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Alpha ou la mort / Le recommencement

Leigh BRACKETT

Première parution : Paris, Fance : Opta, Club du livre d'anticipation, juillet 1976
Traduction de France-Marie WATKINS
Illustrations intérieures de Georges RAIMONDO

OPTA (Paris, France), coll. Club du livre d'anticipation précédent dans la collection n° 63 suivant dans la collection
Dépôt légal : 3ème trimestre 1976, Achevé d'imprimer : 15 juillet 1976
Première édition
Recueil de romans, 460 pages, catégorie / prix : nd
ISBN : 2-7201-0062-5
Format : 13,5 x 20,0 cm
Genre : Science-Fiction

Couverture cartonnée toilée, estampée fer à chaud doré avec quatre illustrations originales
Tirage "limité" selon l'éditeur à 5000 et/ou 6000 exemplaires numérotés et à 120 exemplaires hors-commerce de collaborateurs marqués H.C., il existe des exemplaires non-numérotés.


Quatrième de couverture

[texte du rabat de la jaquette]

La Porte vers l'infini de Leigh Brackett fut sans doute, si l'on excepte les œuvres d'Edgar Rice Burroughs, le premier roman dans lequel le fantastique épique et la science-fiction fusionnaient avec bonheur. C'était en 1957, au "Fleuve Noir". Dix ans plus tard, les lecteurs du C.L.A. retrouvaient Eric John Stark dans Le livre de Mars qui complétait la saga des cités mortes et des formidables secrets de la Planète Rouge.

ALPHA OU LA MORT, qui ouvre ce soixante-troisième C.L.A. appartient à la veine purement spatiale des Hommes stellaires. Pourtant, Leigh Brackett n'a pu s'empêcher de démarrer les aventures de ses révolutionnaires épris de liberté sur... Mars. De la quatrième planète aux mondes lointains d'Alpha du Centaure, elle nous dépeint l'odyssée stellaire de mutins devenus pionniers, fuyant une société étouffante pour affronter d'autres formes de vie.

LE RECOMMENCEMENT, que l'impitoyable Damon Knight devait saluer à sa parution comme l'une des plus convaincantes chroniques de l'Amérique future, nous révèle une civilisation pastorale dominée par les descendants des Mennonites et des Amish, aujourd'hui simples et rigides minorités religieuses refusant tous les apports de la technologie impie. Demain promues au rang de leaders de par leur spécialisation pastorale. Dans ce monde à peine sorti d'une guerre totale, Len Colter et son cousin Esaü de la cité secrète où, selon la rumeur, des hommes préparent le deuxième avènement de la Science...

Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - Alpha ou la mort (Alpha Centauri or Die!, 1963), pages 5 à 161, roman, trad. France-Marie WATKINS, illustré par Georges RAIMONDO
2 - Le Recommencement (The Long Tomorrow, 1955), pages 167 à 449, roman, trad. France-Marie WATKINS, illustré par Georges RAIMONDO
Critiques

    Après une meurtrière guerre interplanétaire, le système solaire connaît enfin la paix. Pour y parvenir, les humains ont renoncé au vol spatial, désormais géré par des machines. Si la majorité de la population se satisfait de cette situation, ce n’est pas le cas de certains nostalgiques de l’ancien temps, à commencer par Phil Kirby, ex-pilote désormais condamné à fouler le sol de Mars jusqu’à la fin de ses jours. Lui et quelques autres, dont son épouse martienne, Shari, refusent de se satisfaire de leur sort trop tranquille et ont préparé dans le plus grand secret un vaisseau devant leur permettre de gagner l’étoile habitable la plus proche : Alpha du Centaure. Une fois lancé, leur projet ne leur offre que deux conclusions possibles : la liberté ou la mort.

    Publié en 1963 dans la populaire collection « Ace Double », Alpha ou la mort est le fix-up de deux novellas parues dix ans plus tôt dans la revue Planet Stories. Il se divise en deux parties nettement distinctes : la fuite hors du système solaire, puis l’installation sur ce nouveau monde. Ni l’une ni l’autre ne sont réussies. Leigh Brackett se contente d’enchaîner les péripéties plus ou moins farfelues, comme l’abordage d’un vaisseau volant à une vitesse proche de la lumière, sans jamais s’intéresser ni au cadre politique et social de son univers, ni aux conditions de vie à bord du Lucy B. Davenport durant les cinq longues années que dure le voyage, ni par la suite à l’installation des colons sur Alpha. Son héros est une caricature d’aventurier à l’ancienne, nostalgique d’un supposé âge d’or disparu, allergique à toute forme d’autorité et prêt à tout pour s’en libérer. Les autres personnages ne sont guère plus que des silhouettes anonymes, dont on cherche en vain dans leur comportement moutonnier et frileux les motivations qui ont pu les pousser à se lancer dans une telle équipée. Sans doute ce que Brackett a signé de plus médiocre.

