Sous la route, passe le souterrain. Quand on l'emprunte, on peut voir, sur une des parois, le dessin d'un homme nu, plutôt obscène. A première vue, rien d'extraordinaire. Mais on prétend que cet homme-là sort parfois du mur et se met à vivre. Il aimerait les petites filles — n'importe lesquelles — , quoique plus spécialement les innocentes. Enfin, celles qui jouent les innocentes et qui en fait sont si futées. Et c'est lorsque l homme du souterrain épanche son amour que se produit l'extraordinaire.
1 - L'Homme du souterrain (The Inhabitant of the Lake, 1964), pages 5 à 23, nouvelle, trad. Dominique MOLS 2 - Le Petit ami de Jack (Jack's Little Friend, 1975), pages 24 à 38, nouvelle, trad. Dominique MOLS 3 - Le Gémissement (The Whining, 1974), pages 39 à 50, nouvelle, trad. Dominique MOLS 4 - La Cicatrice (The Scar, 1969), pages 51 à 74, nouvelle, trad. Dominique MOLS 5 - Coup de foudre (At First Sight, 1973), pages 75 à 86, nouvelle, trad. Dominique MOLS 6 - Avis de disparition (Missing, 1976), pages 87 à 107, nouvelle, trad. Dominique MOLS 7 - Le Cri le plus aigu (The Height of the Scream, 1976), pages 108 à 130, nouvelle, trad. Dominique MOLS 8 - Feu de joie (The Guy, 1973), pages 131 à 146, nouvelle, trad. Dominique MOLS 9 - Les Sentinelles (The Sentinels, 1973), pages 147 à 161, nouvelle, trad. Dominique MOLS 10 - Made in Goatswood (Made in Goatswood, 1973), pages 162 à 182, nouvelle, trad. Dominique MOLS 11 - Le Potentiel (Potential, 1973), pages 183 à 196, nouvelle, trad. Dominique MOLS 12 - Le Manoir Napier (Napier Court, 1971), pages 197 à 220, nouvelle, trad. Dominique MOLS 13 - Les Mots qui comptent (The Words That Count, 1976), pages 221 à 235, nouvelle, trad. Dominique MOLS 14 - Un cadeau de Noël (The Christmas Present, 1975), pages 236 à 246, nouvelle, trad. Dominique MOLS 15 - Richard D. NOLANE, Postface, pages 247 à 252, postface
Critiques
FANTASTIQUE MODERNE
J'ignorais, jusqu'ici, à peu près tout de J.R. Campbell — un auteur anglais né en 1946, fonctionnaire aux Douanes depuis 1962 et dont le premier recueil est publié lors de ses 18 ans, en 1964. Dans les titres de ce premier recueil, une filiation se dessine : qu'on en juge « The mine of Yuggoth », « The insects of Shaggai » — les maîtres du néo-fantastique lovecratien sont présents, avec leur univers.
L'homme dans le souterrain,le premier recueil de cet auteur traduit en France, puise à d'autres sources, bien qu'un arrière-fond demeure de ces premières amours vénéneuses. Il s'agit de 14 nouvelles, axées sur l'irruption de la peur, de l'horreur dans le quotidien le plus banal : aucune quête — de simples malédictions « without a cause » Rien de ce qui surgit n'a d'ailleurs un nom — uniquement des effets. On voit la différence avec le surnaturel exotique d'un Lovecraft (Nyarlathotep, Azatoth, etc.). Au point que le lecteur se pose la question de la validité du champ de conscience des personnages, de leur folie éventuelle : on longe les bordures du pays où fleurissent les psychoses.
Monde du quotidien urbain, de la vie quotidienne des banlieues — et tout à coup des distorsions du cadre, des êtres, des rôles. Présences et absences alternent sur un tempo obsessionnel que les personnages mettent en relation avec des immaturations sexuelles, des régressions. Mais cette explication est un leurre, bien sûr ! Seule l'horreur sournoise reste, avec son épaisseur propre. La postface de R.D. Nolane est claire, dense, informative : un seul regret, que ne figurent pas les titres originaux des nouvelles ni leur lieu d'origine. Pour frissonner à l'aise, même en été.