PRESSES DE LA CITÉ
(Paris, France), coll. Futurama 3ème série - Superlights n° 12 Dépôt légal : 4ème trimestre 1983, Achevé d'imprimer : 10 novembre 1983 Première édition Roman, 192 pages, catégorie / prix : nd ISBN : 2-258-01280-5 Format : 10,8 x 17,8 cm Genre : Science-Fiction
Quatrième de couverture
Voici le témoignage plein de verve et d'humour d'un jeune homme embarqué dans la plus incroyable aventure archéologique de l'humanité.
Sur la planète Higby V, onze archéologues entreprennent des fouilles pour retrouver les traces d'une civilisation extrêmement ancienne et mystérieuse.
Tom Riz, le narrateur, découvre un jour un globe étrange, qui, tel un poste de télévision, projette des films sur les Très-Hauts, les créateurs de cette civilisation.
A la lumière de ce que les films leur ont appris, les membres de l'expédition vont se lancer dans une fantastique quête interplanétaire, persuadés que les Très-Hauts, ces êtres supérieurs qui ont bâti un empire à une époque où les crabes et les escargots étaient seuls maîtres de la Terre, sont encore en vie, quelque part dans l'univers.
Ce qu'ils finissent par trouver au bout de leur long voyage, est très surprenant et complètement imprévisible...
Critiques
Tiens, un inédit de Silverberg ? Et relativement récent, de plus ? En effet, Across a billion years est paru en 1968. Comment se fait-il qu'il ait échappé si longtemps à l'ardeur des chasseurs d'inédits ? Serait-il nul, inintéressant, ou au contraire trop dérangeant ?
Rien de tout cela. La lecture commencée, la réponse apparaît tout de suite : ce roman est un « juvénile ». Un bref résumé de l'intrigue vous en convaincra. Tom Riz, le plus jeune participant — il a une vingtaine d'années — à une fouille archéologique sur la planète Higby V, découvre un objet manufacturé qui fait progresser d'un seul bond la connaissance que l'on a des Très-Hauts, créateurs, il y a un milliard d'années, de la civilisation la plus avancée que l'univers ait connue. Ce globe à images révèle la présence sur un astéroïde éloigné d'un robot entreposé là par les Très-Hauts. Ce robot, tout comme le globe, sera-t-il encore en état de marche après un tel laps de temps ? L'expédition, qui comporte, outre Tom Riz, plusieurs extraterrestres, dont la charmante Jan, part à la recherche de ce planétoïde qui leur livrera peut-être plus encore des mystères et des secrets de Très-Hauts...
On le voit, on est assez loin des Ailes de la nuit, d'Un jeu cruelou de Le chemin de l'espace, publiés sensiblement à la même époque (J'ai Lu). Pourtant, ce roman est révélateur du Silverberg nouvelle manière tel qu'il achève d'émerger, et ce au même titre que La porte des mondes, autre juvénile de grande qualité (1967, Presses Pocket). Il est agréable, distrayant, bien construit. Il porte en lui les germes de plusieurs thèmes qui éclateront très bientôt dans l'œuvre adulte : la sympathie puis l'amour envers des races et des êtres différents, très bien rendus par révolution du personnage qui se dépouille peu à peu de ses quelques préjugés à relents racistes (envers les extraterrestres, l'androïde) au début du récit, le voyage physique ou mental formateur d'une nouvelle conscience et d'une personnalité renouvelée, l'élévation spirituelle qu'apporté la fusion des esprits, etc. Le style est léger, souvent plein d'humour. La narration est à la première personne, par le biais d'un journal que tient Tom sur les cubimessages qu'il est censé expédier à sa soeur télépathe, clouée sur un lit par la paralysie, mais qui, elle, voyage en pensée...
Ce roman frais, sans ambitions, constitue une lecture très agréable. Il n'en est pas de même de tous les romans d'aventures publiés ces jours-ci, alors, pourquoi pas ? C'est bien un Silverberg.