POCKET
(Paris, France), coll. Science-Fiction / Fantasy n° 5656 Dépôt légal : novembre 1996, Achevé d'imprimer : novembre 1996 Première édition Roman, 448 pages, catégorie / prix : 10 ISBN : 2-266-07317-6 Format : 11,0 x 18,0 cm✅ Genre : Science-Fiction
Quatrième de couverture
Non, ce n'est ni un cauchemar, ni un spot publicitaire pour l'apocalypse ! Lorsque les habitants de Manhattan voient leur ville arrachée à la terre et emportée dans l'espace, il leur faut bien se rendre à l'évidence : aussi inconcevable et terrifiant que cela puisse paraître, ils ont été enlevés par des extraterrestres...
Quelques heures plus tard, la lumière d'une aube artificielle leur révèle que l'île, et eux-mêmes, sont prisonniers d'une bulle transparente posée sur une vaste plaine au milieu de dizaines d'autres villes sous globe abritant des multitudes de civilisations de toute la galaxie.
Sont-ils dans un zoo ? Des cobayes destinés à des expériences scientifiques ? Ou quelque rare spécialité gastronomique ?
Cherchant à s'évader de leur prison et à communiquer avec les occupants des autres villes, ils vont très vite comprendre que leurs kidnappeurs sont loin de constituer le pire danger et que c'est la vie dans l'univers tout entier qui est menacée de disparition...
Comme Timothy Zahn et Dan Simmons, John E. Stith appartient à cette nouvelle génération d'écrivains qui est en train de ressusciter le space opera. Déjà auteur de plusieurs romans, il vit dans le Colorado.
Critiques
En 1626, pour soixante florins de breloques et de colifichets, le hollandais Peter Minuit « achetait » l'île de Manhattan aux indiens canarsees. Trois cent soixante-dix ans plus tard, des vaisseaux extraterrestres découpent l'île au laser et l'embarquent, sans autre forme de procès, dans les entrailles d'un immense astronef digne d'Independence Day ! Car au-delà d'un éventuel clin d'œil au roman homonyme de Dos Passos ou au groupe de jazz, le titre du roman est à prendre rigoureusement au pied de la lettre : il s'agit bel et bien du transfert de Manhattan vers d'autres cieux. Dans quel but ?
Malgré l'aspect farfelu du postulat de départ (qui ressemble furieusement à une contrainte oulipopienne !), il s'agit là d'un vrai roman de hard-science, doublé d'un suspense plutôt bien mené (on ne décroche pas). L'auteur ne nous épargne aucun des problèmes auxquels vont être confrontés les kidnappés : comment s'échapper de la bulle qui enveloppe Manhattan, comment se diriger dans l'immense astronef pour en prendre possession, comment communiquer avec les kidnappeurs et, lorsque Matt et ses équipiers auront compris les raisons de ce rapt spatial, comment sauver la Terre de la destruction. À l'évidence, l'auteur s'est fait plaisir en jouant les McGyver et, ma foi, on lui emboîte le pas sans trop résister, même si les descriptions techniques ont tendance à s'éterniser (la traduction, parfois pâteuse, n'arrange pas les choses) et si les personnages semblent issus tout droit d'un scénario de film-catastrophe.
Ingénieur en informatique, John Stith a débuté en 1984 avec Scapescope.Manhattan Transfert est son sixième roman. Dans la foulée d'un Greg Bear (la scène finale, carrément cosmique, n'est pas sans rappeler celle de L'Envol de Mars — roman dont le titre, lui aussi, était à prendre au premier degré !), ou d'un Gregory Benford, John Stith s'inscrit résolument dans le renouveau de la hard-science aux U.S.A. ... sans pour autant se prendre au sérieux.
Denis GUIOT Première parution : 1/3/1997 dans Galaxies 4 Mise en ligne le : 1/1/2000