« Cave illustre à merveille ce que j'appellerais le « fantastique au premier niveau ». Ce type de fantastique se limite à des récits de mystère qui se terminent tous par une explication surnaturelle et effrayante. Cave est l'écrivain type du fantastique à l'état brut, pas question, chez lui de finasseries narratives : ses récits vous offriront des statues animées, des nécrophiles, des lycanthropes, des vengeances post-mortem, des paradoxes temporels, de nouvelles dimensions, des vampires et autres créatures aimables.
Mais, par-dessus tout, Cave est caractéristique de ce que pouvait être un excellent écrivain de « pulps », aux Etats-Unis, dans les années trente : si mal payé qu'il ne pouvait se préoccuper de problèmes de style, obligé qu'il était, comme il le reconnaît lui-même « de faire fumer la machine, si l'on voulait faire fumer la marmite », ce qui signifiait accoucher de plus d'un million de mots par an. Certains reprocheront à Cave de ne pas être un esthète. Peut-être, mais quel conteur ! Avec Manly Wade Wellman, Cave est l'un des doyens de la littérature fantastique américaine et, comme lui, il attendait qu'un éditeur français daignât enfin lui rendre justice. C'est désormais chose faite avec les huit récits terrifiants de La femme de marbre. »
D'après Jacques Finné (Introduction).
Hugh B. Cave est né en Angleterre en 1910, mais il devint très tôt citoyen américain, sa famille ayant émigré à Boston lorsqu'il avait cinq ans. Bourlingueur notoire, il a vécu mille aventures dans les mers australes avant de se fixer en Floride où il continua à se livrer à son vice favori : l'écriture. Deux fois dans sa vie, cependant, il s'était déjà fixé : pendant cinq ans en Haïti (ce qui lui permit de publier, en 1952, Haïti : Highroad to adventure qui est toujours considéré par les spécialistes comme la meilleure étude sur le vaudou) et, durant quelques années, à la Jamaïque où il dirigea une plantation de café. Il est l'auteur de mille deux cents récits disséminés dans une trentaine de revues, de souvenirs, de guides de voyages et de quinze romans presque tous situés dans les mers australes et souvent centrés sur le vaudou. Très peu de ses nouvelles ont été traduites en français : une dans chacun des deux tomes parus de Trois saigneurs de la nuit de Jacques Finné (NéO) et une dans Treize histoires sataniques d'Albert van Hageland (Gérard/Marabout).
1 - Jacques FINNÉ, Introduction, pages 5 à 7, introduction 2 - Jacques FINNÉ, Bibliographie, pages 8 à 8, bibliographie 3 - La Femme de marbre (The Isle of Dark Magic, 1934), pages 9 à 39, nouvelle, trad. Jacques FINNÉ 4 - La Cave aux chuchotements (The Whisperers, 1942), pages 40 à 57, nouvelle, trad. Jacques FINNÉ 5 - Les Liens du sang (The Brotherhood of Blood, 1932), pages 58 à 80, nouvelle, trad. Jacques FINNÉ 6 - Le Culte du singe blanc (The Cult of the White Ape, 1933), pages 81 à 103, nouvelle, trad. Jacques FINNÉ 7 - L'Étrange mort d'Ivan Gromleigh (The Strange Death of Ivan Gromleigh, 1937), pages 104 à 120, nouvelle, trad. Jacques FINNÉ 8 - La Chambre verte (The Watcher in the Green Room, 1933), pages 121 à 138, nouvelle, trad. Jacques FINNÉ 9 - Celles qui attendent (Ladies in Waiting, 1975), pages 139 à 149, nouvelle, trad. Jacques FINNÉ 10 - Demain sera sans fin (Tomorrow is Forever, 1943), pages 150 à 154, nouvelle, trad. Jacques FINNÉ