La légende étoilée (Animamea 2) s'ouvre sur un personnage, Fabrice, qui cherche le suicide pour échapper au passé qui le hante, enfin qui attend des autres qu'ils le suicident. Mais une rencontre curieuse détournera ses pulsions auto-destructrices vers la convoitise de la planète Animamea, lieu mythique où se pressent les âmes des défunts de l'univers.
A travers son association avec le fils d'un homme qui est mort dans ses bras, Fabrice va mener sa quête d'Animamea et de son prophète, Homère Rilke. Autant dire tout de suite qu'il découvrira qu'on ne souhaite absolument pas qu'il découvre quoi que ce soit...
Le résultat est plus intéressant que la lecture du premier volume qui était un prologue d'autant plus raté qu'il était interminable. Les personnages centraux manifestent une épaisseur digne d'intérêt. Leur histoire, en revanche, semble un tantinet poussive. L'écriture rattrape cette lenteur dans une certaine mesure et on se dit qu'il y a derrière l'auteur un écrivain à naître, qui est peut-être déjà né mais pas dans cette œuvre-là.
En outre, le découpage du roman initial en trois livres m'irrite. Chaque partie n'est pas suffisamment autonome pour se passer du concours de ses collègues. Seules, elles évoquent la platitude et la mutilation. Elles sont infirmes et aucune béquille ne peut venir les soutenir individuellement, surtout quand des mois séparent la publication de chacune d'entre elles. Cette infirmité préjudiciable à la compréhension et à l'appréciation de l'ensemble n'est pas directement imputable à Canal qui était sans doute trop heureux de voir son œuvre publiée pour se poser des questions torturantes sur les états d'âmes virtuels des lecteurs.
Éric SANVOISIN
Première parution : 1/12/1987 dans Fiction 392
Mise en ligne le : 7/4/2003