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Memoranda

Jeffrey FORD

Titre original : Memoranda, 1999
Première parution : New York, USA : Avon Eos, octobre 1999   ISFDB
Cycle : Physiognomy  vol. 2 

Traduction de Jacques GUIOD
Illustration de Jean LECOINTRE

J'AI LU (Paris, France), coll. Science-Fiction (2001 - 2007) précédent dans la collection n° 6309 suivant dans la collection
Dépôt légal : novembre 2002, Achevé d'imprimer : 4 novembre 2002
Première édition
Roman, 256 pages, catégorie / prix : I
ISBN : 2-290-31970-8
Format : 11,0 x 17,8 cm
Genre : Science-Fiction


Ressources externes sur cette œuvre : quarante-deux.org
Ressources externes sur cette édition de l'œuvre : quarante-deux.org

Quatrième de couverture
Cley, l'ancien physiognomoniste désormais affranchi de la tutelle de Drachton Below, n'est plus aujourd'hui qu'un paisible citoyen de la petite communauté rurale de Wenau. Or ses pairs sombrent bientôt dans un sommeil sans fin, dont il ne parvient à les libérer. À la recherche d'un remède, il doit retourner sur les ruines de la Cité impeccable, pour découvrir que Below, unique détenteur de l'antidote, est à l'agonie.
Cley va donc devoir plonger dans le palace labyrinthique qu'est la psyché défaillante de l'autocrate dément, et s'enfoncer toujours plus avant dans les tréfonds ténébreux de son âme afin de découvrir la formule qui rendra la vie à ses compagnons...
 
Après Physiognomy, acclamé par la critique française et américaine et lauréat du World Fantasy Award en 1998, voici le deuxième volet de la trilogie consacrée par Jeffrey Ford au personnage de Cley, le physiognomoniste. Si l'ombre de Kafka et d'Orwell planait sur le premier volume, ce sont ici Dante et Salvador Dali qui parrainent ce récit halluciné.
Critiques

    Dans le précédent volume de la saga de Cley, Physiognomy, Jeffrey Ford nous avait conviés à un voyage étrange et original. Dans un pays où les excréments sont une nourriture de base, et la beauté une drogue, on assistait à la prise de conscience d'un physiognomoniste peu recommandable, qui se rachetait en mettant à bas son maître, le terrifiant Drachton Below. Les années ont passé, et Cley vit désormais à Wenau, dans une petite communauté paisible. Toutefois, la tranquillité est un jour brisée par un drame — les gens tombent en catalepsie — qui prouve que Below est encore en vie et compte reprendre sa place de tyran. Cley se doit donc d'aller dans les ruines de la Cité Impeccable. Arrivé sur place, il s'aperçoit que celui qui hante ses nuits est lui aussi tombé dans le coma. Et comme Below seul connaît l'antidote au mal qui frappe le monde, Cley n'a d'autre choix que de pénétrer dans l'esprit du vil personnage...

    Bizarre, ce roman l'est assurément. Par son décor, tout d'abord : l'essentiel de l'intrigue se déroule dans un monde imaginaire, le « palais mémoriel » de Below. Sur une île qui surplombe un gigantesque océan de mercure vivent des personnages, essentiellement des savants, qui sont autant de reflets de la personnalité de leur « hôte ». L'île se désagrège, symbole de la détérioration de la santé de Below. Bref, tous les éléments placés par Jeffrey Ford ne sont pas fortuits, et renvoient à un autre niveau, celui de la réalité. L'auteur, une fois de plus, nous déstabilise, décrit longuement ce monde intérieur qui semble sans limites, et prend un malin plaisir à faire oublier à Cley — et à ses lecteurs — que sa présence sur cette île a un but. De telle sorte qu'il faut l'intervention d'un autre protagoniste, personnification de l'écrivain lui-même, qui arrive et nous tape sur l'épaule en disant : « Hé ! n'oubliez pas le sens du roman ! ».

    Mais la bizarrerie de l'ouvrage provient aussi des faux-semblants : Drachton Below était dans Physiognomy un méchant caricatural, du genre de ceux qui partent d'un éclat de rire sardonique à chaque apparition. Ici, il nous est présenté sous un jour nettement plus tragique, qui relativise l'impression première — même s'il reste tyrannique. Anotine, la femme que Cley rencontre dans l'esprit de son ancien maître, participe à ses aventures, prenant peu à peu consistance, mais c'est un personnage fantasmé sans existence réelle. Un regret néanmoins : le personnage de Cley, très ambigu pendant la majeure partie du premier roman dont il constituait le principal attrait, est ici beaucoup plus lisse.

    Bref, Memoranda est un roman surréaliste, différent de son prédécesseur — davantage tourné vers l'aventure, même si celle-ci était déjà bien déjantée sans doute moins réussi, mais qui vise le même but : déstabiliser le lecteur, en lui arrachant tout à la fois sourires et frissons. Et qui y parvient sans mal. Une voix originale dans l'Imaginaire actuel, cela fait du bien.

Bruno PARA (lui écrire)
Première parution : 1/5/2003 dans Asphodale 3
Mise en ligne le : 5/3/2025

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