Ce roman possède une histoire éditoriale mouvementée. En décembre 1952, il paraît dans le magazine Space Stories, sous le titre Planet of the damned.
En 1958, j| est réédité chez Ace Books, en volume double avec Big planet ( = La planète géante ; version écourtée elle aussi par rapport avec la version magazine également parue en 1952), sous le nouveau titre de Slaves of the Klau. Enfin, en 1982, il reparaît chez Underwood-Miller dans la version “ originale et complète ” : Gold and iron.
L'édition française porte le copyright 1958 et le titre original Slaves of the Klau, mais sur sa couverture figure la traduction du titre de la version magazine. Et sur la page de garde, encore un titre différent, La planète maudite. Je crains que la version proposée ici ne soit la moins complète.
Roy Barch tente de séduire et d'intéresser la belle et hautaine Komeitk Lelianr, en visite sur Terre chez son père, responsable d'un comptoir commercial. Mais ils sont tous deux enlevés, la famille de Lelianr massacrée, et emmenés en esclavage sur Magarak par les Klaux. Ils s'évadent à peine parvenus là-bas, et rejoignent un groupe de fugitifs sur lequel Barch va bientôt prendre une grande ascendance pour mettre en pratique un audacieux plan d'évasion de cette planète-bagne. Les péripéties vont alors s'enchaîner.
A première vue ce roman, bien qu'assez prenant, ne véhicule guère qu'une idéologie primaire. Les séquences d'action succèdent aux séquences d'action sans que le Terrien s'embarrasse de doutes ou de retours sur soi. Mais, déjà, quelques pages témoignent de l'art futur de Vance. On lit un extrait d'une grammaire d'apprentissage du Lethkwan (p. 18-19), quelques notations semées comme par mégarde dans la narration adoucissent le personnage de Barch, la description de la famille de Lelianr qui forme tout le chapitre 2 montre la subtilité que peut avoir Vance, son inventivité à décrire des sociétés étrangères quasi-incompréhensibles. Le seul passage (p. 140-142) écrit du point de vue de Komeitk Lelianr se révèle très différent de tous les autres, par son style et sa psychologie, élaborés. Enfin, les dernières pages, véritable ode à l'acceptation de la différence, modifient tout l'éclairage du roman.
Dommage que la traduction trébuche souvent, accumule les adverbes de manière très lourde et rende certaines phrases confuses. On note aussi quelques regrettables fautes d'orthographe.
N'empêche, ce roman distrayant a valeur de témoignage et d'exemple.
Pierre-Paul DURASTANTI (lui écrire)
Première parution : 1/5/1984 dans Fiction 351
Mise en ligne le : 1/11/2005