Poul ANDERSON Titre original : The Byworlder, 1971 Première parution : Fantastic, juin et août 1971. En volume : Signet / New American Library, septembre 1971ISFDB Traduction de Jean-Claude DUMOULIN
ALBIN MICHEL
(Paris, France), coll. SF (2ème série) n° 19 Dépôt légal : 3ème trimestre 1973, Achevé d'imprimer : 31 août 1973 Première édition Roman, 256 pages, catégorie / prix : nd ISBN : néant Format : 11,0 x 18,0 cm✅ Genre : Science-Fiction
Couverture : Pierre Faucheux.
Quatrième de couverture
Le premier émissaire venu des étoiles tournait autour de la Terre. Depuis trois ans... Pourquoi était-il venu de Signa du Dragon ? Qui était-il ? Comment projetait-il d'utiliser son incroyable puissance ? Surtout, qu'attendait-il ? Et pourquoi ?
Soudain, Skip Wayburn, un Cigalon, un artiste, un joyeux luron, le sut. Mais qui écouterait un errant, un Hors-le-Monde ? Pourtant, il fallait que quelqu'un l'écoute. Et vite.
D'origine scandinave, d'où son prénom, Poul Anderson venait de terminer ses études scientifiques à l'université du Minnesota lorsqu'il « explosa » littéralement, vers 1954, dans la science-fiction. Il en est resté l'un des auteurs les plus doués, trois fois couronné par un « Hugo ».
Critiques
Critique tirée de la rubrique « Diagonales » signée par Alain Dorémieux
Pour l'amateur de SF coloration progressiste — disons pour l'Andrevon de service — Poul Anderson a un seul profil : celui d'un vieux con réactionnaire (« vieux » étant d'ailleurs une épithète relative, puisqu'il est tout de même de la génération qui a succédé aux Asimov, Heinlein et van Vogt et s'est révélée dans les années 50). Pour le simple lecteur qui ne se pose pas de questions, il est au contraire un auteur de prestige, un des Grands de la SF américaine. (Et pour Jacques Goimard, ceci étant destiné à la petite histoire, ce fut pendant des années une idole devant laquelle il se prosternait chaque soir au coucher, et dont il accueillait chaque nouvelle œuvre avec des yeux mouillés par l'émotion.) Pour ma part, je me situe entre ces divers extrêmes. Je trouve qu'Anderson a eu beaucoup de talent à ses débuts, mais qu'il n'a guère cessé depuis de démonétiser lentement ce talent (contrairement à d'autres qui partent du bas de l'échelle et vont en progressant, tel un Silverberg). Quant à son idéologie, qui lui servait au départ à sous-tendre ses thèmes, elle s'est peu à peu réduite à de simples tics caricaturaux, qui n'ont même pas l'excuse de la nécessité dramatique. Cela dit, je me foutrais des opinions politiques d'Anderson (qui en effet fleurent désagréablement le fascisme et le racisme) si derrière elles son propos littéraire restait convaincant ; ce qui en fait est rarement le cas. Tous les écrivains professionnels écrivent pour faire du fric, c'est bien connu. Mais il y a ceux qui en plus ont quelque chose à dire (ou qui suppléent à l'absence de ce quelque chose par l'inspiration), et puis ceux qui s'adonnent à l'acte d'écrire comme à une routine, parce qu'il faut bien faire son quota. C'est à la seconde catégorie qu'appartient aujourd'hui Anderson. L'auteur de ces petits bijoux que furent dans Fiction des récits comme Le voyage prématuré, Souvenir lointain ou Le Peuple du Ciel est devenu un faiseur. Tout cela pour en venir à ce roman, un de ses tout derniers (il est paru aux U.S.A. en 1971). Comparativement à ce qu'on attendait, c'est plutôt une agréable surprise. Anderson, sur le thème très conventionnel du contact entre les Terriens et un visiteur stellaire hyper évolué, est parvenu à donner ici un livre plaisant, écrit avec une certaine finesse, et qui se laisse lire. Du niveau Fleuve Noir échelon supérieur, dirait notre ami Denis Philippe. Mais « ça », l'œuvre d'un Grand de la SF ? Non, ne plaisantons pas.