Depuis l'époque de la guerre de Sécession, deux familles, les Geary et les Barbarossa, se disputent en secret le contrôle des Etats-Unis.
Au coeur des marais de Louisiane, dans une fabuleuse demeure peuplée de fantômes, l'étrange Edmund Maddox a entrepris de raconter la bataille dans l'espoir de comprendre les sources du conflit.
Mais quand Galilée, le fils prodigue, le premier-né, condamné, tel le Hollandais volant, à errer sur les mers du monde entier, tombe amoureux de Rachel, la jeune épouse d'un héritier du clan Geary, l'affrontement prend une nouvelle dimension.
D'anciens secrets surgissent, des forces surnaturelles se déchaînent et emportent les amants dans un monde de cauchemar.
Car ce qui est en jeu n'est pas simplement le pouvoir ou l'argent, mais bien la quête de l'immortalité...
« Qualifier Galilée de romance fut mon choix, déclarait Clive Barker à Randy Myers, le 30 juillet 1998. [[]Mais] ne vous attendez pas à un récit d'horreur gothique. Ce n'est pas ce que nous avons là ». Précision de taille pour qui connait déjà les oeuvres de Clive Barker et pourrait donc s'attendre, en lisant le quatrième de couverture, à un roman dans la lignée des Books of Blood. Galilée 2, comme le précédent, n'a pas grand-chose de gothique. Le surnaturel y joue moins le rôle d'un ressort dramatique que d'une trame narrative (l'immortalité de la famille Barbarossa fournissant le prétexte à une saga familiale qui transcende les siècles) et les troubles qui secouent les personnages y sont davantage provoqués par le marasme des passions humaines (ambition, haines ancestrales, amours déçues) que par une intrusion du fantastique.
C'est donc au sens classique du terme que Galilée 2 peut être qualifié de romance : pour la complexité, la férocité, la dimension épique des sentiments qu'il met en scène. Comme Tristan et Yseult, comme Roméo et Juliette, Galilée et Rachel vont s'aimer en dépit (et sans doute en raison) de la haine que se vouent leurs familles — mélange subtil et peu à peu révélé d'allégeance abusive et de conflit de pouvoir. Affrontement du hasard et du destin, dont l'ampleur est encore accentuée par l'origine divine des Barbarossa.
Si le thème présente un certain classicisme, notons qu'il n'en est rien pour son traitement. Rien de rigide ni de conventionnel dans la structure du récit. L'histoire de Galilée et de Rachel est rapportée par Maddox, l'écrivain de la famille Barbarossa, qui y interpose sans cesse des souvenirs, des commentaires, des états d'âme, et adopte tour à tour le regard subjectif et la narration impersonnelle, d'une manière déconcertante, mais finalement fort réussie esthétiquement. Un livre fort, riche, bien écrit, qui exploite fort bien le décor planté dans le premier tome de cette magistrale saga.