OMNIBUS
(Paris, France), coll. Omnibus Dépôt légal : avril 2001, Achevé d'imprimer : avril 2001 Réédition Recueil de romans, 1056 pages, catégorie / prix : 22,87 € ISBN : 2-258-05615-2 Format : 13,1 x 19,8 cm Genre : Fantastique
Quatrième de couverture
« Le petit garçon s'appelait David. Il avait les cheveux d'un blond si pâle qu'à l'école on l'avait plusieurs fois traité d'albinos ou de lapin russe, mais comme il aimait les lapins, l'injure n'avait pas eu l'effet souhaité.
David venait d'avoir douze ans et, trois jours auparavant, sa mère lui avait appris qu'ils iraient bientôt vivre chez les morts...«
Il y a aussi ce bombardier qui s'est écrasé un soir sur un parc d'attractions, engendrant un cataclysme qui transforme à jamais la région en un territoire de cauchemar ; ces étranges chasseurs qui harcèlent à travers un désert de sable acide des animaux-montagnes pour satisfaire la gourmandise d'une aristocratie de princes-bouchers ; ce voleur de rêves qui s'enfonce au cœur du sommeil pour en ramener des objets que se disputent des collectionneurs avides...
Sept romans hallucinés et baroques qui nous plongent dans le maelström d'une imagination que d'aucuns considèrent sans égale, sept machines à démonter le temps, à bafouer les lois de la vie, à pervertir les paramètres logiques.
Serge Brussolo, né en 1951, a exploré tous les domaines de la littérature de l'imaginaire, de la science-fiction au thriller historique. Il a reçu de nombreuses récompenses, dont le Prix Apollo pour Les Semeurs d'abîmes (1984) et le Grand Prix RTL – Lire pour La Moisson d'hiver (1995).
1 - François ANGELIER, Soleil de chair, pages VII à XI, préface 2 - Ma vie chez les morts, pages 9 à 120, roman 3 - La Nuit du bombardier, pages 123 à 339, roman 4 - Sommeil de sang, pages 343 à 480, roman 5 - Le Carnaval de fer, pages 483 à 664, roman 6 - Le Syndrome du scaphandrier, pages 667 à 784, roman 7 - L'Homme aux yeux de napalm, pages 787 à 935, roman 8 - Le Château d'encre, pages 939 à 1026, roman 9 - Alain SPRAUEL, Oeuvres de Serge Brussolo, pages 1029 à 1034, bibliographie
Critiques
«Je crois qu'écrire a pris une place beaucoup trop importante dans ma vie, un peu comme une maladie. » avouait Serge Brussolo dans une interview. Vingt-neuf ans après les premiers symptômes, cent cinq romans plus tard, force est de constater que l'écrivain n'est pas guéri. Une excellente nouvelle pour les très nombreux lecteurs de Brussolo, une longue souffrance pour les quelques allergiques pathologiques. En plus des romans inédits qui paraissent régulièrement chez les plus grands éditeurs parisiens, l'écrivain prolifique a l'art de faire rééditer un grand nombre de ses anciens titres. Omnibus s'est donc penché sur le catalogue Denoël pour retirer sept œuvres marquantes dont la parution s'est échelonnée de 1982 à 1996. Mais est-ce bien de science-fiction qu'il s'agit ici ? Car comme l'écrit François Angelier, dans une excellente préface, à propos d'un auteur qu'il affectionne visiblement : « Il n'est pas le desservant, soumis au dogme et aux lois, de genres préexistants mais un démiurge qui les plie aux besoins de son récit. » Des textes plus anciens, fiévreux, hystériques, convulsifs, visuels aux œuvres récentes, inventives, maîtrisées, angoissantes, Serge Brussolo n'a jamais cessé de mélanger les genres pour en créer un nouveau : le genre Brussolo avec une écriture, une griffe, un imaginaire et des obsessions récurrentes très personnels. Un univers si riche et foisonnant reste difficile à cerner, ce qui explique la grande difficulté du critique à résumer en une ligne des romans qui explosent à chaque page. Ainsi Ma vie chez les morts est une fable atypique, une variation surprenante sur le thème des morts-vivants et de la tolérance ; La Nuit du bombardier est certainement l'un des plus grands romans de l'auteur, une aventure initiatique très noire et un grand thriller horrifique ; Sommeil de sang et Le Carnaval de fer (tout comme Le Château d'encre) illustrent à merveille ce que Brussolo a apporté au début des années 80 à la SF française : un souffle, une vision, un lyrisme et une créativité puissante et maladive. Le Syndrome du scaphandrier et L'Homme aux yeux de napalm font la part belle, le premier à l'onirisme, et le second à l'atmosphère d'un Noël perverti, deux romans — deux réussites — où Brussolo affirme sa maturité sans pour autant faire une croix sur ses névroses. Même si la plupart de ces romans sont encore disponibles chez l'éditeur d'origine, même si l'on peut regretter que le maître de l'angoisse ne se soit pas donné la peine de dépoussiérer quelques coquilles et autres défauts originels, l'achat de cet Omnibus est vivement recommandé à tous ceux que le phénomène Brussolo n'a pas encore contaminé. Sachez juste une chose : lire un roman de Serge Brussolo, c'est être condamné à lire tout Brussolo. Mais quelle drogue fabuleuse et délicieuse !