Et si Philip K. Dick n'était que le pseudonyme d'un écrivain de science-fiction qui perdit son inspiration après l'intervention d'un voyageur temporel pour le moins maladroit ? Si, dans cette société future sclérosée où le maître-mot est stabilité, on vous refusait l'exploitation d'une invention que vous n'avez jamais inventée ? Et si un... castor, opprimé par sa compagne et son psychiatre, se lançait tête baissée à la recherche du Grand Amour ? Et quel rapport y a-t-il entre la Sibylle de Cumes, fameuse prophétesse de l'Antiquité, et les étranges rêves du jeune Phil, qui aspire à devenir auteur de science-fiction ? En huit nouvelles et deux textes théoriques, un voyage halluciné dans l'imaginaire de l'auteur de Minonty Report. Une plongée vertigineuse au-delà des frontières de la réalité.
Philip K. Dick (1928-1982) a laissé une œuvre considérable tant dans le domaine du roman (Blade Runer, Le maître du Haut-Château, Ubik, ou La Trilogie divine) que dans celui de la nouvelle. Son approche de la science-fiction a définitivement marqué toute une génération d'auteurs et de lecteurs.
1 - La Bombe atomique sera-t-elle jamais mise au point et, si oui, qu'adviendra-t-il de Robert Heinlein ? (Will the Atomic Bomb ever be Perfected, and if so, what Becomes of Robert Heinlein, 1966), pages 9 à 19, article, trad. Emmanuel JOUANNE rév. Hélène COLLON 2 - Notes rédigées tard le soir par un écrivain de SF fatigué (Notes made late at night by a weary SF writer, 1972), pages 21 à 26, article, trad. Emmanuel JOUANNE rév. Hélène COLLON 3 - Stabilité (Stability, 1987), pages 27 à 49, nouvelle, trad. Emmanuel JOUANNE rév. Hélène COLLON 4 - L'Orphée aux pieds d'argile (Orpheus with Clay Feet, 1987), pages 51 à 77, nouvelle, trad. Emmanuel JOUANNE rév. Hélène COLLON 5 - Une odyssée terrienne (A Terran Odyssey, 1987), pages 79 à 136, nouvelle, trad. Emmanuel JOUANNE rév. Hélène COLLON 6 - Cadbury, le castor en manque (Cadbury, the Beaver Who Lacked, 1987), pages 137 à 172, nouvelle, trad. Emmanuel JOUANNE rév. Hélène COLLON 7 - Au revoir, Vincent (Goodbye, Vincent, 1988), pages 173 à 181, nouvelle, trad. Emmanuel JOUANNE rév. Hélène COLLON 8 - L'Œil de la sibylle (The Eye of the Sibyl, 1987), pages 183 à 202, nouvelle, trad. Emmanuel JOUANNE rév. Hélène COLLON 9 - Le Jour où Monsieur Ordinateur perdit les pédales (The Day Mr. Computer Fell Out of its Tree, 1987), pages 203 à 218, nouvelle, trad. Emmanuel JOUANNE rév. Hélène COLLON 10 - Étranges souvenirs de la mort (Strange Memories of Death, 1984), pages 219 à 231, nouvelle, trad. Emmanuel JOUANNE rév. Hélène COLLON
Critiques
Bien sûr on peut être mauvais coucheur : on a déjà l'excellente édition complète des nouvelles de Dick, en quatre volumes dans la feue collection Présences ou en deux chez Lunes d'encre. De plus, même reprises dans les volumes de Présence du Futur réédités chez Folio, les nouvelles demeurées longtemps inédites en français, voire en anglais, ne l'étaient pas toutes injustement ; et plutôt que deux articules par tome, on préférerait (quand on a déjà les nouvelles, cf. supra) un recueil de tous les essais de Dick, textes fondamentaux ou écrits de circonstance...
Mais on ne saurait conseiller à qui ne connaît pas un auteur, même illustrissime, de se le procurer d'emblée par milliers de pages. On peut avoir envie de découvertes. Tout le monde n'est pas collectionneur fanatique ou bénéficiaire de services de presse. Qui n'a pas lu le roman Dr Bloodmoney, ou l'a oublié, se délectera avec Une odyssée terrienne.Et surtout, le tenant du mainstream ouvert à l'insolite devrait apprécier Cadbury, le castor en manque, Etranges souvenirs de mort ou Au revoir, Vincent, tandis que la référence au passé et à quelque culture générale pourrait lui faire aimer la nouvelle-titre et L'Orphée aux pieds d'argile, et qu'il ne devrait enfin point trop se casser les dents sur le monde post-cataclysmique de l'odyssée sus-citée, ni sur celui, figé, de Stabilité, ni sur Le Jour où Monsieur ordinateur perdit les pédales, puisque la technologie devient culturellement acceptable dès qu'elle est catastrophique et dénoncée... Bref, moyennant peut-être un itinéraire différent du sommaire, il y a là une remarquable introduction à Dick, voire à la SF. Sans que le cousinage avec la littérature « blanche » effraye l'amateur. Autant dire que si vous ne connaissez pas, c'est la bonne porte d'entrée, et que si vous connaissez déjà, c'est un livre à conseiller, ou à acheter pour le donner.