Quatrième de couverture
Deux mille ans ont passé depuis l'arrivée sur Boam du premier Goer de la Terre. Les Goer, dépositaires des grands secrets de la domologie, sont devenus une race persécutée. David Serguéi est peut-être le plus malin d'entre eux, mais il ne le sait pas.
... Et les Sua vont emporter le fabuleux héritage des Boaras.
Critiques
Finesse sublime, Jeury s'y entend pour élaborer une série sans faire de suites, avec tout ce que ce dernier concept impose de servitudes littéraires. Goer-le-renardnous transporte loin dans le futur de l'arrivée sur Boam du ressuscité Terrien Goer, en fait jusqu'à une époque où ses descendants, et beaucoup plus généralement ceux qui croient à son récit devenu une religion, ne sont plus qu'une minorité plus ou moins tolérée : les Goers. Si ça ne vous rappelle rien, les deux premiers chapitres du roman se chargent d'assener les parallèles en montant une sorte de reconstitution exotique de l'holocauste nazi. Cela pourrait être d'un manichéisme ennuyeux, mais Jeury évite l'écueil en introduisant des divisions entre orthodoxes et réformistes parmi ses Juifs de l'espace ; et la remontée à la Terre qui conclut le livre est, dans cette optique, plus inévitable encore qu'elle n'est logique. Comme on est encore en SF, et qu'il faut penser au cadre général de la série, le parallèle est faussé par la présence et l'ingérence d'extraterrestres plus impérialistes les uns que les autres, et un retournement final d'un spectaculaire de circonstance. Et surtout, si les Goers, malgré les préjugés entretenus par le gouvernement fasciste du parti Oon, n'ont pas vraiment de type physique distinctif — pas d'« œil goer », pas de croisement avec des non-humains — ils ont réellement des pouvoirs spéciaux, justifiant ainsi a posteriori les préjugés ! Complexe d écrivain résolument provincial devant le rôle réel de nombreux intellectuels juifs ? Ou plus sérieusement, complexe d'Européen occidental devant les réussites militaires d'Israël ? Quelle casse-tête que d'écrire des romans qui invitent à l'interprétation... Pascal J. THOMAS (lui écrire) Première parution : 1/1/1983 dans Fiction 336 Mise en ligne le : 1/6/2006
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