[Critique commune de :
- Plate-forme pour l'éternité de Peter Randa : FN Anticipation n° 227
- Le Crépuscule des humains de Maurice Limat : FN Anticipation n° 226
- L'ombre du vampire de Maurice Limat : FN Angoisse n° 97]
Une mystérieuse planète apparaît tous les 150 ans, et un astronaute, sur la base des papiers légués par un aïeul, la redécouvre, prend contact avec une civilisation bizarre, à la fois primitive et d'une haute technologie. La planète est visiblement artificielle, et les prêtres, qui dominent les indigènes, sont d'une autre race. La lutte s'engage contre eux. L'astronaute les poursuivra dans leur forteresse souterraine pour découvrir qu'ils ne sont que des androïdes, révoltés contre leurs créateurs, artisans de ce gigantesque vaisseau cosmique.
Récit sans temps morts, un peu terne, un peu gris, comme toujours chez Randa, avec, page 74, une belle négligence : nous sommes au 22e siècle, Akka est apparue une première fois voici 450 ans ; ergo, l'exploration de l'espace a commencé vers 1700. C'est mal de nous l'avoir caché ainsi…
« Le crépuscule des humains » conte une autre révolte, d'automates cette fois. Au Kalahari, puis dans tout l'univers humain, les machines se révoltent, tuent, détruisent, incendient en une fête barbare et insensée. Les hommes trouvent des alliés en ces mystérieux « biobots », hybrides d'hommes, de minéraux, de végétaux. L'action est centrée sur l'odyssée d'un groupe restreint, fuyant la ville en folie, apprenant que la révolte des machines se détruit d'elle-même, mais traqués dans le désert par les derniers soubresauts de la bête de métal.
Beaucoup d'invention, de couleur, un rythme soutenu, et un personnage de 12 ans, font de ce livre un bon roman pour jeunes (comme la plupart des SF de l'auteur).
Pas l'ombre d'un Dracula dans « L'ombre du vampire », histoire d'envoûtement qui se déroule dans le Sertao. Un amoureux éconduit veut envoûter son ancienne maîtresse, se venger de son rival. L'action est rapide, brutale, plausible avec ces êtres frustes, capables de haïr à l'extrême. Le roman serait même bon s'il s'arrêtait page 214. Limat devait se dire que, pour qu'une histoire de ce genre finisse bien, elle doit mal finir pour les héros ? Le chapitre dernier est, de ce point de vue, une anti-chute.
Jacques VAN HERP
Première parution : 1/8/1963 dans Fiction 117
Mise en ligne le : 25/8/2024