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Galilée - 1

Clive BARKER

Titre original : Galilee, 1998   ISFDB
Cycle : Galilée  vol. 1 

Traduction de Jean ESCH
Illustration de Wolfgang KAEHLER

POCKET (Paris, France), coll. Terreur n° 5766 suivant dans la collection
Dépôt légal : septembre 2002
Roman, 384 pages, catégorie / prix : 7
ISBN : 2-266-11226-0
Genre : Fantastique


Quatrième de couverture
     Aussi puissants et adulés que les Kennedy, aussi riches que les Rockfeller, les Geary sont l’un de ces rares clans qui influencent le destin de l’Amérique depuis la guerre de sécession.
     Aujourd’hui pourtant leur empire va se trouver menacé par l’irruption dans la famille d’une jeune femme innocente, Rachel Pallenberg, qui pressent les terribles secrets à l’origine de leur pouvoir.
     Car autour des des Geary et de leurs éternels rivaux, les Barbarossa, se dessine un monde cauchemardesque. Galilée, prince du clan Barbarossa, condamné, tel le Hollandais volant, à errer sur les mers du monde entier, rencontre Rachel et tombe fou amoureux d'elle.
     Leur passion va déclancher une guerre impitoyable entre les deux familles.

Critiques des autres éditions ou de la série
Edition RIVAGES, Fantasy (2000)

     Ce Galilée-ci n'a rien à voir avec le Galileo Galilei que nous connaissons... Clive Barker nous conte ici les chroniques d'une mystérieuse famille d'immortels, les Barbarossa, dont l'origine se perd dans la nuit des temps et dont les motivations demeurent troubles.
     Un des membres de cette famille, un infirme dont le handicap reflète sans doute une souffrance plus morale que physique, va se charger de coucher sur le papier cette étrange saga familiale, qu'il conte au gré de son humeur maussade, en n'hésitant pas à remonter parfois jusqu'aux temps les plus reculés. Il insistera en particulier sur leurs relations avec le clan Geary, modèle de famille de patriotes américains qui fait évidemment penser au clan Kennedy.

     De ce curieux récit se dégage une atmosphère à la fois malsaine et attirante. L'écriture est envoûtante, même si les états d'âmes et les incessantes précautions oratoires du narrateur sont parfois pesants. La part du fantastique y reste discrète, et l’on ne retrouve pas ici les grandes visions morbides dont Barker a le secret.
     Il est difficile de juger de l'intrigue elle-même, car dans ce premier volume — qui correspond en fait à la première moitié du volume américain — nous n'apprenons finalement que peu de chose, et le personnage de Galilée lui-même n'est qu'à peine aperçu, même si son ombre plane sur l'ensemble du roman. Pour l'instant, Barker tisse une ambiance, suggère plus qu'il ne montre et attise la curiosité sans dévoiler le sens caché de ce drame.

     Le lecteur est donc à la fois séduit et intrigué par ces chroniques au ton original, dont l'ambiance sombre et lourde n'est pas sans rappeler certains romans de Faulkner et sa famille Sartoris. Nous attendons le deuxième tome avec impatience.

Pascal PATOZ (lui écrire)
Première parution : 19/6/2000
nooSFere


Edition RIVAGES, Fantasy (2000)

     Il y a déjà quelques années, j'avais été écœuré par le premier des célèbres Livres de Sang. Hauts le cœur, nausées... jamais je n'avais eu les tripes secouées de la sorte par un bouquin. Aussi n'avais-je plus touché à la prose du sieur Barker depuis. En définitive, avec huit années de recul, Clive Barker m'apparaît aujourd'hui comme ayant été le seul authentique écrivain gore. Mais Clive Barker a changé. Et Galilée n'est pas un roman gore même si, au détour d'une page, subsiste une certaine crudité. Par contre Barker reste un écrivain hors du commun : s'il sait choquer, il s'épargne — et nous avec ! — la vulgarité sans pour autant édulcorer son langage. Joli tour de force.

     Clive Barker recourt ici au principe du livre dans le livre. Le « Galilée » de Barker est le « Galilée » d'Edmund Maddox Barbarossa. Maddox entreprend d'écrire la chronique de Geary et des Barbarossa. Etant l'un de ces derniers, ce qui lui advient ressort à ce qu'il a à écrire. Et Clive Barker use de la position privilégiée de rédacteur de Maddox pour nous donner, à nous, des éclaircissements nécessaires sur la construction même de Galilée. Ainsi, tel un Petit Poucet, Barker sème au fil du texte, comme partie intégrante, les réflexions de Maddox sur ce qu'il a écrit. Ce roman est le volume d'introduction en quatre parties de cette chronique familiale.

     La troisième, qui est aussi la plus longue, emprunte les tons et nuances de la chronique mondaine et du soap opéra pour dépeindre la dynastie Geary. Nous sommes entre Dallas et Point de vue. Cadmus, le patriarche presque centenaire qui tient de Randolf Hearst à moins que ce ne soit d'Howard Hughes ; Loretta, sa seconde épouse, qui consulte des astrologues ; Mitchell, petit fils de Cadmus, beau gosse et fils à papa mais nul au pieu ; son frère Garisson et son ivrognesse de femme, Margie ; et enfin, Rachel Pallenberg, la petite vendeuse provinciale qui a épousé le prince charmant pour voir le château de pain d'épice prendre l'odeur, et la couleur vert-de-gris de la moisissure, le compte de fées ne tardant pas à tourner en eau de boudin parfumée au divorce...

     Pour nous autres, lecteurs de fantasy ou de fantastique, les Barbarossa ont tout de suite plus de chien, de moelle. Ce sont des demi-dieux. Au bas mot. Des quasi-immortels. Aussi Barker, fine mouche, a-t-il commencé par eux, histoire de fixer le lecteur. Feu Nicodème, le père obsédé sexuel ; Ceasaria, la mère et sorcière ; Marietta la lesbienne et sa sœur obèse ; Luman, le fils à moitié fou qui vit dans un taudis immonde au fond du parc ; Galilée, l'autre fils, banni, qui hésite entre Juif Errant et Hollandais Volant ; et Edmund Maddox, l'inévitable bâtard de Nicodème, plus humain et donc plus proche du lecteur. Hormis Galilée, tous vivent à L'Enfant, immense demeure magique conçue par Thomas Jefferson... Oui, celui-là même.

     La deuxième partie plonge dans le passé pour nous conter la vie de Zelim qui fut témoin du baptême de Galilée sur les rives de la mer Caspienne au temps des Mille et Une Nuits et de la splendeur de Samarcande...

     Dans la dernière, on voit Galilée se rapprocher de Rachel Pallenberg. Le décor désormais posé, l'action pourra commencer avec le second tome (qui devrait être tout chaud au moment où vous lirez ces lignes).

     Ne serait-ce le talent de Clive Barker, on délaisserait ce tome 1 sans intérêt propre mais qui éveille le nôtre pour la suite. Le livre ne cesse de nous sauter dans les mains, de vouloir se faire lire. Barker a l'art de rendre passionnant jusqu'aux passages les plus mièvres — ou censés l'être au vu de l'action — et donne quelques scènes fortes. Il faudra certes juger sur la totalité, mais, à défaut d'autre chose, il y a déjà la manière... et la superbe couverture de Vincent Froissard.

Jean-Pierre LION
Première parution : 1/10/2000
dans Bifrost 20
Mise en ligne le : 13/9/2003

Prix obtenus
Ozone, Roman fantastique étranger, 2000


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