HRAGELLON : une planète aux extrêmes impitoyables : la glace et le feu.

OHNLA : cette tribu avait toujours su vivre et se développer entre les paradoxes climatiques de ce monde inquiétant. Mais à présent un mal mystérieux la frappait douloureusement, la menaçant d'extinction...

Pour tout arranger vint la tête-de-pont d'un Empire prédateur, surgie d'une autre galaxie.

HULT, un jeune chef, qui venait tout juste de sortir de son enfance animale pour entrer dans sa phase adulte humanoïde, était peut-être le seul espoir de ses pareils.

Pour HULT vint le temps de la longue quête pour la survie, et commença une aventure périlleuse aux péripéties étranges et (pour le lecteur !) réellement dépaysantes.

     Alors que le space-opera de commande et l'heroic-fantasy de bas étage déferlent sur les écrans et envahissent les rayons des librairies, il est des livres « d'aventures », qui en deviennent, par contraste, rafraîchissants ; Terre de glace, rave de feu est de ceux-là.

     La thématique traditionnelle de la SF anglo-saxonne est certes convoquée à grand fracas : une planète lointaine et arriérée aux oppositions climatiques et raciales affirmées, l'intervention d'un puissant et mercantile empire galactique, le héros qui tente de sauver son peuple de l'extermination (physique et culturelle)... Formellement, le roman ressemble à s'y méprendre à celui de Vernor Vinge, Les traquenards de Giri ¹ ; mais là où il n'y avait que bonnes intentions paternalistes et néocolonialisme de fait, Terre de glace... allie efficacement un exotisme prononcé (et voici l'aspect roman populaire du récit) à une pertinente dénonciation de l'impérialisme, de ses mécanismes et de ses fondements socio-économiques (et voilà le côté progressiste du space-opera). Le livre de Moressy est aussi une intelligente réflexion à propos de la notion de peuple et d'identité nationale (idée rare dans la SF sans que jamais la démonstration se fasse didactique.

     Terre de glace... démontre à sa façon qu'il y a des ouvrages mineurs qui apportent plus à la SF que bien des sagas ambitieuses... et ratées !