Joan D. Vinge est née en 1948 dans le Maryland. Auteur du fameux best-seller Le retour du Jedi, elle a obtenu le Prix Hugo pour La Reine des Neiges.
On allait le pendre pour un menu larcin, il s'est évadé de son cachot, il a franchi les murs de la ville, les soldats étaient à ses trousses... et un inconnu lui a sauvé la vie !
Le petit voleur, Philippe Gaston — dit La Souris — , contemple son protecteur : un beau cavalier vêtu de noir, portant au poing une ladyhawke, une fauconne aux yeux de femme... Quel est ce mystère ?
Ainsi commence pour l'adolescent une aventure chargée de métamorphoses et de sortilèges, d'épreuves et de victoires, où il découvrira aux côtés du cavalier noir que l'amour triomphe de la malédiction, et que l'amitié vaut la peine d'être vécue.
Critiques
Une histoire d'amour, aussi belle soit-elle, ne peut transformer (ce roman en est une preuve supplémentaire) un scénario honnête en une œuvre véritable et achevée, entièrement détachée de l'image/carcan que constitue le film. C'est ce que l'on se dit en refermant ce livre de Joan D. Vinge qui jusqu'ici nous avait habitués à beaucoup mieux avec des titres tels que Les yeux d'ambre ou La reine des neiges, en abandonnant ce texte qui doit, de toute évidence, être mis entre parenthèses dans une œuvre généralement de qualité, voisinant avec le bon voire l'excellent.
Le problème est que l'auteur n'a pas réussi à créer d'atmosphère, de personnalités, d'histoires dans l'histoire, en essayant de surmonter le handicap de départ qu'est l'existence certes contraignante d'un canevas préétabli. Elle ne fait que suivre celui-ci, séquence après séquence, sans insuffler la moindre parcelle de vie à cette histoire qui en aurait pourtant bien eu besoin. Il en résulte une suite (peut-être devrait-on parler de ramassis ?) de chapitres au charme artificiel de quasiment inopérant, un récit faiblard ne présentant même pas de qualités d'écriture. Seule l'action compte, l'aventure est mise au premier plan, à tel point que l'on a l'impression d'assister à un spectacle en accéléré, de lire un brouillon, une simple ébauche. Bref, rien de vraiment passionnant ; seulement l'histoire un peu simplette d'un homme et d'une femme qui s'aiment mais ne peuvent se prouver leur passion à cause d'un sort qui leur a été jeté ; d'un couple déchiré qui, avec l'aide d'un jeune voleur (lequel aimerait parfois s'appeler Cugel), va essayer de mettre fin à la transformation dont ils sont quotidiennement victimes (l'un se change en loup, l'autre en rapace, et ce à tour de rôle)... Et ce n'est pas parce qu'elle fait se dérouler l'histoire dans une France médiévale que l'on pardonnera a Joan D. Vinge d'être tombée dans le panneau, d'avoir proposé avec Ladyhawke un roman qui ne reflète en rien son véritable talent d'écrivain.