Jack VANCE Titre original : The Houses of Iszm, 1954 Première parution : Startling Stories, printemps 1954. En volume : Ace Books, 1964ISFDB Traduction de Paul CHWAT Illustration de Wojtek SIUDMAK
POCKET
(Paris, France), coll. Science-Fiction / Fantasy n° 5215 Dépôt légal : novembre 1985, Achevé d'imprimer : août 1989 Retirage Roman, 160 pages, catégorie / prix : 2 ISBN : 2-266-02850-2 Format : 10,8 x 17,7 cm✅ Genre : Science-Fiction
Sur la planète Iszm, on cultive des maisons vivantes exportées dans toute la galaxie. Ce monopole excite bien des convoitises, et les Iszmiens surveillent les visiteurs de près, comme Farr l'apprend à ses dépens. Il est vrai qu'il est botaniste ! Ses hôtes sont méthodiques, dépourvus d'humour et armés de techniques de pointe : ils peuvent même endormir Farr et le sonder pendant son sommeil. Tôt ou tard, on saura tout de lui ; son atout principal, c'est qu'il n'a pas de plan. Il ne sait même pas dans quel camp il est. D'un côté, les Iszmiens l'irritent en refusant obstinément d'exporter des maisons femelles. De l'autre, ils vivent en artistes — un Iszmien élève sa maison, il est élevé en elle, il la protège, elle le protège. Tout cela est plutôt énigmatique — mais le mystère principal, c'est encore Farr : est-il un piégeur piégé ? Un piège vivant et inconscient ? Combien de joueurs le manipulent ? Qu'a-t-on fait de sa liberté ? En somme, qui est-il ?
Jack Vance, né en 1916, ancien marin, est le plus parfait conteur qu'ait produit la science-fiction, l'égal de Stevenson et d'Alexandre Dumas. On connaît surtout de lui ses grands cycles héroïques comme la Geste des Princes-Démons (le Prince des étoiles, la Machine à tuer, le Palais de l'amour, le Visage du démon, le Livre des rêves) ou les Chroniques de Durdane (l'Homme sans visage, les Paladins de la liberté, Asutra). Mais il a aussi produit des petites merveilles comme Emplyrio, les Maîtres des dragons, et Un tour en Thaéry.
Voici un agréable roman de la taille d'un Fleuve Noir, mais plus riche et plus inventif.
Aile Farr, botaniste terrien, se rend sur la planète Iszm, lieu où poussent des maisons végétales d'un genre unique dans l'univers. Il se heurte dès son arrivée à la suspicion étouffante des Iszmiens qui n'ont qu'une hantise : le vol par un étranger d'une graine de maison femelle.
Un botaniste, c'est deux fois plus suspect !
Et Farr qui n'était pas vraiment venu pour ça va réussir ce coup-là, ou presque, sans le savoir. Il n'apprendra la vérité qu'une fois de retour sur la Terre où il manquera de mourir mais où, en revanche, il gagnera largement de quoi vivre !
Ce livre possède plusieurs atouts : l'originalité (les maisons végétales cultivées et élevées par les Iszmiens avec lesquelles ces derniers vivent en symbiose parfaite), la simplicité (rien de trop, juste ce qu'il faut) et le métier (dans la mise en place et l'entretien de l'énigme).
Certes, il ne fait pas partie des grandes œuvres de Vance, parce que trop bref et seulement exploité en surface. Sans doute l'auteur célébrissime aurait-il pu approfondir sa peinture de la culture iszmienne. Dans ce cas, le risque de briser le rythme de l'histoire aurait peut-être existé. Insurmontable pour Vance ? Probablement pas. D'ailleurs, ce risque en valait sans doute la chandelle... Tant pis pour nous !
Néanmoins, Les Maisons d'Iszm se situe dans une bonne moyenne. A rapprocher de Un Monde d'Azur, mais avec un degré de réussite en dessous.
Une dernière chose : ce roman a trente ans d'âge ; on ne les lui donnerait pas !