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Connerland

Laura FERNÁNDEZ

Titre original : Connerland, 2016
Première parution : Barcelone, Espagne : Penguin Random House Grupo Editorial, 2016   ISFDB
Traduction de Sébastien RUTÉS
Illustration de Léa CHASSAGNE

ACTES SUD (Arles, France), coll. Exofictions précédent dans la collection suivant dans la collection
Date de parution : 10 avril 2019
Dépôt légal : avril 2019, Achevé d'imprimer : mars 2019
Première édition
Roman, 480 pages, catégorie / prix : 23,50 €
ISBN : 978-2-330-12076-4
Format : 14,5 x 24,0 cm
Genre : Science-Fiction


Quatrième de couverture

LE POINT DE VUE DES ÉDITEURS

La carrière de l’auteur de science-fiction Voss Van Conner prend fin brutalement le jour où il s’électrocute avec son sèche-cheveux. Lorsqu’il rouvre les yeux, il a toujours sa serviette de bain autour de la taille et les cheveux mouillés, mais il est assis dans une immense salle d’attente en forme de vaisseau spatial (à moins que ce ne soit l’inverse). Les extraterrestres qu’il avait attendus toute sa vie font-ils enfin enlevé ? Ou est-il bel et bien mort ? Toujours est-il qu’il se retrouve bientôt dans un avion à bord duquel voyagent un représentant de commerce qui a lu ses cent dix-sept romans et une hôtesse de l’air qui est la seule à voir et à entendre le fantôme de l’écrivain... Pendant ce temps, un éditeur compte profiter de cette soudaine disparition pour racheter les droits de tous les romans de Van Conner, dont les délires extraterrestres pourraient bien tenir de la dernière expression du génie.
     Du plus haut burlesque, truffé de personnages délirants et d’humour absurde, le roman de Laura Fernandez est un hommage drolatique aux maîtres du genre, au premier rang desquels Kurt Vonnegut et Philip K. Dick, et à tous ces livres de science-fiction dont la folie et l’invention confinaient parfois au ridicule, mais toujours avec le plus grand sérieux, et élevaient le maniement de l’invraisemblable au rang d’art. Connerland ressemble au roman qu’aurait pu écrire un Thomas Pynchon obsédé par Ghost.

Née en 1981, Laura Fernandez vit à Barcelone. Elle a écrit quatre romans avant Connerland, dont un, La Chica zombie, a été traduit en français (Denoël, 2014). Également journaliste et critique littéraire, elle a deux enfants... et tous les livres de Philip K. Dick.

Critiques

[critique parue exclusivement dans la version numérique de la revue]

 

    Direction l’Espagne pour la très cosmopolite collection « Exofictions », avec cet ouvrage de Laura Fernandez, auteure née en 1981, dont l’un des romans, La Chica zombie, a connu l’heur d’une traduction française (sous son titre espagnol, chez Denoël en 2014). Connerland tire son titre de Voss Van Conner, auteur de science-fiction fictif dont les cent dix-sept romans et innombrables nouvelles n’ont pas encore eu le succès escompté, malgré des thématiques parfois très intéressantes, comme celles des dinosaures fonctionnaires. La faute à son agent (entre autres) Chicken Kiev, pas assez efficace. Aussi, lorsque Voss meurt (électrocuté), son décès va provoquer un certain nombre de réactions. Kiev rencontre Ghostie Black, éditeur qui s’enthousiasme pour les romans du disparu. Lana Grietzler, sa femme, qui était à deux doigts de quitter le défunt (de son vivant, s’entend), se ravise et entend profiter de cette manne inespérée. Enfin, Miranda Sherikov, hôtesse de l’air de la compagnie Timequake, rencontre le fantôme de Voss lors d’un vol et décide de le représenter. Car Van Conner n’est pas mort, non, il est passé dans un autre monde, vêtu de sa seule serviette de bain, au milieu de standardistes à la barbe finement tressée et autres Grandes Oies…

    On l’aura compris : ce roman se veut humoristique. Entre personnages drolatiques, situations décalées, invraisemblables, voire burlesques, dialogues tour à tour sans queue ni tête ou aux réparties saillantes, Fernandez nous propose un livre censé dérider les zygomatiques, un roman « qu’aurait pu écrire un Thomas Pynchon obsédé par Ghost », nous dit la quatrième de couverture (ah bon ?). Or l’humour n’est pas la chose la plus universelle au monde, comme chacun sait. Ou, pour être plus précis, on ne rit pas tous aux mêmes blagues. Alors certes, parfois, Fernandez fait mouche, et son inventivité est réjouissante, mais il arrive aussi (souvent !) que ses blagues ou ses situations ubuesques tombent à plat, au point d’en devenir assez vite pénible. On sourit ça et là, certes, mais le reste du temps, pardon, c’est l’ennui qui gagne, un temps qu’on trompe d’ailleurs en comptant les nombreuses redites et les fausses bonnes idées — à l’image des sons, retranscrits en majuscules entre parenthèses, (COMME ÇA). D’où l’autre écueil du roman : l’humour s’accommode mal des longueurs, et les textes les plus efficaces sont souvent courts (on pense ici à Fredric Brown ou Robert Sheckley). De fait, avec ses presque cinq cents pages, Connerland en affiche deux cents de trop au bas mot. Autant dire qu’on se lasse (trop) vite de toutes ces péripéties, quand bien même l’auteur a le bon goût de convier Douglas Adams, Philip K. Dick, Kurt Vonnegut et quelques autres. Sans doute les amateurs du premier, ou ceux qui ont su lire « Les Annales du Disque-Monde » sans ressentir une pointe de lassitude au bout du quinzième tome, sauront-ils apprécier ce livre. Les autres pourront picorer ici et là quelques bons mots, une ou deux scènes saugrenues et marquantes, mais regretteront surtout que Laura Fernandez n’ait pas davantage resserré son écriture et évité l’overdose.

Bruno PARA (lui écrire)
Première parution : 1/7/2019 dans Bifrost 95
Mise en ligne le : 16/10/2023

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