à vous faire dresser les cheveux sur la tête, voilà un ouvrage que vous ne lâcherez qu'après l'avoir fini !

    J'ai également apprécié « Les visiteurs de l'an 2.000 », de J. H. Juillet (Ed. du Grand Damier), non en raison de son côté SF assez simpliste, mais à cause des sentiments de solidarité inter-humains que l'auteur met en vedette. En bref, c'est l'histoire d'une fusée qui, partie sur la Lune en 1950, revient quarante ans plus lard, alors que le monde se remet d'une troisième guerre mondiale. Cependant, ce n'est pas sur notre satellite que sont allés les savants de la fusée, mais sur une planète que celui-ci nous cache, une planète du nom d'Eryax, où vit une humanité très belle, très sage, très civilisée. Malheureusement, celte humanité parfaite et pacifiste est menacée par les habitants de Murdax (pourquoi diable ceux-ci ont-ils le type asiatique ?) et c'est pour la sauver que les hommes décident d'organiser une expédition de secours, après que le grand savant noir N'Gaoued aura mis à leur disposition son rayon de la mort qu'il tenait jusqu'alors secret, de crainte d'abus. L'auteur nous annonce d'ailleurs une suite sous le titre de : « Le septième ciel ». 

    « Rideau magnétique », de B. R. Bruss (Fleuve noir), fait suite à « La guerre des soucoupes », du même auteur, et nous y assistons à l'échec, qu'on espère cette fois définitif, d'une seconde tentative d'invasion martienne. Le début est assez lent, mais le récit s'anime par la suite et se présente finalement sous l'aspect d'un space opéra ni meilleur ni pire que la plupart des romans de ce genre et dont le manque de profondeur est compensé par une « mise en scène » auprès de laquelle celles de Cecil B. de Mille paraissent économiquement faibles.

    C'est en lisant des ouvrages d'Emmanuel Velikovsky que Pierre Versins a eu l'idée de son « Feu d'artifice » (Série 2000, Ed. Métal). J'avais signalé, lors de la parution de son « Les étoiles ne s'en foutent pas », que l'auteur aimait le canular. C'est aussi un peu le cas de « Feu d'artifice », où des scènes intéressantes en côtoient d'autres assez faciles. (Avant la guerre, Jacques Spitz, qu'on ne lit guère plus, hélas ! avait aussi parfois tendance à ce genre d'humour capable de détruire l'équilibre d'un excellent SF) Le thème de l'ouvrage est le suivant : toutes les planètes du système solaire proviennent de Jupiter qui les « expulse » de son sein à des intervalles allant en progression décroissante, donc de plus en plus rapprochés. Des Terriens d'il y a 54 millions d'années, à la civilisation avancée et désireux d'assister à ces « expulsions » successives, se « réveillent » à chacune d'elles, à l'issue d'une hibernation prolongée. Un tel phénomène se produit vers l'an 2050 et les « revenants » en profilent pour contacter des savants français ; l'un de ces derniers, amoureux d'une de nos belles ancêtres, décidera de partager son sort et de voir, un jour, la fin du monde, le « feu d'artifice » final. On pensera ce que l'on veut des théories de Velikovsky adaptées par Pierre Versins, mais son roman est toujours distrayant, malgré les petites réserves ci-dessus. 

    Il est également question de la fin du monde dans « Feu dans le ciel » (Fleuve noir), de F. Richard-Bessière ; mais l'auteur laisse un petit espoir de survie à l'humanité, un petit groupe de savants réussissant à se réfugier dans une cité sous-marine, bâtie au plus profond du Pacifique. Nous apprenons par la même occasion que pareil cataclysme n'est pas le premier, mais que nos ancêtres, supérieurement évolués, avaient pu atteindre une autre planète, s'y installer et y fonder une civilisation avancée. Ce space opéra est assez déprimant, mais il est intelligemment écrit et se lit avec facilité.

Igor B. MASLOWSKI
Première parution : 1/4/1956 dans Fiction 29
Mise en ligne le : 21/4/2025

Adaptations (cinéma, télévision, BD, théâtre, radio, jeu vidéo...)
Les voleurs de cerveaux (1re partie) , 1979, Collectif (BD Format Poche)
Les voleurs de cerveaux (2ème partie) , 1980, Collectif (BD Format Poche)

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