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Kamikaze l'amour

Richard KADREY

Titre original : Kamikaze L’Amour, 1995
Première parution : New York, USA : St. Martin's Press, juin 1995   ISFDB
Traduction de Jean BONNEFOY
Illustration de Marc MOSNIER

DENOËL (Paris, France), coll. Présence du futur précédent dans la collection n° 582 suivant dans la collection
Dépôt légal : octobre 1997, Achevé d'imprimer : octobre 1997
Première édition
Roman, 304 pages, catégorie / prix : 6
ISBN : 2-207-30584-8
Format : 11,0 x 17,8 cm
Genre : Science-Fiction


Quatrième de couverture
Rock-star saisie par la déprime, Ryder décide de simuler sa mort. Réfugié dans un hôpital psychiatrique, il finit par s'en évader pour rejoindre San Francisco. Là, c'est le choc : conséquence des bouleversements climatiques de ce début du XXIe siècle, la forêt amazonienne s'étend jusqu'à la Californie... Pour Ryder, ce nouvel écosystème est l'occasion de découvrir un univers de chaos organisé bien plus riche, sauvage et complexe que la jungle des médias et du showbiz. C'est aussi le début d'un parcours initiatique, où images et son, musique et lumière s'entremêlent et se démultiplient en une synesthésie qui a la beauté complexe des fractales...
Entre la Ballard de La Forêt de cristal et le Conrad d'Au cœur des ténèbres, un des romans les plus saisissants de la jeune science-fiction américaine.
 
L'auteur
Richard Kadrey, né en 1957 à New York, vit aujourd'hui à San Francisco. Après avoir tâté de divers métiers (dont celui de scénariste pour la télévision), il a trouvé dans la science-fiction le moyen d'expression le plus proche de sa personnalité nourrie de culture techno-rock et de surréalisme. Après Métrophage, qui portait à son paroxysme l'esthétique « cyberpunk », il nous offre ici un roman lyrique et délirant qui préfigure la beat-generation du prochain siècle.
Critiques
     « La pièce puait le moisi, une odeur d'un bleu acre, genre laine d'acier ». Ryder souffre de synesthésie : ses sens mélangés perçoivent les sons comme des volumes ou des couleurs, le goût comme des notes. Il est devenu une star du rock qui compose ses morceaux de musique comme des tableaux. « Découvrant enfin le piano avec netteté, je restais malgré tout incapable de dire où finissait l'instrument et où commençait la jungle : orchidées et gingembre sauvage avaient envahi le cadre de bois, l'affaiblissant à tel point que les lianes avaient pu s'y introduire, fondant piano et jungle en une unique masse organique. » Les bouleversements climatiques ont en effet permis à la jungle amazonienne de progresser jusqu'à la Californie. Dans ce paysage en pleine déliquescence, digne de La forêt de cristal de Ballard (J'ai Lu), Ryder, en pleine déprime, commence un parcours initiatique en compagnie de Catherine, une femme qui cherche à écrire la musique de la jungle. Les sons de la forêt sont pour elle le moyen de découvrir la Ligne d'esprit d'un lieu. Ryder, de son côté, cherche la Ligne d'esprit des villes, qu'il assimile à une danse fractale, un motif sans cesse recomposé, en perpétuel changement : « Nous réinventons mentalement nos villes en même temps qu'elles-mêmes se reconstituent à l'infini ».
     Ayant simulé sa propre mort pour échapper aux mâchoires du show-biz, Ryder n'en est pas moins traqué par un reporter avide de sensationnel et par Virilio, son pourvoyeur en drogue et en faux papiers, à la solde de son imprésario qui souhaite le voir terminer Kamikaze l'amour, son dernier album, « une version millénariste de l'idéal d'André Breton : L'Amour fou ». Peut-être faut-il croire qu'il est resté inachevé car Ryder n'avait pas trouvé sa Nadja, l'inspiratrice capable de le mettre sur la voie de son univers intérieur.
     La promenade parsemée de tableaux surréalistes sur fond de mathématiques fractales a les accents tourmentés d'un Joseph Conrad (explicitement cité) et la beauté des retours aux sources, où le chamanisme établit un lien avec la nature.
     Richard Kadrey qui avait fourni un roman cyberpunk bourré d'images délirantes (Métrophage, dans la même collection) poursuit ici une recherche intellectuelle et lyrique à la croisée des genres et des cultures.

Claude ECKEN (lui écrire)
Première parution : 1/4/1998 dans Bifrost 8
Mise en ligne le : 2/11/2003

Cité dans les pages thématiques suivantes
Dérèglements climatiques

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