Philippe BOULIER
Première parution : 1/1/2022 dans Bifrost 105
Mise en ligne le : 13/2/2025


    Conséquence d’une guerre atomique, les États-Unis se sont reconstruits avec comme unique objectif de ne plus jamais commettre les mêmes erreurs. Désormais proscrites par la constitution, les villes d’autrefois ont cédé la place à de pe- tites communautés peuplées de chrétiens issus de diverses églises (Mennonites, Amish) ayant en commun le rejet de toute forme de progrès technologique ou scientifique. Len Colter et son cousin Esaü ont été éduqués dans un tel contexte. Pourtant, devenus adolescents, ils ont de plus en plus de mal à ac- cepter le déni et l’ignorance dans lesquels se complaisent leurs contemporains, de même que la violence dont ils peuvent faire preuve à l’égard de ceux qui tentent de remettre en cause cette situation. À cela s’ajoutent les histoires du monde d’antan que leur raconte leur grand-mère, assez âgée pour avoir connu toutes ces merveilles technologiques aujourd’hui disparues. La lapidation par la foule d’un homme soupçonné de menacer l’ordre établi, puis la découverte d’un poste de radio vont pousser les deux garçons à partir à la recherche de la mythique Bartorstown, dernier bastion supposé du monde d’avant.

    Le Recommencement est un texte qui se situe aux antipodes des œuvres les plus fameuses de Brackett. On pourrait parler ici de roman d’apprentissage, dans lequel ses deux jeunes héros vont au fil des pages découvrir la réalité du monde qui les a vus naître, son ignorance, son intolérance, et toute la violence dont il est capable pour interdire la moindre remise en cause de ses dogmes. Face à un tel constat, Bartorstown fait longtemps figure d’Eldorado. Mais la vérité de cet endroit n’a que peu de rapport avec la vision idéale que s’en faisaient Len et Esaü. Au bout du chemin, face à la banale et complexe réalité des choses, ils devront faire un choix de vie qui tient avant tout du compromis, un passage à l’âge adulte aussi cruel que nécessaire. Dans ce roman, à l’instar de ses héros, Leigh Brackett renonce à une forme de manichéisme qui définissait l’essentiel de la science-fiction des décennies précédentes. Jamais réédité en France depuis sa première parution en 1976, Le Recommencement mériterait d’être redécouvert.

Philippe BOULIER
Première parution : 1/1/2022 dans Bifrost 105
Mise en ligne le : 13/2/2025



     Avec The long tomorrow (1955), Leigh Brackett prend ses distances provisoires avec le space-opera (de la même manière que, quelques années plus tard, Catherine Moore fera ses adieux à l'heroic-fantasy et à la SF tout court, avec La dernière aube). Curieusement, le sujet est exactement le même que celui des Chrysalides (publié qui plus est la même année) : ère post-atomique (mais ici, la référence aux colons américains du XVIIIe siècle est très apparente), société pastorale figée par une religion dogmatique (les Nouveaux Mennonites), apprentissage de la vie par des adolescents curieux des mystères du monde. Une variation importante toutefois : pas de mutants ici, la persécution ne visant que ceux qui essayent de réveiller la Bête — entendez, la Science. Ce message « progressiste » à la mode 1955 (on peut y voir une parabole sur le Maccarthysme) devient évidemment à double-tranchant vu de 1976, le mauvais côté du tranchant culminant avec la visite, par les deux jeunes héros, d'un réacteur nucléaire secret gardé par ceux qui vont régénérer la civilisation : Ça ne risque rien. Nous l'avons depuis près d'un siècle et ça n'a jamais fart de mal à personne. Le sieur Boiteux serait content ! Mais le roman ne peut naturellement être jugé sur cette idéologie ; du seul point de vue de l'écriture (fine observation des mentalités antagonistes opposées et réunies par la dialectique du discours), il est même supérieur au Wyndham — encore que l'action y soit exagérément pauvre. Alpha ou la mort qui ouvre le volume est tout autre : malgré le copyright de 1975, il s'agit apparemment d'un fond de tiroir (plus novelette que roman) de l'âge d'or, au thème rebattu (des humains s'enfuient vers un autre système stellaire pour échapper à un technofascisme), aux développements convenus, aux personnages stéréotypés : manifestement, un bouche-trou. Bref, l'ensemble est un peu léger pour un CLA.
 

Jean-Pierre ANDREVON (lui écrire) (site web)
Première parution : 1/1/1977 dans Fiction 276
Mise en ligne le : 1/1/2013

Cité dans les listes thématiques des oeuvres suivantes
Le Science-Fictionnaire - 2 - Arches spatiales
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