Le ROCHER
, coll. novella SF Dépôt légal : avril 2005 Première édition Novella, 144 pages, catégorie / prix : 12,90 € ISBN : 2-268-05213-3 Format : 11,4 x 18,0 cm✅ Genre : Science-Fiction
Dans un futur proche qui ressemble très fort à notre présent, la jeune Nausicaa est contactée par les Tombés du Ciel, une étrange secte de rescapés, fils du Sud tombés du train d'atterrissage des avions sur les tarmacs du Nord. Ils lui demandent de cambrioler le Grand Convoi d'or. Sa capacité à n'être pas là va-t-elle lui permettre de mener à bien cette mission, avec l'aide de Personne — la voix des gueux en révolte sur le plus vaste dépôt d'ordure de la planète, quelque part en Chine ? Ou bien s'agit-il d'un simple jeu vidéo que lui a mis entre les mains Amandine, la représentante d'une ONG qui se consacre à une importante tâche réelle dans l'univers réel : poser des prothèses ? Les Belleville de Partout, ce mouvement de rupture radicale avec l'économie, sont-ils seulement le fantasme de deux amoureux au début du XXe siècle dans le nord-est de Paris ?
Né en 1952 dans le Var, Serge Quadruppani est traducteur de l'italien et directeur de la collection « Italies » chez Métailié. Écrivain éclectique, il est notamment connu pour ses romans noirs, parmi lesquels : Y, La Rue de la cloche et La Forcenée (Métailié, 1991-1993), Tir à vue (Série noire, 1993), Comment je me suis noyé (Série noire, 1995), Colchiques dans les prés (Babel noire, 2000) et La Nuit de la dinde (Métailié, 2003). Dernier roman paru, Vénémone (Métailié, 2005). Il signe ici une de ses premières incursions dans l'anticipation.
Critiques
Contactée par les Tombés du Ciel de Belleville de Partout, rescapés des émigrés planqués dans les trains d'atterrissage des avions, Nausicaa, parce qu'elle a la capacité à « ne pas être là », doit voler un chargement de lingots d'or. Dans ce futur proche où les laissés-pour-compte se multiplient, elle entre en contact avec leur prophète, Personne, sur le plus gros tas d'ordures de la planète. La technologie qui permet aux puissants de dominer le monde est aussi leur point faible : il suffit de s'attaquer aux vecteurs de communication, à commencer par la télé, pour s'attaquer à la société du profit.
Contestataire, antilibéral, ce récit plutôt décousu accumule les diatribes contre l'économie libérale sans émouvoir ni interpeller une seule seconde, simplement parce qu'il manque une histoire qui donnerait envie de s'intéresser au message. Quadruppani emprunte au réel de nombreuses citations, dans un pot-pourri qui ne fait que souligner les manques de son texte. L'écriture, malgré quelques belles trouvailles cachées derrière des métaphores abusives, est elle aussi excessive, survoltée, outrée. Ce fatras découle peut-être de bonnes intentions (il a été inspiré par les mouvements de contestations accompagnant la dernière réunion du G8), mais on se dit que, pour sa première incursion en S-F, Quadruppani aurait mieux fait de rester au polar. On passe, et vite.