Personnage clé de la S-F américaine, il est l'auteur d'un grand nombre de romans et a aussi dirigé quelques-unes des plus prestigieuses revues et collections de S-F. Il a conquis le public français avec, notamment, le cycle des Heeches, également publié chez J'ai lu.
La planète Pava ? Jamais je n'aurais imaginé que j'atterrirais un jour là-bas. A plus de dix-neuf années-lumière de la Terre, ce n'est vraiment pas la porte à côté !
Pava, un seul continent secoué par de violents séismes. C'est le domaine des leps : des chenilles intelligentes, deux bras minuscules et un pelage moucheté. Des êtres qui, après cinq stades de mutation, deviennent des papillons ne pensant plus qu'à procréer.
Pava, c'est également une colonie humaine de huit cents âmes. Refuge des Millénaristes, des religieux fanatiques qui croient que le suicide est la meilleure solution pour échapper au péché.
Et moi, au milieu de tout ça ? Paumé et naïf, je cherche à rapprocher les deux communautés. Même si tout les oppose. Des heurts en perspective ? Une situation plutôt explosive, en tout cas. Surtout quand certains brandissent l'arme de l'antimatière...
Critiques
Ces dialogues s'apparentent davantage à un interrogatoire : à partir des courtes questions qui lui sont posées, le narrateur s'efforce de retracer dans le détail les événements qui l'ont conduit sur Pava, colonie d'un millier de personnes exilée à dix-neuf années-lumière de la Terre, planète secouée par de violents séismes, habitée par les leps, ces chenilles intelligentes et très douces qui passent par cinq stades de mutation avant de devenir de stupides papillons assoiffés de sexe.
La forme du roman est intéressante : on ne découvre que progressivement à quelle race d'extraterrestre s'adresse le narrateur. Son identité n'est connue que dans le dernier quart du livre. Les difficultés qu'éprouve Barry di Hoa, le narrateur, pour expliquer son monde à une intelligence autre sont également un moyen classique mais éprouvé pour décrire le contexte du roman.
Barry di Hoa souffre d'une forme de schizophrénie génétique nécessitant des soins constants sur Terre. C'est bien malgré lui qu'il se retrouve sur Pava où il tente de résoudre les problèmes de la colonie. Le frein au développement réside moins dans l'écologie de la planète ou la présence des leps, très coopératifs, que dans l'attitude des Millénaristes, représentants d'une des nombreuses religions pratiquées par les humains, et qui se sont exilés en masse sur Pava. Leur credo : l'homme ne peut échapper au péché que par le suicide. Les plus fanatiques désirent éliminer leurs semblables pour assurer le salut de leurs âmes.
On peut faire confiance à Pohl pour ménager le suspense et rendre passionnant le récit d'une colonisation difficile, grâce à son sens de la narration et à la profondeur psychologique de ses personnages. Les thèmes dominants du fanatisme et de la communication entre les êtres sont l'occasion pour prêcher la tolérance et l'entraide. Pohl reste cependant discret. Il ne cherche pas à délivrer de message pas plus qu'il ne mène de véritable réflexion sur ces sujets. Il agite les idées plus qu'il ne les presse. Le soin est laissé au lecteur de tirer les leçons de ce récit plein de charme.