DENOËL
(Paris, France), coll. Présence du futur n° 393 Dépôt légal : janvier 1985, Achevé d'imprimer : décembre 1984 Première édition Roman, 192 pages, catégorie / prix : 5 ISBN : 2-207-30393-4 Format : 11,0 x 18,0 cm✅ Genre : Science-Fiction
Quatrième de couverture
Chargé de détruire un astéroïde qui menace d'entrer en collision avec la Terre, Nigel découvre qu'il s'agit en fait de l'épave d'un vaisseau spatial. Trangressant ses ordres, il retarde la mise à feu pour l'étudier.
Quinze ans plus tard, une sonde extra-terrestre pénètre dans le système solaire. Mais les autorités essaient de la détruire et provoquent sa fuite.
Nigel, qui cherchait à entrer en communication avec l'entité qui l'habite, capte sa pensée de manière inattendue, sous l'action d'un innocent implant de surveillance médicale.
Ce contact privilégié qu'il garde avec l'extra-terrestre ainsi que l'examen d'une autre épave découverte sur la Lune, lui donnent accès à des révélations de première importance à la fois sur le passé et l'avenir des hommes : une menace inconcevable pèse sur l'humanité, déjà fort ébranlée par la pollution et la décadence, l'influence grandissante des sectes religieuses et les violences policières.
L'auteur :
Né en 1941 en Alabama, Gregory Benford, physicien de réputation internationale, enseigne actuellement à l'université d'Irvine en Californie.
Critiques
Trois découvertes ponctuent ce roman : un astéroïde qui se révèle être un vaisseau spatial abandonné, une sonde extra-terrestre qui vient glaner des informations sur la terre, enfin, une épave de fusée trouvée sur la Lune permet de recueillir de nombreuses informations scientifiques, moins sur la nature des « Etrangers » que sur les origines de l'humanité, qui ai pu progresser grâce à un « coup de pouce » des extra-terrestres dans notre lointain passé. Tout cela fait immanquablement penser aux œuvres d'Arthur C. Clarke, des enfants d'Icare (qui est d'ailleurs le nom de l'astéroïde/vaisseau spatial) à Rendez-vous avec Rama en passant par 2001, l'odyssée de l'espace.
Mais Benford ne se contente pas de brasser les divers thèmes de cet auteur. Là ou Clarke professe un optimisme béat face aux Grands Anciens qui sauveront l'humanité et lui permettront d'accéder à un état supérieur, il présente un univers en guerre opposant le monde des essences, les formes organiques, à la civilisation des machines. Ces dernières, bien que plus nombreuses, craignent les formes organiques et s'en prémunissent par des destructions préventives. Ainsi, l'aide extra-terrestre portée à la Terre relève moins d'un généreux sentiment humanitaire que d'une opération stratégique afin d'opposer une résistance aux machines le jour où elles attaqueront. Il n'y a pas non plus de paix dans les étoiles, semble dire Benford et le salut ne viendra pas d'une instance supérieure. L'humanité ne doit compter que sur elle-même.
Le propre itinéraire de Nigel, personnage central du roman, est une métaphore de ce but à atteindre pour se transcender : ses problèmes personnels, qui occupent une large place dans le récit, illustrent les difficultés qu'il doit surmonter pour trouver la paix de l'âme, pour entrer « dans l'univers des essences, ce lieu où se dissolvent sujets et objets ».
On trouve quelques beaux passages de réflexion métaphysique dans ce livre écrit avec une plume alerte. Assurément, l'auteur d'un paysage du temps vient de signer là un autre grand livre.